mardi, septembre 30, 2008

 

La visite en Syrie du Président Sarkozy, par Jessica Leblanc

Note sur les atteintes aux droits humains en Syrie

Au cours de sa visite en Syrie, Nicolas Sarkozy devra aborder en toute franchise avec le président syrien la question de la situation des droits humains dans ce pays. Les mesures de répression prises sans cesse par le gouvernement syrien contre les militants, les limites imposées à la liberté d'expression, la discrimination à l'encontre des Kurdes et la torture des prisonniers politiques posent des problèmes graves et urgents que le Président Sarkozy devra évoquer lors de sa rencontre à Damas avec le Président Assad.

Il faudra notamment que le Président Sarkozy demande instamment au Président Assad de libérer les militants détenus uniquement parce qu'ils exercent leur droit à la liberté d'expression et d'association, notamment ceux qui sont cités dans cette note ; il devra aussi lui demander de donner l’ordre aux services de sécurité syriens de mettre fin au harcèlement et aux arrestations arbitraires de militants politiques et de défenseurs des droits humains, de prendre des mesures concrètes pour mettre fin à la discrimination à l'encontre des Kurdes et pour faire en sorte que les quelques 300 000 Kurdes ne soient plus considérés comme apatrides ; enfin, il devra lui demander de mener des investigations sur la répression brutale d’une mutinerie à la prison de Sednaya il y a deux mois, causant la mort de plusieurs détenus.

Vous trouverez ci-dessous une liste des principaux problèmes liés aux droits humains qui se posent en Syrie, tels que démontrés par les travaux de Human Rights Watch. Pour plus de détails sur ces sujets, rendez-vous sur http://www.hrw.org/doc?t=mideast&c=syria.

I. Prisonniers politiques et défenseurs des droits humains

Les autorités syriennes continuent d'arrêter, de poursuivre, d'incarcérer et de harceler les militants politiques et les défenseurs des droits humains.

I. Les prisonniers politiques relevant de la Déclaration de Damas

A la suite d'une réunion du Conseil national de la Déclaration de Damas tenue le 1er décembre 2007, qui rassemblait de nombreux groupes d'opposition et de militants réclamant la mise en œuvre en Syrie de réformes démocratiques, les autorités syriennes ont commencé à prendre des mesures de répression contre ceux qui avaient assisté à cette réunion.

A l'heure actuelle, douze de ces militants restent détenus pendant la durée de leur procès pour des motifs mal définis tels que "l'affaiblissement du sentiment national et l'incitation aux luttes sectaires", "la diffusion de nouvelles inexactes ou exagérées susceptibles de porter atteinte au moral du pays" et "l'appartenance à une organisation visant à modifier la structure de l'Etat". La prochaine audience est fixée au 24 septembre 2008.

Huit de ces détenus ont déclaré au magistrat instructeur que les responsables de la sécurité les avaient frappés aux cours des interrogatoires et les avaient forcés à signer des confessions stipulant qu'ils prévoyaient d'accepter des fonds provenant de pays étrangers pour diviser le pays en accordant aux Kurdes un Etat distinct.

Parmi les détenus figurent Riad Seif, 61 ans, ancien membre du Parlement, atteint d'un cancer de la prostate et d'une affection cardiaque, le Dr. Feda' al-Hurani, 51 ans, médecin, élu président du Conseil national de la Déclaration de Damas lors de la réunion du 1er décembre, et Ali al- 'Abdullah, 58 ans, écrivain politique qui a déjà purgé trois peines de prison pour son militantisme.

Les prisonniers politiques signataires de la Déclaration de Beyrouth-Damas

Le 12 mai 2006, quelque 300 militants, intellectuels et défenseurs des droits humains libanais et syriens ont signé une pétition réclamant une amélioration des rapports entre le Liban et la Syrie fondée sur le respect de la souveraineté de chacun de ces deux pays.

Les autorités syriennes ont arrêté au moins douze signataires de cette déclaration. Le gouvernement a par la suite relâché la majorité d'entre eux, mais un tribunal pénal de Damas en a condamné quatre à de lourdes peines. Le tribunal a condamné l'éminent écrivain et militant politique Michel Kilo et le militant Mahmud 'Issa à trois ans d'emprisonnement. Khalil Hussain, membre du mouvement Avenir du Kurdistan, et Sulaiman Shummar, membre du parti non autorisé de la Révolution des travailleurs et l'un des dirigeants du Rassemblement démocratique national, ont été jugés par contumace et condamnés chacun à 10 ans de prison.

Le 20 août 2008, la cour pénale de Damas a rejeté une demande de remise en liberté de Michel Kilo, bien que, ayant déjà purgé les trois-quarts de sa peine de trois ans de prison, il puisse selon la loi syrienne bénéficier d’une remise en liberté anticipée.

De plus, un tribunal pénal de Damas a condamné un autre signataire, l'éminent avocat et défenseur des droits humains Anwar al-Bunni, à cinq ans d'emprisonnement, sous prétexte qu'il avait déclaré qu'un homme était mort dans une prison syrienne par suite des conditions inhumaines de sa détention.

Dr. Kamal Labwani

Le Dr. Kamal Labwani, médecin et fondateur du Rassemblement démocratique libéral, a été condamné en mai 2007 à douze ans d'emprisonnement pour "communication avec un pays étranger et incitation à l'agression à l'encontre de la Syrie" après s’être rendu aux Etats-Unis et en Europe à l’automne 2005 et y avoir rencontré des représentants du gouvernement américain, des journalistes et des organisations de défense des droits humains. Cette condamnation à douze ans de détention est la plus grave jamais prononcée à l’encontre un militant politique depuis l'accession au pouvoir de Bashar al-Assad. Par ailleurs, Dr Labwani a fait l'objet le 28 avril 2008 d'une autre condamnation à trois ans de détention pour avoir "insulté les autorités" au cours de son séjour en prison.

Le Rassemblement démocratique libéral est un groupe non partisan d'intellectuels et de militants syriens qui militent en faveur d’une évolution pacifique de la Syrie fondée sur les réformes démocratiques, le libéralisme politique, la laïcité et le respect des droits humains.

Le Dr Labwani avait déjà purgé une peine de trois ans d'isolement pour sa participation en 2001 aux débats sur la réforme politique.

Militants Kurdes

Les autorités syriennes harcèlent et arrêtent régulièrement des militants Kurdes. Le dernier exemple en date est l’arrestation le 15 août 2008 par les services de sécurité syriens de Mash ‘al al-Temmo, le porte-parole officiel du Courant Futur Kurde en Syrie, un parti politique non autorisé, alors qu’il se rendait à Alep. Il a été détenu au secret pendant onze jours. Le 27 août, un juge d’instruction l’a inculpé pour «affaiblissement du sentiment national et incitation aux luttes sectaires», «diffusion de nouvelles inexactes ou exagérées susceptibles de porter atteinte au moral du pays» et «appartenance à une organisation visant à modifier la structure de l'Etat». Il est actuellement détenu à la prison de ‘Adra, près de Damas.

II. Lois et pratiques répressives

Le gouvernement impose l'état d'urgence sans interruption depuis la prise de pouvoir du parti Ba'ath le 8 mars 1963. La Loi d'urgence confère au premier ministre en sa qualité de responsable de la loi martiale des pouvoirs extraordinaires lui permettant de restreindre le droit de réunion, de rencontre et "d'arrêter à titre préventif toute personne soupçonnée de mettre en danger la sécurité et l'ordre publics".

Ces pouvoirs créent un environnement dans lequel les autorités bafouent très largement les libertés et les droits les plus fondamentaux du peuple syrien et adoptent des mesures arbitraires pour faire taire les critiques au nom de la sauvegarde de la sécurité nationale.

La Cour suprême de sécurité de l'Etat

La Cour suprême de sécurité de l'Etat (CSSE), tribunal d'exception créé en 1968 pour examiner "tous les cas qui lui sont soumis par le responsable de la loi martiale" reste très active. En 2007, elle a jugé et condamné plus de 160 personnes pour des motifs divers, y compris l'appartenance à l’Association des Frères Musulmans, qui est interdite, le militantisme pro-kurde, l’appartenance à des groupes politiques interdits et la critique indépendante du gouvernement.

La CSSE n'est pas soumise aux règles habituelles de procédure pénale et aucun des procès qui s'y déroulent ne satisfait aux règles minimales imposées par le droit international pour garantir un procès équitable. Le tribunal condamne souvent des prévenus en se fondant sur des confessions obtenues sous la torture ou d'autres formes de contrainte.

Répression des activités en ligne

Il n'existe pas en Syrie de presse indépendante. Il y a peu, le gouvernement a appliqué à l'expression en ligne les restrictions qu'il impose habituellement à la presse et aux médias audiovisuels ; il a fait emprisonner et juger des journalistes et des militants pour avoir publié des informations en ligne. Karim 'Arbaji, 29 ans, modérateur de www.akhawia.net, forum en ligne très apprécié par les jeunes Syriens et qui traite de questions sociales et politiques, doit être jugé devant la CSSE pour avoir "répandu des informations erronées qui risquent d'affaiblir le sentiment national".

