mardi, décembre 30, 2008

 

Qu'y a-t-il de mal à propos de Dieudonné?


Glissage de quenelle
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lundi, décembre 22, 2008

 

République centrafricaine : Les civils ont besoin de protection



(New York) - Tandis que le gouvernement et les groupes rebelles prennent des mesures visant à mettre fin à la guerre civile en République centrafricaine (RCA), les civils dans la partie nord-ouest du pays sont victimes d'exactions de la part de divers groupes armés, a indiqué Human Rights Watch dans un document d'information publié aujourd'hui.

Le document d'information de 23 pages, «Comment améliorer la protection des civils en République centrafricaine» («Improving Civilian Protection in the Central African Republic»), a été publié à la suite de pourparlers qui ont débuté le 5 décembre dans la capitale, Bangui. Il exhorte le gouvernement à faire de la protection des civils la plus haute priorité et à adopter des mesures pour mieux protéger les civils dans les parties dangereuses situées dans le nord-ouest du pays où règne l'anarchie. Il exhorte aussi les Nations Unies et les groupes régionaux à soutenir cet effort.

«La population dans cette région est à la merci de groupes armés incontrôlés et de gangs de bandits armés», a expliqué Georgette Gagnon, directrice pour l'Afrique à Human Rights Watch. «Le gouvernement devrait faire tous les efforts possibles pour protéger les civils, en commençant par multiplier les patrouilles militaires et spécifier que les crimes des agresseurs ne resteront pas impunis.»

En 2008, Human Rights Watch a documenté les attaques contre les civils perpétrées dans la région par les rebelles de l'Armée populaire pour la restauration de la République et la démocratie (APRD) et par des éléments de l'Armée nationale du Tchad (ANT).

Human Rights Watch a aussi documenté les actes violents commis par des bandits peu organisés et connus sous le nom de zaraguinas («coupeurs de routes»), qui représentent une terrible menace pour les civils dans la partie nord du pays.

L'armée régulière gouvernementale, les Forces armées centrafricaines (FACA), s'est avérée incapable de protéger les civils contre ces groupes armés, en grande partie du fait de son manque de moyens, mais aussi à cause de son mode de fonctionnement. De nombreuses unités sont cantonnées à Bangui, et quand elles se rendent dans des zones dangereuses, elles n'effectuent pas de patrouilles régulières et en général elles ne s'aventurent pas à plus de quelques kilomètres des villes où elles sont basées. Dans certains cas documentés par Human Rights Watch, les forces gouvernementales n'ont pas donné aux civils d'avertissements véritables sur les opérations militaires imminentes et ont recouru à une force mortelle indiscriminée, tuant des civils durant les opérations militaires.

«Le simple déploiement de forces de sécurité qui sont insuffisamment armées, mal entraînées ou qui ne sont pas stratégiquement mobilisées pour protéger les civils ne permet visiblement pas d'assurer la protection nécessaire», a observé Georgette Gagnon. «Si le gouvernement envoie des soldats bien entraînés et bien équipés au-delà de la capitale et du voisinage immédiat des bases militaires, il pourra protéger les civils plus efficacement.»

L'année dernière, les FACA sont devenues essentiellement responsables de la sécurité dans le nord-ouest, précédemment assurée par la Garde présidentielle d'élite du gouvernement ; celle-ci avait exécuté sommairement des civils et perpétré contre eux de graves exactions tout en menant des opérations contre-insurrectionnelles dans la région de 2005 à 2007. Human Rights Watch a fait état de ces exactions dans un rapport de septembre 2007, «Etat d'anarchie : Rébellions et exactions contre la population civile

Le retrait de la plupart des unités de la Garde présidentielle du nord-ouest a réduit les attaques gouvernementales contre les civils dans la région. Mais les individus connus pour être responsables des pires atteintes aux droits humains commises en 2005-2007 n'ont toujours pas répondu de leurs crimes.

«L'absence d'obligation de rendre compte est l'un des obstacles majeurs à la protection des droits humains et à l'instauration de l'Etat de droit en République centrafricaine», a déclaré Georgette Gagnon. «Le gouvernement doit mener des enquêtes et engager des poursuites contre les responsables de violations de droits humains, car ne pas prendre ces mesures peut conduire à des exactions encore plus graves.»