D’autres ont déjà été sévèrement réprimés pour leurs activités en ligne. Le 11 avril 2008, la CSSE a condamné Tarek Biasi, 22 ans, à trois ans de prison pour avoir "répandu des informations erronées qui risquent d'affaiblir le sentiment national". Son crime était d’avoir "insulté les services de sécurité" en ligne.

Un groupe de sept jeunes gens, Husam Melhem, Tariq al-Ghourani, Ayham Saqr, 'Ulam Fakhour, Maher Ibrahim Asbar, Omar al-Abdullah (fils d’Ali al-Abdullah, qui est actuellement détenu séparément en tant que membre du groupe de la Déclaration de Damas) et Diab Syriya – tous étudiants à l'exception d'Ayham Saqr qui travaille dans un institut de beauté – ont été déclarés coupables en juin 2007 "d'avoir agi ou d'avoir fait des déclarations écrites ou orales susceptibles de nuire à l'Etat ou de compromettre ses rapports avec un pays étranger, ou de l'exposer au risque d'actions hostiles". Deux des étudiants ont été condamnés à des peines de prison de sept ans tandis que les autres accusés ont eu des condamnations de cinq ans. Au cours de leur procès, les accusés ont tous récusé les accusations dont ils faisaient l'objet et ont affirmé que les forces de police avaient obtenu leurs confessions sous la torture. Cependant, le tribunal a accepté les confessions contestées et n'a entrepris aucune enquête au sujet des allégations de torture.

Par ailleurs, le gouvernement syrien bloque les sites internet appartenant à certaines catégories. Le filtrage le plus rigoureux frappe les sites qui critiquent l'action du gouvernement ou soutiennent les groupes syriens d'opposition. L'initiative OpenNet, qui regroupe quatre grandes universités aux Etats-Unis, au Canada et au Royaume-Uni et suit le filtrage et la surveillance d'internet par les gouvernements, fait valoir que le filtrage des sites politiques en Syrie est "omniprésent". La censure du gouvernement syrien couvre aussi certains sites internet très fréquentés tels que www.facebook.com, www.youtube.com, et le moteur de blog de Google www.blogspot.com.

Le refus d’enregistrer les groupes de défense des droits humains

Bien que la Constitution syrienne protège le droit à la liberté d'association, le gouvernement a fait usage de ses pouvoirs exceptionnels et de ses lois restrictives et notamment de la Loi de 1958 sur les associations et les sociétés privées (Loi N° 93), pour empêcher les militants d'exercer leurs droits les plus fondamentaux. Les autorités syriennes ont refusé d'enregistrer tous les groupes de défense des droits humains qui en ont fait la demande. Faute de statut juridique, ces groupes sont soumis au bon vouloir des autorités et vivent dans la crainte constante de voir le gouvernement mettre fin à leurs activités et incarcérer leurs membres pour avoir enfreint la loi.

L'interdiction de voyager

Les autorités syriennes font couramment appel aux interdictions de voyage pour sanctionner les militants et les dissidents. Ces interdictions ont connu une augmentation spectaculaire en 2006 et 2007. Si le nombre exact des militants empêchés de se déplacer n'est pas connu, on l'estime à plusieurs centaines. Le mois dernier, au moins sept militants politiques et défenseurs des droits humains ont été directement touchés par ces restrictions.

III. Discrimination à l'encontre des Kurdes

Les Kurdes, qui constituent la plus importante minorité ethnique non arabe de Syrie, représentent environ dix pour cent d'une population de 19 millions d'habitants. Ils continuent de faire l'objet d'une discrimination systématique, comme en témoigne notamment le refus arbitraire d'accorder la citoyenneté à quelque 300 000 Kurdes nés en Syrie, à la suite d'un recensement tenu en 1962 qui a abouti à leur dénaturalisation. Bien que les autorités syriennes aient promis à de nombreuses reprises de "résoudre le problème de la nationalité", notamment à l'occasion du discours inaugural du Président Asad le 22 juillet 2007, le gouvernement n'a pris aucune mesure concrète à cet effet.

Les autorités syriennes interdisent aussi l'usage de la langue kurde dans les écoles et suppriment – souvent par la violence – d'autres expressions de l'identité kurde, telles que la célébration de "Nowroz", le nouvel an kurde. A l'occasion de la célébration cette année de Nowruz le 20 mars 2008, les forces syriennes de sécurité internationale ont ouvert le feu sur des Kurdes qui fêtaient l'an nouveau, faisant trois morts et au moins cinq blessés. Aucune enquête indépendante n'a été ouverte à propos de cette fusillade. Ce n'était pas la première fois que les forces syriennes faisaient usage de la force pour disperser une fête kurde. Il y a deux ans, en mars 2006, des forces de sécurité ont arrêté plusieurs dizaines de Kurdes et ont utilisé des gaz lacrymogènes et des matraques pour mettre fin à une procession aux flambeaux organisée pour fêter Nowroz.

IV. Fusillade à la prison de Sednaya

La prison de Sednaya, située à environ trente kilomètres de Damas, est placée sous le contrôle de l’armée. Elle est utilisée pour la détention préventive des personnes arrêtées par les services de sécurité ainsi que la détention de ceux qui ont déjà été condamnés par la Cour suprême de sécurité de l'Etat.

Le 5 juillet 2008 au matin, les autorités pénitentiaires syriennes ont tenté de réprimer une mutinerie dans la prison. La mutinerie avait commencé lorsqu’un contingent d’officiers de la police militaire avait agressivement fouillé les cellules des détenus. Les détenus, majoritairement islamistes, ont protesté en se battant avec des agents de la police militaire. Selon les témoignages, la police militaire aurait alors répondu en ouvrant le feu sur les détenus.

Suite à la fusillade, des détenus sont parvenus à immobiliser les gardiens et ont fait plusieurs otages, dont le directeur de la prison. Au cours des quatre jours suivants, des informations sur des négociations tendues parvenaient à filtrer vers le monde extérieur à travers des détenus utilisant des téléphones portables pris aux otages. La dernière communication connue des détenus était un appel d’un détenu aux membres de sa famille le 8 juillet, les informant que les autorités menaçaient de violemment prendre d’assaut la prison si les détenus ne se rendaient pas.

Deux mois après cet incident, il n’y a aucune information publique sur la façon dont ce bras de fer s’est terminé, ni sur le nombre exact et les noms des personnes tuées et blessées. Human Rights Watch a obtenu les noms de neuf détenus que l’on pense avoir été tués. Des organisations syriennes de défense des droits humains rapportent qu’il y aurait eu 25 morts. Les familles de détenus n’ont jusqu’à présent pu obtenir aucune information sur le sort des membres de leurs familles.

Nous demandons à Nicolas Sarkozy de soulever la question de cette fusillade mortelle avec le Président Bashar al-Assad et d’exhorter le président syrien à demander une enquête indépendante sur l’utilisation par la police d’une force meurtrière au sein de la prison et à rendre publique toute information concernant cette mutinerie, y compris le nombre de tués et leurs noms.

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Nations Unies : Cinq pays responsables de toutes les exécutions de mineurs délinquants depuis 2005, par Renata Daninsky

L'Iran, l'Arabie Saoudite, le Soudan, le Pakistan et le Yémen ont exécuté 32 mineurs pour des crimes commis avant leur majorité

Il suffirait que cinq pays abolissent l’application de la peine de mort à des mineurs pour que l’interdiction de la condamnation à mort de mineurs soit universelle, comme le souligne Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd’hui. Les gouvernements devraient s’engager, lors de la séance d’ouverture de l’Assemblée générale des Nations Unies la semaine prochaine, pour développer au plus vite des réformes nécessaires pour protéger les droits des enfants en conflit avec la loi.

Dans ce rapport en anglais de 20 pages, qui s’intitule «The Last Holdouts: Ending the Juvenile Death Penalty in Iran, Saudi Arabia, Sudan, Pakistan, and Yemen» («Les derniers irréductibles : Abolir la peine de mort pour mineurs en Iran, en Arabie Saoudite, au Soudan, au Pakistan et au Yémen»), Human Rights Watch met en lumière les failles du droit et de la pratique qui ont entraîné depuis janvier 2005 trente-deux exécutions de mineurs délinquants dans cinq pays : l’Iran (26), l’Arabie Saoudite (2), le Soudan (2), le Pakistan (1) et le Yémen (1). Le rapport présente également les cas de personnes exécutées récemment ou condamnées à la peine capitale dans ces cinq pays : ce sont plus de cent mineurs délinquants qui attendent aujourd’hui dans le couloir de la mort le résultat d’un appel en justice, ou dans certains cas, de négociations pour obtenir le pardon de la famille en échange d’une compensation financière.

«Nous ne sommes qu’à cinq états d’une abolition totale de la peine de mort pour les mineurs», a déclaré Clarisa Bencomo, chercheuse à la division de l'enfant de Human Rights Watch. «Ces quelques irréductibles devraient abandonner cette pratique barbare pour que dans le futur personne ne soit plus exécuté pour un crime commis pendant l’enfance.»

Tous les états du globe ont ratifié ou ont adhéré à des traités les obligeant à garantir que la condamnation à mort ne soit pas appliquée aux mineurs délinquants âgés de moins de 18 ans au moment du crime. La vaste majorité des états est en conformité avec cette obligation. Ces dernières années, certains états, dont la Chine et les États-Unis, ont aboli l’application de la peine de mort aux mineurs et ont renforcé la protection juridique de ces derniers.

Les exécutions de mineurs délinquants se font pour la plus grande partie en Iran. En effet, lors des affaires capitales les juges peuvent condamner l’accusé à la peine de mort si ce dernier a atteint la «majorité», fixée par la législation iranienne à 9 ans pour les filles et 15 ans pour les garçons. A ce jour en 2008, l’Iran a ainsi exécuté six mineurs délinquants, dont deux en août : Behnam Zare le 26 et Seyyed Reza Hejazi le 19. Plus de cent trente autres mineurs délinquants sont actuellement condamnés à la peine capitale.

En Arabie Saoudite, les juges peuvent condamner une personne à la peine capitale en se basant sur le premier fait constaté : l’apparition de la puberté ou le quinzième anniversaire. En 2007, l’Arabie Saoudite a exécuté au moins deux mineurs délinquants : Dhahiyan ben Rakan ben Saad al-Thawri al-Sibaii le 21 juillet et Muuid ben Husayn ben Abu al-Qasim ben Ali Hakami le 10 juillet. Hakami n’avait que 13 ans à l'époque du crime dont on l’a accusé et 15 ans au moment de son exécution. Selon son père, les autorités saoudiennes n’ont informé la famille de son exécution que quelques jours plus tard, et le corps de l’enfant ne leur a jamais été remis.

Au Soudan, la constitution de transition signée en 2005 autorise la condamnation à mort des mineurs dans certains cas, dont le meurtre et le vol à main armée entraînant le meurtre ou le viol. La formulation vague de la loi sur l’enfance de 2004 laisse entrevoir la possibilité qu’un enfant puisse être condamné à mort en application du code pénal de 1991, qui définit l’adulte comme étant «une personne dont la puberté a pu être constatée grâce à des caractéristiques naturelles et qui est âgée de quinze ans (...) [ou] qui a atteint dix-huit ans (...) même si les caractéristiques de la puberté ne sont pas constatées». Avec plus de 35 pour cent de naissances non enregistrées, même les mineurs délinquants les plus jeunes peuvent être condamnés à mort puisqu’ils ne possèdent pas de certificat de naissance qui prouve leur âge au moment de l’infraction. Le Soudan a exécuté deux jeunes mineurs, Mohammed Jamal Gesmallah et Imad Ali Abdullah, le 31 août 2005, et a condamné au moins quatre autres mineurs délinquants à la peine capitale depuis janvier 2005.

Au Pakistan, l’ordonnance relative au système judiciaire pour les mineurs datée de 2000 abolit la condamnation à mort dans le cas de crimes commis par des personnes âgées de moins de 18 ans au moment des faits. Cette ordonnance doit cependant encore être mise en application sur tout le territoire. Avec seulement 29,5 pour cent de naissances enregistrées, les mineurs délinquants se trouvent parfois dans l’impossibilité de prouver qu’ils n’avaient pas atteint l’âge adulte lorsque le crime a été commis. C’était le cas de Mutabar Khan, exécuté le 13 juin 2006.

Au Yémen, le code pénal prévoit une peine de 10 ans maximum pour les crimes capitaux commis par des personnes âgées de moins de 18 ans. Mais dans un pays où seulement 22 pour cent des naissances sont enregistrées et où le recours à un expert pour déterminer l'âge de l’accusé n’est pas toujours possible, il est presque impossible pour les enfants de prouver l’âge qu’ils avaient au moment du crime. La dernière exécution d’un mineur délinquant, Adil Muhammad Saif al-Ma’amari, date de février 2007. Il avait pourtant affirmé n’être âgé que de 16 ans au moment des faits et avoir été contraint d’avouer sous la torture. Selon des organisations non gouvernementales et des sources gouvernementales, au moins 18 autres mineurs délinquants étaient dans le couloir de la mort en 2007.

«Même les états qui continuent de mettre à mort des mineurs délinquants dénoncent de telles exécutions», a observé Bencomo. «Il est clair que les modifications du droit et de la pratique doivent être accélérées.»

Dans les semaines à venir, le Secrétaire général des Nations Unies va rendre compte à l’Assemblée générale de la mise en œuvre de la résolution historique adoptée par l’Organisation en décembre 2007, qui appelait à un moratoire sur les exécutions appliquées à tous crimes confondus. Human Rights Watch appelle les États membres des Nations Unies à demander que le Secrétaire général élabore un rapport similaire qui traiterait du respect par chaque état de l’abolition totale de la peine de mort appliquée aux mineurs et qui inclurait les informations suivantes :

1. le nombre de mineurs délinquants actuellement condamnés à mort et le nombre de mineurs exécutés au cours des cinq dernières années ;

2. le taux d’enregistrement des naissances ;

3. l’application par l’état de la législation nationale pertinente, incluant la mise en œuvre de mécanismes qui garantissent aux mineurs délinquants une aide juridique au cours de chacune des étapes de l’enquête et du jugement.

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Afghanistan: Les frappes aériennes font des victimes civiles, par Marie-Êve Marineau

Les frappes aériennes provoquent un revirement de l’opinion publique et nuisent aux efforts de protection

Le nombre de civils tués en Afghanistan lors des bombardements aériens des forces des Etats-Unis et de l’OTAN a presque triplé entre 2006 et 2007, problème aggravé par les récentes frappes aériennes meurtrières qui ont alimenté un revirement de l’opinion publique, selon un nouveau rapport de Human Rights Watch publié aujourd’hui. Le rapport condamne aussi l’utilisation par les Talibans de «boucliers humains», qui constitue une violation des lois de la guerre.

Bien que depuis leur apparition en juillet 2007, des changements opérationnels préconisés par Human Rights Watch aient réduit le nombre de victimes civiles, des tragédies continuent à se produire, par exemple les frappes sur une fête de mariage le 6 juillet 2008 et le bombardement du 22 août 2008 sur Azizabad, qui ont nui gravement au soutien local des efforts des forces internationales pour assurer la sécurité en Afghanistan.

Le rapport de 43 pages, «‘Troops in Contact’: Airstrikes and Civilian Deaths in Afghanistan» («‘Troupes au contact’ : Frappes aériennes et mort de civils en Afghanistan»), analyse le recours aux frappes aériennes par les forces des Etats-Unis et de l’OTAN et les victimes civiles causées par ces frappes, en particulier quand elles sont effectuées pour pallier le manque de forces terrestres et dans des situations d’urgence. Human Rights Watch a observé que les frappes aériennes planifiées faisaient peu de victimes civiles, tandis que presque toutes les victimes avaient été causées par des bombardements non planifiés.

«Les frappes aériennes des forces de réaction rapide se sont traduites par un nombre plus élevé de victimes civiles, puisque chaque bombe lâchée sur des zones peuplées augmente la probabilité d’une erreur», a déclaré Brad Adams, directeur pour l’Asie à Human Rights Watch. «Les erreurs commises par les Etats-Unis et l’OTAN ont fait chuter de façon spectaculaire le soutien de la population au gouvernement afghan et à la présence des forces internationales censées apporter la sécurité aux Afghans.»

Le rapport décrit la façon dont les forces insurgées ont contribué aux pertes civiles causées par les frappes aériennes en déployant leurs forces dans des villages habités, parfois dans l’intention précise de se protéger elles-mêmes contre des représailles, ce qui constitue une grave violation des lois de la guerre. Human Rights Watch a relevé plusieurs cas où les forces des Talibans ont intentionnellement utilisé des civils comme boucliers pour empêcher des attaques de la part des forces sous commandement américain ou de l’OTAN.

En 2006, 929 civils afghans au moins ont été tués dans des combats liés au conflit armé. Parmi eux, 699 au moins sont morts au cours d’attaques menées par les Talibans (par exemple des attentats suicide et autres attaques illégitimes qui prennent des civils pour cible) et 230 au moins sont morts au cours d’attaques menées par les forces américaines ou de l’OTAN. Parmi ces derniers, 116 ont été tués par des frappes aériennes de l’OTAN ou des forces américaines. En 2007, 1633 civils afghans au moins ont péri lors de combats liés au conflit armé. Parmi eux, 950 environ ont péri au cours d’attaques menées par diverses forces insurgées, dont les Talibans et Al-Qaïda. Au moins 321 d’entre eux ont été tués par des frappes aériennes américaines ou de l’OTAN. Ainsi, les victimes civiles provoquées par les frappes aériennes des forces américaines et de l’OTAN ont presque triplé entre 2006 et 2007.

Au cours des sept premiers mois de 2008, 540 civils afghans au moins ont été tués dans des combats liés au conflit armé. Parmi eux, 367 au moins ont péri au cours des attaques menées par les diverses forces insurgées et 173 sont morts au cours des attaques des forces américaines ou de l’OTAN. Au moins 119 d’entre eux ont été tués par des frappes aériennes des forces américaines ou de l’OTAN. Pour toutes les périodes citées, Human Rights Watch a utilisé les chiffres disponibles les plus prudents.

Human Rights Watch a critiqué la faiblesse des réactions des autorités américaines lorsqu’il y a des victimes civiles. Avant même l’ouverture d’enquêtes sur les frappes aériennes ayant causé des pertes civiles, les autorités américaines nient souvent immédiatement toute responsabilité pour ces morts de civils ou bien en rejettent la faute sur les Talibans. Les enquêtes menées par les Etats-Unis ont été unilatérales, laborieuses, et elles ont manqué de transparence, affaiblissant au lieu de les améliorer les relations avec les populations locales et le gouvernement afghan. Un système défectueux de paiement de dédommagements n’a pas offert de compensation suffisante et opportune pour aider les civils affectés par les attaques américaines.

«Les Etats-Unis doivent mettre fin aux erreurs qui provoquent la mort de tant de civils», a insisté Adams. «Les Etats-Unis doivent aussi assumer leurs responsabilités, par exemple en offrant des dédommagements convenables, lorsque leurs frappes aériennes tuent des civils afghans. Si le fait que les Talibans utilisent des boucliers humains joue un rôle dans la mort de certains civils, les Etats-Unis ne devraient pas saisir ce prétexte alors qu’ils auraient pu prendre de meilleures précautions. Après tout, ce sont leurs bombes qui tuent.»

Human Rights Watch a constaté que peu de victimes civiles avaient été causées par des frappes aériennes planifiées contre des objectifs talibans présumés. Au contraire, la plupart des pertes civiles causées par des frappes aériennes se sont produites au cours des frappes instables exécutées en réaction rapide pour soutenir les «troupes au contact» – les forces terrestres attaquées par les insurgés. Ces frappes imprévues ont eu lieu dans des situations où des unités des forces spéciales sous commandement américain – normalement à effectifs réduits et dotés d’armes légères – ont été attaquées par les insurgés ; au cours d’attaques des forces américaines/de l’OTAN poursuivant des forces insurgées s’étant réfugiées dans des villages habités ; et lors d’attaques aériennes où s’appliquaient les règles d’engagement américaines «d’autodéfense préventive».

Les conséquences des frappes aériennes vont au delà des morts de civils. Par exemple, une enquête du gouvernement afghan a révélé que deux attaques sur une période de trois jours à partir du 30 avril 2007 dans le district de Shindand avaient entraîné la destruction de nombreuses maisons. Dans chacun des cas examinés par Human Rights Watch où des frappes aériennes avaient touché des villages, de nombreux civils ont du quitter le village à cause des dégâts subis par leurs maisons et de crainte de nouvelles frappes. Parfois, les habitants de villages voisins fuient aussi, craignant d’autres frappes sur leurs villages. Ceci a entraîné un grand nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays.

Pour répondre aux inquiétudes de la population et aux plaintes du Président Hamid Karzaï, en juillet 2007 la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) dirigée par l’OTAN a annoncé plusieurs changements dans sa tactique de sélection de cibles. Parmi ces changements, on relève l’emploi de munitions plus petites, le fait de différer des attaques contre des lieux où des civils peuvent être touchés, et le fait de transmettre les fouilles des maisons à l’Armée nationale afghane. L’examen des indices disponibles suggère que ces changements ont eu quelque impact, puisqu’il y a eu une chute significative du nombre de victimes civiles causées par des frappes aériennes dans la deuxième moitié de l’année 2007, alors même que la quantité globale de bombes lâchées avait augmenté.

Human Rights Watch a salué ces changements dans la sélection de cibles, mais est toujours préoccupé par les morts de civils qui continuent à être provoquées par les frappes aériennes, en particulier du fait que le nombre de frappes aériennes a augmenté de façon spectaculaire et que le nombre de morts et de blessés a bondi cet été.

Human Rights Watch a appelé les Etats-Unis et l’OTAN à répondre au bilan de plus en plus lourd de civils tués par des frappes aériennes non programmées, et à résoudre les problèmes persistants de l’évaluation des dommages collatéraux sur le terrain et l’application contradictoire de leurs Règles d’engagement.

«Les récentes frappes aériennes qui ont tué de très nombreux Afghans montrent clairement que le système est encore défectueux et que les civils continuent à payer le prix fort», a observé Adams. «Les morts de civils causées par les frappes aériennes sont un argument de recrutement pour les Talibans et risquent de détruire les efforts internationaux pour apporter une sécurité fondamentale au peuple d’Afghanistan.»

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France : Les Nations Unies demandent une réforme de la législation et des pratiques en matière de lutte contre le terrorisme, par Noémie Cournoyer


Le gouvernement devrait s’assurer que les lois garantissent le respect des droits des suspects dans les affaires liées à la sécurité nationale

La France devrait de toute urgence mettre en œuvre les recommandations d’un important organisme des Nations Unies chargé des droits humains, et qui a émis des critiques à l’égard de l’approche de la France en matière de lutte contre le terrorisme, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui dans une lettre lettre adressée au gouvernement français.

«L’ONU a remis à la France une feuille de route pour qu’elle mette ses politiques de lutte contre le terrorisme en accord avec les obligations relatives aux droits humains», a indiqué Jean-Marie Fardeau, directeur du bureau de Paris de Human Rights Watch. «La France se considère comme une autorité en matière de droits humains. Elle devrait apporter la preuve de cette autorité en agissant rapidement pour mettre en œuvre les conclusions du principal organisme de l’ONU en matière de droits humains.»

Dans un rapport publié à la suite d’un examen approfondi en juillet 2008, le Comité des droits de l’homme de l’ONU a exprimé sa préoccupation au sujet du fait que les politiques françaises de lutte contre le terrorisme ne sont pas complètement conformes aux normes internationales de procès équitable et qu’elles font courir le risque à des personnes d’être renvoyées vers des nations où elles peuvent subir des actes de torture. Le comité, composé d’experts reconnus au niveau international, évalue le respect par les Etats du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (ICCPR).

Parmi les problèmes relevés dans son rapport sur la France :

Manque de protections appropriées pendant la garde à vue. Les suspects de terrorisme peuvent être maintenus en garde à vue pour une durée pouvant aller jusqu’à six jours avant d’être présentés à un juge. Ils peuvent être détenus jusqu’à 72 heures avant d’être autorisés à s’entretenir avec un avocat. Tout comme d’autres suspects en France, ils ne sont pas informés de leur droit de garder le silence quand ils sont interrogés. Les enquêtes menées par Human Rights Watch ont constaté que le manque de protections signifie que les suspects de terrorisme en France sont souvent soumis à des interrogatoires oppressants pendant leur garde à vue.

Longueur de la détention provisoire. Les suspects de terrorisme peuvent être détenus pour des durées allant jusqu’à quatre ans et huit mois avant de passer en jugement. «[La] pratique institutionnalisée d’une détention prolongée aux fins d’enquête (…) est difficilement conciliable avec le droit garanti dans le Pacte d’être jugé dans un délai raisonnable», a noté le comité dans son rapport.

Protection insuffisante contre le renvoi vers un pays où existe un risque de mauvais traitements. Il n’y a pas de disposition prévoyant la suspension automatique d’un arrêté d’expulsion dans les affaires liées à la sécurité nationale quand un recours est présenté, même si les intéressés signalent qu’ils encourent la torture ou des mauvais traitements dans le pays de destination. Un autre organisme de l’ONU, le Comité contre la torture, a critiqué la France à deux reprises depuis 2005 pour avoir expulsé des personnes qui avaient fait état de leur crainte de subir la torture à leur retour, avant que leurs recours aient été complètement examinés.

«Ces critiques émises par l’ONU ternissent la position de leader de la France en matière de lutte contre le terrorisme et l’ensemble de ses efforts pour promouvoir le respect des droits humains», a déclaré Jean-Marie Fardeau. «Si la France écoute l’ONU et met en œuvre ses recommandations, cela peut renforcer sa position sur ces deux points. Les parlementaires peuvent aussi aider en surveillant le processus».

Des préoccupations similaires à propos des protections des droits humains de la France dans son approche des poursuites engagées pour des infractions terroristes ont été exprimées au cours de l’examen du bilan de la France en matière de droits humains, fait en mai 2008 dans le cadre du nouveau mécanisme d’Examen périodique universel au Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

Les recommandations du Comité des droits de l’homme au gouvernement français incluent notamment :

Fournir assez de temps à toute personne sous le coup d’une expulsion de France pour déposer une demande d’asile, les services d’un traducteur et une garantie que l’arrêté d’expulsion sera suspendu jusqu’à ce que le processus soit terminé.

Informer toute personne arrêtée et accusée d’un délit, y compris les suspects de terrorisme, de son droit de garder le silence et l’autoriser à voir un avocat immédiatement. Le suspect devrait être présenté rapidement devant un juge.

Limiter la détention provisoire et renforcer l’autorité des juges qui déterminent le placement ou non en détention de la personne dans l’attente du jugement

Le Comité des droits de l’homme aussi exprimé sa préoccupation au sujet d’une loi récente autorisant la détention de certains auteurs de crimes violents pour des périodes d’un an renouvelables après qu’ils aient accompli leur peine de réclusion, concluant que cette loi remettait en question le droit à la présomption d’innocence et le droit à ne pas être condamné deux fois pour le même délit. Le Comité a recommandé que la loi soit réexaminée à la lumière des obligations de la France à l’égard de l’ICCPR.

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Québec - B. Kay et R. Martineau : Mulcair doit dénoncer les fatwas absurdes contre Dutrizac et le réseau Corus. Pronto !

Des journalistes se portent à la défense de la liberté de la presse ! On va les traiter d’islamophobes et de racistes, bien sûr.

L’animateur radio Benoît Dutrizac, et Corus, le propriétaire de la station 98,5 FM, sont les dernières victimes du djihad juridique mené sous forme de fatwas lancées comme des armes de destruction massive contre la liberté d’expression partout en Occident par le fascisme islamique. Le plus triste, c’est de voir la gauche et nos politiciens servir d’idiots utiles à cette entreprise d’intimidation et de sabotage de nos libertés démocratiques durement conquises. Trahison ! Lâcheté ! Opportunisme éhonté !

Deux chroniqueurs, Barbara Kay dans le National Post, et Richard Martineau sur le blog Canoe du Journal de Montréal, invitent Mulcair à dénoncer ces attaques indécentes contre Benoît Dutrizac pour son entrevue avec la candidate NPD Samira Laouni. L’entrevue de Mme Laouni est accessible ici. Et la réaction de Marc Lebuis sur Dutrizac le lendemain est ici.

Ces attaques ridicules, lancées à des fins d’intimidation, viennent du journal de gauche The Dominion, de la Fédération canado-arabe et du Syndicat canadien de la fonction publique (Ontario). Voir notre brève : Québec - La Fédération canado-arabe, avec l’appui du Syndicat canadien de la fonction publique, veut la tête de Dutrizac pour son entrevue avec Samira Laouni

S.O.S. racisme, par Richard Martineau

La rapidité avec laquelle certains organismes crient au racisme ne cessera de m’étonner. Bientôt, on ne pourra même plus séparer le blanc et la couleur quand on fera notre lessive sans recevoir une plainte de la Ligue des droits et libertés.

LES INTOUCHABLES

Prenez Benoît Dutrizac.

Le 10 septembre, mon ex-confrère des Francs-Tireurs a reçu Samira Laouni, candidate néo-démocrate dans Bourassa, à l’émission qu’il anime sur les ondes du FM parlé de Montréal (98,5 FM).

Ex-citoyenne du Maroc, madame Laouni porte le hijab. Elle a aussi travaillé à titre de chargée de projets au Congrès islamique canadien (CIC), un lobby ultrareligieux qui a milité pour que l’Ontario permette l’instauration de tribunaux de la charia.

Si Dutrizac avait reçu Nicole Charbonneau Barron (candidate conservatrice qui a travaillé pour l’Opus Dei), il lui aurait posé des questions sur l’extrémisme catholique, le lobby anti-avortement, le créationnisme, l’abstinence sexuelle, sa vision de l’homosexualité, etc.

Et PERSONNE n’aurait protesté, car TOUT LE MONDE aurait trouvé normal que l’animateur d’une émission d’affaires publiques confronte un membre en règle de l’Opus Dei face aux positions extrémistes défendues par cet organisme.

Mais Dutrizac a eu le «culot» de confronter madame Laouni face aux positions extrémistes défendues par ses anciens copains du CIC.

Résultat : certains groupes qui se disent de gauche (mais qui sont plus à droite que la droite) demandent maintenant la tête de l’animateur.

DES ATTAQUES VICIEUSES

«Madame Laouni a été attaquée vicieusement par un animateur raciste, misogyne et islamophobe», a écrit le journal de gauche The Dominion. «Dutrizac doit démissionner et le CRTC doit mener une enquête sur les propos haineux et sexistes tenus envers la candidate musulmane», a demandé la branche ontarienne du Syndicat canadien de la fonction publique.

«Le réseau Corus devrait revoir ses politiques en matière de propos haineux et offrir une formation obligatoire sur le harcèlement à tous les membres de son personnel», a exigé la Fédération canado-arabe.

Diantre ! Il a fait quoi, Dutrizac, pour mériter de telles attaques ? Il a insulté son invitée, il l’a agressée, il l’a obligée à manger du jambon et à tournoyer autour d’un poteau sur She’s Got Legs de ZZ Top ?

Absolument pas. Benoît Dutrizac a questionné Samira Laouni sur la charia, il lui a demandé si elle était prête à défendre les droits des homosexuels si elle était élue et il lui a dit qu’il trouvait inacceptable que des fillettes de dix ans sont obligées de porter le voile.

C’est raciste, ça ?

C’est misogyne de dire à une femme voilée qu’on la trouve sexy ? C’est sexiste de lui demander si elle a dû obtenir la permission de son mari avant de se lancer en politique ?

LE SILENCE DE MULCAIR

Si madame Laouni a trouvé cette entrevue si révoltante, voulez-vous me dire pourquoi elle passait son temps à rigoler ?

Et que dire de Thomas Mulcair, qui accompagnait madame Laouni ? Quand Dutrizac lui a demandé s’il était content de l’entrevue, le député néo-démocrate a levé les deux pouces en l’air en signe d’approbation. C’est quoi, le problème, alors ?

J’espère que monsieur Mulcair va avoir la décence de dénoncer les attaques gratuites qui ont été lancées contre Dutrizac.

Sinon, on aura l’étrange impression qu’il défend le droit des extrémistes à limiter la liberté d’expression.

Traduction d’extraits de : Barbara Kay, Quebec shock jock is accused by the usual suspects of a hit job on a hijab

N’oublions pas qu’une candidate catholique, Nicole Charbonneau Barron, a été publiquement vilipendée par le chef du Bloc québécois pour ses opinions personnelles sur l’avortement. Vous pouvez être assurés que si Benoît Dutrizac l’avait interviewée, il aurait agi de manière tout aussi agressive en l’interrogeant sur ses vues sur l’Opus Dei, la prélature «extrémiste» dont elle est membre, sur le créationnisme, l’abstinence sexuelle, si elle pensait que l’homosexualité était un péché, et tout le reste. On ne peut guère imaginer que la gauche ou un organisme catholique serait allé jusqu’à porter des accusations d’incitation à la haine. Voici encore un autre excellent exemple des excès du politiquement correct. Le NPD devrait dénoncer ces attaques, pronto.

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Stéphane Dion a donné l’exemple. Jack Layton, c’est maintenant à votre tour d’agir, par Barbara Kay

«Stéphane Dion a fait la bonne chose en congédiant Lesley Hughes, candidate libérale dans le comté Kildonan-St-Paul (Manitoba). Hughes a refusé de reconnaître le caractère anti-sémite de ses théories du complot sur le 11/9. J’attends maintenant avec impatience que Jack Layton répudie énergiquement une candidate tout aussi problématique, Samira Laouni, dans la circonscription montréalaise de Bourassa. Elle a été l’une des principales organisatrices d’un dîner bénéfice du Congrès islamique canadien avec Yvonne Ridley comme conférencière. Ridley est une apologiste du terrorisme, des Talibans et du Hezbollah».



Traduction de : Stéphane Dion did the right thing : Now it’s your turn, Mr Layton, par Barbara Kay, National Post, le 25 septembre 2008

Stéphane Dion a fait la bonne chose en exigeant la démission de Lesley Hughes, candidate libérale dans le comté Kildonan-St-Paul (Manitoba). Hughes a refusé de reconnaître le caractère anti-sémite de ses théories de la conspiration où elle allègue que les entreprises israéliennes avaient quitté le World Trade Center avant les attentats du 11/9. Le B’nai B’rith a publié une déclaration félicitant M. Dion : «Stéphane Dion a fait la bonne chose en refusant de laisser Lesley Hughes, une personne connue pour son antisémitisme, se présenter pour le Parti libéral du Canada», a déclaré Frank Dimant, vice-president exécutif de B’nai Brith Canada.
J’attends maintenant avec impatience que Jack Layton répudie énergiquement une candidate tout aussi problématique, Samira Laouni, dans la circonscription montréalaise de Bourassa. Mme Laouni est une personne influente au niveau du leadership de la division québécoise du Congrès islamique canadien (CIC). Elle a été l’une des principales organisatrices d’un dîner bénéfice du CIC en septembre 2007 avec Yvonne Ridley comme conférencière invitée. Yvonne Ridley est farouchement anti-sioniste, mais surtout, c’est une apologiste du terrorisme et une fière partisane des Talibans et du Hezbollah, une organisation officiellement classée comme terroriste par le gouvernement fédéral.

M. Mulcair, député d’Outremont, et Alexa McDonough, ancienne chef du NPD, se sont présentés à cette soirée pour transmettre les salutations du NPD, mais pas pendant le discours de Ridley, qui a pris fin peu avant leur arrivée. J’ai parlé à Thomas Mulcair le lendemain et lui ai demandé comment le NPD pouvait s’associer à des vues aussi odieuses et anti-canadiennes. M. Mulcair a juré haut et fort qu’il n’avait aucune idée de qui était Yvonne Ridley ou du sujet de son discours, et qu’il ne faisait que transmettre les salutations du parti à une organisation communautaire comme il l’aurait fait pour tout autre groupe. Je lui ai expliqué très clairement
qui était Yvonne Ridley. Ainsi, le NPD ne peut pas plaider ignorance de l’admiration ouverte du CIC pour Mme Ridley, et du rôle qu’a joué Mme Laouni en l’invitant au Canada. M. Layton, prenez exemple sur M. Dion, et faites ce qu’il y a à faire.


Note de Point de Bascule :



Description du Hezbollah : Site du ministère canadien de la Sécurité publique



Hezbollah, ou «Parti de Dieu», est une organisation terroriste islamiste basée au Liban. Le Hezbollah souhaite restaurer l’hégémonie de l’islam sur la vie politique, sociale et économique dans le monde musulman. Ses objectifs, qu’il a énoncés dans son manifeste politique du 16 février 1985, incluent l’éradication de toute influence occidentale au Liban et au Moyen-Orient, ainsi que l’annihilation de l’État hébreu et la libération de Jérusalem et de tous les territoires palestiniens placés sous le joug de l’occupation israélienne, sans possibilité de négocier quelque traité de paix que ce soit. Dans ce contexte, le but ultime de Hezbollah est d’instaurer une théocratie chiite radicale au Liban. Hezbollah est responsable d’attentats à la voiture piégée, de détournements d’avions et de l’enlèvement de cibles occidentales et israéliennes ou juives en Israël, en Europe de l’Ouest et en Amérique du Sud. Il opère principalement au Liban, mais est aussi actif en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique du Sud et en Afrique.

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S’en prendre aux catholiques, ça va. Mais svp, ne mentionnez pas le djihad, par Barbara Kay

«Certains d’entre nous au Québec qui gardons l’oeil sur les activités et les acteurs de la communauté islamique s’interrogent sur les raisons pour lesquelles M. Duceppe est tellement fasciné par les opinions personnelles de Mme Charbonneau-Barron sur l’avortement, mais n’est pas du tout préoccupé par l’enthousiasme de la candidate Samira Laouni pour la charia et les agents provocateurs anti-occidentaux».

Nous avons traduit la chronique de Barbara Kay parue dans le National Post du 11 septembre. Nous offrons d’abord notre commentaire.

La candidature de Mme Laouni et le soutien que lui apporte Thomas Mulcair sont problématiques. Dans une interview à la radio de Radio-Canada aujourd’hui, M. Mulcair a dit souhaiter que les électeurs jugent Mme Laouni sur ses qualifications. Il a rappelé qu’elle détient un doctorat en économie de la Sorbonne et qu’elle est mère de trois enfants. Il déplore les amalgames avec le Congrès islamique canadien (CIC) présidé par Mohamed Elmasry, une organisation avec laquelle Mme Lanoui n’aurait plus de contacts.

Nous croyons quant à nous que l’implication de Mme Laouni avec le CIC est une question d’intérêt public. Mme Laouni a choisi de mettre ses talents au service du CIC et d’y consacrer un temps considérable à piloter de nombreux projets.

Titulaire d’un doctorat, Mme Laouni a dû avoir la prudence de se familiariser avec les objectifs du CIC avant de s’engager bénévolement pour cette organisation. Rappelons que le CIC est membre de la Ligue islamique mondiale (le CIC est répertorié sous Waterloo), une organisation basée à La Mecque en Arabie saoudite dont les objectifs sont notamment de propager l’islam wahhabite (salafiste) radical partout dans le monde. Lisez : La Ligue Islamique Mondiale propage l’islam wahhabite au Canada. Selon le site de la ligue, le royaume des Saoud tient particulièrement à ce que l’islam mondial conserve sa «pureté non entachée d’innovations».

Comme l’écrivait Tarek Fatah dans un commentaire sur la chronique de Mme Kay, le CIC est obsédé par la charia et promeut des idées moyenâgeuses.

Comme l’explique le politologue musulman canadien Salim Mansur, «La charia est un système juridique découlant du Coran et des traditions du Prophète Mahomet, et mis au point par des savants musulmans il y a plus d’un millénaire pour dicter à peu près tous les aspects de la vie et de la pensée des individus. Il s’agit d’un système fermé qui rejette toute innovation fondée sur une lecture moderne des textes sacrés de l’islam, et qui est violemment en contradiction avec les valeurs libérales démocratiques».

Si Mme Laouni n’a plus de contacts avec le CIC, il semble que son président Mohamed Elmasry, quant à lui, continue de s’intéresser de près à la campagne de Mme Laouni. Dans un article du quotidien torontois The Star paru le 10 septembre 2008, Andrew Chung écrit ce qui suit au sujet de Mme Laouni (traduction) :

«Elle a travaillé avec le Congrès islamique canadien sur le soi-disant débat sur les «accommodements raisonnables» au Québec. Elle a témoigné à plusieurs reprises devant la commission Bouchard-Taylor établie par le gouvernement pour étudier la question».

«Elle a joué un rôle-clé dans la rédaction de mémoires présentant les vues musulmanes sur les accommodements raisonnables, et ses actions ont été reçues positivement», a déclaré Mohamed Elmasry, président national du CIC. «J’espère que les électeurs ne seront pas aveuglés par son voile et qu’ils la jugeront sur ses qualifications et sa capacité à les représenter».

Nous estimons que Mme Laouni n’a pas la capacité de représenter les électeurs canadiens. Elle a notamment participé, pour le compte du CIC, à l’organisation d’un dîner bénéfice dont la conférencière invitée était l’extrémiste Yvonne Ridley et auquel M. Mulcair s’est présenté avec Alexa McDonough. Un groupe d’intellectuels (dont Barbara Kay et Marc Lebuis) avaient signé une lettre d’opinion demandant «au Congrès islamique du Canada de se dissocier publiquement des propos d’Yvonne Ridley et de manifester ainsi clairement au public canadien et québécois son refus d’entériner toutes formes d’appui, direct ou indirect, au terrorisme islamiste».

Mme Laouni et Thomas Mulcair cherchent à détourner l’attention du CIC. Mme Laouni manque de transparence dans ses déclarations aux médias. Le public a le droit de connaître la vérité et toute la vérité sur son militantisme passé. Les médias sont souvent complaisants, et c’est la raison pour laquelle Point de Bascule a été mis en ligne. Mme Laouni a des valeurs pro-charia incompatibles avec les valeurs canadiennes et québécoises et ses allégeances seront toujours mises en doute.

Traduction de : Barbara Kay on Campaign Quebec : Attacking Catholics is OK, but please don’t mention the jihad, National Post, le 11 septembre 2008

J’ai appris hier que la copine du frère de ma manucure vient d’avoir son cinquième avortement aux frais des contribuables. Pas de problème. C’est le Québec, une province qui «jouit» d’un taux d’avortements deux fois plus élevé que celui des autres provinces. Ici, le droit à l’avortement est sacré, vous pouvez en avoir tant et aussi souvent que vous le souhaitez. En fait, l’appui à un accès illimité à l’avortement est apparemment un test décisif pour quiconque veut entrer en politique.

À titre d’exemple, une candidate du parti conservateur pratiquant une religion pour qui l’avortement est moralement inacceptable peut être publiquement critiquée par le chef du Bloc québécois. Par contre, ce même chef de parti ne verra aucun problème avec une candidate liée aux apologistes du terrorisme au Québec.

Gilles Duceppe, le chef du Bloc québécois, a pris ombrage du fait que Mme Nicole Charbonneau Barron, une candidate du Parti conservateur dans le comté St-Bruno-St-Hubert sur la Rive sud de Montréal, soit membre de l’Opus Dei, une prélature personnelle au sein de l’Église catholique.

Dans une tentative d’attiser la crainte que les conservateurs veulent enlever aux femmes le droit de choisir, Duceppe s’est plaint que «ces gens sont contre un tas de choses qui sont généralement acceptées au Québec».

C’est vrai que les membres de l’Opus Dei n’appuient pas l’avortement. D’autre part, les membres de l’Opus Dei ne sympathisent pas avec le Hamas et le Hezbollah, et ils ne croient pas que les Juifs sont des cibles légitimes du terrorisme, des vues qui, sûrement, ne sont pas «généralement acceptée au Québec» ?

Ce qui m’amène au cas qui devrait plutôt nous préoccuper, celui de Mme Samira Laouni, la candidate du NPD dans la circonscription de Montréal-Bourassa. Certains d’entre nous au Québec qui gardons l’oeil sur les activités et les acteurs de la communauté islamique s’interrogent sur les raisons pour lesquelles M. Duceppe est tellement fasciné par les opinions personnelles de Mme Charbonneau-Barron sur l’avortement, mais n’est pas du tout préoccupé par l’enthousiasme de Mme Laouni pour la charia et les agents provocateurs anti-occidentaux.

Mme Laouni a été interviewée mercredi par le populaire animateur de radio Benoit Dutrizac. Il lui a demandé : «Quelle est la différence entre une bonne musulmane et une islamiste ?» Elle a répondu : «Des islamistes, je n’en ai pas connu dans mon entourage».

Ce n’est pas vrai.

J’ai assisté à un dîner bénéfice du Congrès islamique canadien (CIC) en septembre 2007 dans la circonscription de Mme Laouni qui mettait en vedette la journaliste britannique notoirement controversée Yvonne Ridley. Étant responsable de projets pour la division québécoise du CIC, le nom de Mme Laouni figurait sur le programme comme organisatrice du dîner et personne à contacter.

Ridley, qui s’est convertie à l’islam après une période de captivité aux mains des Talibans, est célèbre pour ses provocations. Elle a défendu le chef terroriste tchétchène Chamil Bassaïev, le cerveau derrière la crise des otages du théâtre de Moscou et le massacre de l’école de Beslan, le présentant comme un «Shaheed» (martyr) assuré d’une place au Paradis. Elle est aussi connue pour avoir conseillé aux musulmans britanniques «de boycotter la police et de refuser de coopérer avec les forces de l’ordre de quelque manière que ce soit». Ridley s’est comportée comme prévu ce soir-là. Elle a fait l’éloge des Talibans (des incompris), ennemis mortels du Canada. Elle a acclamé le Hezbollah et dénigré l’Occident à tout instant. J’appelle ça de l’extrémisme.

La collaboration active de Mme Laouni avec le leadership du CIC est problématique. Cette organisation a demandé que le Hezbollah et le Hamas soient retirés de la liste officielle des organisations terroristes tenue par le gouvernement. Le président du CIC, Mohamed Elmasry, a déclaré que chaque adulte Juif en Israël est une cible légitime pour le meurtre.

Le nom de Mme Laouni est peut-être vaguement familier pour ceux qui ont suivi les audiences sur les accommodements raisonnables au Québec. Elle a été co-présidente de la délégation qui s’est rendue dans la célèbre municipalité de Hérouxville pour donner une leçon de «respect» et de «tolérance» à ses résidents.

C’est un peu fort, compte tenu d’un poème plutôt choquant qui venait d’être publié sous la signature de Haydar Moussa, président de l’association de la circonscription de Mme Laouni (et jusqu’à une date récente, son directeur de campagne). Prétendument une expression de la douleur ressentie par les femmes musulmanes confrontées aux préjugés, le poème de Moussa attaque brutalement le patrimoine culturel québécois, dépeignant les femmes du Québec comme des ivrognes fornicatrices :

Mon voile n’est pas un mouchoir
C’est ma peau
Ma pudeur Ma dignité Mon respect
Et si toi immigrante de souche
Tu n’as ni foi ni loi
Et tu as passé ta jeunesse soule
D’un mâle à un autre
Ce n’est pas mon cas

Moussa, qui n’a jamais présenté ses excuses pour le poème, est vice-président de l’Association des Jeunes Libanais Musulmans de Montréal. Leur site affiche l’hymne de guerre du Hezbollah, Ya Na Une Ashraf (United We Stand), qui appelle les musulmans à lutter contre le tyran (probablement les États-Unis et Israël) parce que la victoire est promise par Dieu.

Le site de l’association comporte aussi des liens vers un certain nombre d’ayatollahs chiites radicaux, y compris le chef spirituel du Hezbollah, le stratège du djihadisme Sayed Mohammad Hussein Fadlallah qui, pour mémoire, soutient le terrorisme, bien que, ironiquement, il ne soutient pas l’avortement. Quelqu’un a-t-il demandé à Mme Laouni ses opinions personnelles sur le djihadisme, ainsi que sur l’avortement ? Ou bien, étant musulmane plutôt que catholique, et membre du NPD plutôt que du Parti conservateur, une telle intrusion dans sa conscience personnelle est-elle considérée comme trop politiquement indiscrète ?

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Le NPD doit indiquer la porte à Samira Laouni, par Iba Bouramine

«Messieurs Layton et Mulcair, il est temps de choisir votre camp. Ou vous défendez les valeurs fondamentales du Canada et du Québec, ou vous vous rangez du côté d’organisations islamistes téléguidées par l’Arabie saoudite et l’Iran. Les électeurs ont le droit de savoir où se situe votre allégeance».


Après Laura-Julie Perreault de La Presse, c’est au tour de Jeff Heinrich du quotidien The Gazette d’écrire un article partisan aux allures de propagande sur Samira Laouni, candidate du NPD dans le comté Montréal-Bourassa. La Presse applique deux poids deux mesures, ayant dévoilé les liens «secrets» de Nicole Charbonneau-Barron avec l’Opus Dei, tout en gardant le plus grand secret, à l’instar de la Gazette, sur les liens pourtant publics de Samira Laouni avec le Congrès islamique canadien et l’apologiste des Talibans Yvonne Ridley. Notre objectif n’est pas de défendre l’Opus Dei, ils savent le faire eux-mêmes. Nous cherchons plutôt à dénoncer le deux poids deux mesures et les liaisons dangereuses de la gauche, et à encourager nos concitoyens à se joindre à nous pour qu’on se débarrasse des politiciens pro-islamistes.
La Presse dévoile les liens «secrets» de Nicole Charbonneau Barron
Rappelons que le débat sur la relation entre la religion et la politique a été lancé par La Presse, qui a publié de pleines pages sur la candidate du parti conservateur Nicole Charbonneau Barron, révélant qu’elle était membre de l’Opus Dei. Il s’agirait d’une information que l’intéressée aurait omis de dévoiler à son chef. Le journaliste Denis Lessard a «découvert» le pot aux roses et écrit un article citant des sources décrivant l’Opus Dei comme une sorte de «mafia catholique». Mathieu Perreault en rajoute et parle d’une «Organisation à l’écart du Québec moderne». De son côté, Vincent Marissal écrit ce qui suit au sujet du Parti conservateur, après avoir révélé que les «secrets» de l’Opus Dei sont affichés au grand jour sur Internet :

«La question est de savoir ce qu’ils auraient fait s’ils l’avaient su. Pour éviter un tel embarras, il y a fort à parier que le Parti conservateur aurait trouvé quelqu’un d’autre. L’affaire démontre des trous dans le système de vérification, ...la présence d’une candidate liée à une organisation secrète comme l’Opus Dei confirme, chez bien des électeurs, des doutes quant à la présence d’ultrareligieux au sein du PC».

La Presse en a parlé comme si on avait découvert que la candidate avait caché un lourd passé criminel. Or, il s’est avéré par après que le parti était au courant du rôle de sa candidate au sein de l’Opus Dei. Ironiquement, la chroniqueuse Lysiane Gagnon pose la question : «Pourquoi alors tout ce tollé autour de Nicole Charbonneau-Barron... ?» Nous nous sommes creusé les méninges et... eureka ! Nous avons trouvé : Mme Gagnon, c’est votre propre journal qui en a fait un tollé !

La Presse garde le secret sur les liens publics de Mme Samira Laouni
Tant Laura-Julie Perreault pour La Presse que Jeff Heindrich pour The Gazette (qui cite Point de Bascule, merci !) ont complètement passé sous silence les liens de Mme Laouni avec l’organisation d’extrême droite le Congrès islamique canadien, se gardant de dénoncer l’influence d’ultrareligieux au sein du NPD. Jack Layton et Thomas Mulcair étaient bien au courant de ces faits.

Les journalistes, comme d’habitude, font preuve de cécité complice quand vient le temps de scruter l’extrême droite religieuse islamiste. On se tait, on ne s’interroge nullement sur cette alliance contre-nature entre la gauche supposément progressiste et l’extrême-droite religieuse islamiste. On comprend les citoyens d’être cyniques envers les journalistes et les politiciens.

Mme Laouni a assumé la responsabilité de plusieurs projets pour le compte du Congrès islamique du Canada (CIC), un lobby islamiste présidé par Mohamed Elmasry qui appuie le NPD, et a l’appui de Jack Layton et Thomas Mulcair en retour. Plus qu’à Samira Laouni, c’est à ces derniers que les électeurs et les journalistes devraient poser des questions.

Voici des éléments qui vous permettront d’évaluer la feuille de route respective des droites religieuses chrétienne et islamiste, et de déterminer laquelle présente la plus grande menace d’arriération pour le Québec et le Canada, et d’intrusion du fondamentalisme religieux dans la sphère politique.

L’Opus Dei et le CIC : une comparaison

- Liberté d’expression

Le CIC tente de faire reconnaître la notion de «blasphème» comme délit poursuivable en droit canadien. Lisez nos nombreux articles sur la saga CIC contre Maclean’s et Mark Steyn. Et l’excellent article de fond du MacLean’s : Réprimer la liberté d’expression au niveau mondial, par L. Savage, Maclean’s

Comparez cela avec la réaction de l’Opus Dei à la sortie du film Da Vinci Code. Cette organisation n’a pas cherché à faire censurer le film. Elle s’est contentée de rappeler au public qu’il s’agissait d’une oeuvre de fiction.

Quel est le parti qui menace le plus la liberté au Canada au nom de valeurs ultrareligieuses obscurantistes qui nous éloignent du Québec moderne ? Le NPD bien sûr. Ce parti appuie la croisade rétrograde du CIC contre la liberté d’expression. D’ailleurs, l’avocat Julius Grey, un sympathisant du NPD, a dit ce qui suit en parlant de ce parti dans une entrevue à la radio de Radio-Canada avec la journaliste Christiane Charrette : «...maintenant ils sont du côté des islamistes canadiens contre le MaCleans, contre Mark Steyn... moi je suis en désaccord total avec Mark Steyn, mais la liberté d’expression est une chose essentielle. Je ne pourrais pas dire qu’il faut limiter la liberté d’expression».

Droit canon et charia en droit familial

À l’instar des autres autorités catholiques au Québec, l’Opus Dei ne milite pas pour la reconnaissance de tribunaux canoniques dont les décisions produiraient des effets civils et seraient exécutoires devant les tribunaux du pays.

Le CIC, pour sa part, a été à l’origine de la campagne pour l’instauration de tribunaux de la charia en matière familiale en Ontario. Comme membre de la Ligue Islamique Mondiale, le CIC est d’ailleurs l’une des nombreuses antennes de l’establishment religieux saoudien qui propage à travers le monde la version rigoriste wahhabite/salafiste de l’islam dans sa pureté du 7e siècle dépouillée de toute innovation. On envisage l’avenir comme le retour à un lointain passé glorieux !

Qui est-ce qui menace le plus la laïcité de notre système juridique et de nos institutions au pays ? Le CIC bien sûr. Or, le NPD appuie le CIC, un lobby islamiste d’archi-droite religieuse qui promeut une forme moyenâgeuse de l’islam en complet décalage avec les valeurs d’une démocratie libérale moderne.

Les accommodements religieux

L’Opus Dei n’a jamais réclamé d’accommodements religieux dans les services de santé et les services collectifs.

Le CIC, par contre :

promeut la ségrégation dans les établissements de santé, conformément à la charia

par sa vice-présidente nationale, Wahida Valiante, a contribué à la rédaction du Report of the Task Force on Needs of Muslim Students dont nous avons résumé les principales recommandations obscurantistes conformes à la charia dans notre article : Islamisation des campus

a parrainé la venue de l’extrémiste Yvonne Ridley comme conférencière lors de l’édition 2007 de son dîner bénéfice. Le programme mentionne le nom de Samira Laouni comme personne contact. Mme Ridley est une apologiste des Talibans et du Hezbollah

par son président Mohamed Elmasry qui enseigne à l’Université Waterloo en Ontario, a proposé de bannir l’alcool des campus. Cette proposition est devenue une recommandation du rapport sur les besoins des étudiants musulmans mentionné plus haut.

Séparation du religieux et de l’État

Jésus a bien dit «Rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui appartient à Dieu». L’islam, par contre, est encore loin d’en être là en terme de séparation de la religion et de l’État. Lisez l’entrevue avec le théologien George Weigel : Combat (idéologique) contre Djihad (idéologique).

Ces exemples parmi d’autres montrent bien que l’Opus Dei ne menace en rien les acquis du Québec moderne alors que le CIC milite sans relâche pour l’introduction d’éléments rétrogrades de la charia par la porte d’en arrière. Le CIC menace les libertés durement conquises par nos ancêtres, avec l’appui du NPD.

Liens extrémistes

Dans le Québec d’aujourd’hui, on ne connaît pas de liens entre l’Opus Dei et des politiciens extrémistes.

Le CIC et Madame Laouni, eux, ont de tels liens. Quand elle dit à Benoît Dutrizac en entrevue radio le 10 septembre dernier qu’elle ne connaît pas d’islamistes ou d’extrémistes, Mme Laouni nous prend pour des imbéciles. (Marc Lebuis a été invité à parler de Mme Laouni sur Dutrizac le lendemain. Cliquez ici). Julius Grey a bien compris que le CIC est un lobby islamiste. Tarek Fatah, un musulman progressiste, qualifie le CIC d’organisation d’islamistes moyenâgeux dans un commentaire où il ne mâche pas ses mots. Et que dire de Yvonne Ridley, l’apologiste des Talibans et du Hezbollah ? Si ce n’est pas une extrémiste, alors il manque de mots dans le dictionnaire pour la décrire.

Barbara Kay avait écrit une chronique dans le National Post sur le dîner bénéfice du CIC et la conférence de Yvonne Ridley, sous le titre Taliban Stooge. Nous avons communiqué avec Mme Kay pour lui demander la raison pour laquelle elle n’a pas parlé de la présence de Thomas Mulcair et Alexa McDonough à cette soirée. Elle nous a répondu avoir parlé à M. Mulcair qui lui a dit être arrivé après la conférence de Mme Ridley. Il a affirmé à Mme Kay qu’il n’avait jamais entendu parler de Mme Ridley et qu’il ignorait qu’elle soutenait des islamistes. Il se serait présenté à cette soirée en toute bonne foi dans le cadre de sa campagne dans le comté d’Outremont.

Aujourd’hui toutefois, Thomas Mulcair ne peut plaider ignorance. Son appui sans réserve à Mme Laouni nous amène donc à la conclusion qu’il ne voit aucun problème avec les valeurs que le CIC et sa candidate soutiennent. N’oublions pas que Yvonne Ridley a fait l’apologie des Talibans à un moment où des soldats du Royal 22e de Québec venaient de quitter pour l’Afghanistan. Des convives présents à ce dîner nous ont exprimé s’être sentis profondément trahis.

Qualifications de Mme Laouni

Mme Laouni s’occupe d’initiatives de rapprochement communautaire. Son comté comprend la Ville de Montréal-Nord qui a récemment connu des émeutes ethniques.

On peut s’interroger sur les qualifications de Mme Laouni comme intermédiaire dans le dialogue communautaire. En effet, Yvonne Ridley est connue pour ses exhortations aux musulmans à ne jamais collaborer avec les forces de l’ordre. Comme citoyens, nous subissons les inconvénients de cette irresponsabilité d’une bonne partie de la communauté musulmane qui refuse de faire le ménage dans ses rangs. Nous devons attendre des heures dans les aéroports et payer des impôts pour de lourds dispositifs de sécurité. Mme Laouni partage-t-elle les vues de Mme Ridley ?

Le foulard

Mme Laouni et M. Mulcair auront la tentation d’imputer tout échec électoral à un manque d’ouverture des Québécois face au foulard que porte Mme Laouni. Pour nous à Point de Bascule, là n’est pas l’enjeu principal. Mme Laouni elle-même s’est associée à des groupes dont les valeurs sont aux antipodes de celles que nous soutenons et que partagent plusieurs musulmans. Lisez entre autres ce commentaire laissé sur notre site par le québécois Wahid Mokhtar, un musulman d’origine algérienne.

Conclusion

Messieurs Layton et Mulcair, il est temps de choisir votre camp. Ou vous défendez les valeurs fondamentales du Canada et du Québec, ou vous vous rangez du côté d’organisations islamistes téléguidées par l’Arabie saoudite et l’Iran. Les électeurs ont le droit de savoir où se situe votre allégeance.

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