Si le gouvernement porte la principale responsabilité de l'amélioration de la protection des civils, les organisations régionales et multinationales peuvent être en position de renforcer ces efforts. Les Nations Unies et la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC) ont envoyé des missions en République centrafricaine, comprenant des soldats de maintien de la paix, qui peuvent compléter les efforts du gouvernement pour améliorer la protection civile dans le nord-ouest en conduisant des patrouilles dans les zones dangereuses.

Le Bureau d'appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BONUCA) peut aider à lutter contre l'impunité en contrôlant les procédures judiciaires et en facilitant les aspects pratiques des enquêtes, par exemple les transports et la médecine légale.

La Cour pénale internationale (CPI) peut aussi soutenir les efforts pour garantir que des comptes sont rendus pour les crimes internationaux en encourageant les procédures judiciaires nationales. Si le gouvernement n'est pas capable ou n'a pas la volonté d'exiger des comptes aux responsables de crimes de guerre, la CPI peut exercer sa juridiction.

Contexte

Le président actuel du pays, François Bozizé, est arrivé au pouvoir en 2003 après avoir renversé Ange-Félix Patassé par un coup d'Etat. Bozizé a été élu président lors des élections de 2005 qui ont été considérées comme libres et équitables mais qui excluaient Patassé. Peu après, la rébellion a éclaté dans la région natale de Patassé, au nord-ouest du pays.

Le principal groupe rebelle dans cette région, l'Armée populaire pour la restauration de la République et la démocratie (APRD), était largement composé d'éléments de la Garde présidentielle de Patassé. Une rébellion séparée dans la partie nord-est du pays, menée par l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), était surtout composée de soldats qui ont aidé à porter Bozizé au pouvoir, mais qui ensuite se sont retournés contre lui parce qu'il ne les avait pas suffisamment récompensés pour leur aide. Un troisième groupe, le Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC), était dirigé par Abdoulaye Miskine, un Tchadien ayant des liens étroits avec le gouvernement libyen.

Le 21 juin 2008, l'Armée populaire et l'Union des forces démocratiques ont signé un accord de paix qui accordait une amnistie générale à toutes les parties au conflit (sauf aux individus accusés de crimes de guerre, de génocide, de crimes contre l'humanité, ou de tout délit tombant sous la juridiction de la CPI) et préparait le terrain pour un Dialogue politique inclusif négocié internationalement entre le gouvernement, les anciennes factions rebelles et les groupes de la société civile. Des pourparlers de paix ont été engagés et se sont déroulés à Bangui du 5 au 20 décembre.

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Maroc : Violation des droits au Sahara occidental, par Marie-Êve Marineau



(Rabat, le 19 décembre 2008) - Le Maroc viole les droits à la liberté d'expression, d'association et d'assemblée au Sahara occidental, a déclaré Human Rights Watch dans un nouveau rapport publié aujourd'hui, révélant de sérieuses limites aux progrès faits par le Maroc en matière de protection des droits humains dans leur ensemble. Les conditions des droits humains se sont améliorées dans les camps de réfugiés sahraouis administrés par le Front Polisario en Algérie, même si le Polisario marginalise ceux qui défient directement son autorité.

Human Rights Watch a appelé le Maroc et le Polisario à adopter des mesures spécifiques pour améliorer la situation des droits humains dans les territoires qui se trouvent, de facto, sous leur contrôle. HRW a également appelé le Conseil de sécurité des Nations Unies à mettre en place un mécanisme d'observation régulier des droits humains, aussi bien au Sahara occidental qu'à Tindouf.

«La répression s'est quelque peu atténuée, et les dissidents d'aujourd'hui testent les lignes rouges», a remarqué Sarah Leah Whitson, directrice de la division du Moyen Orient et de l'Afrique du Nord à Human Rights Watch. «Mais les autorités marocaines - à leur crédit - nous demandent de les juger non pas par rapport à leur propre bilan passé, mais par rapport à leurs engagements en matière de droits humains internationaux. Au regard de ces normes, elles ont encore un long chemin à parcourir.»

Le rapport de 216 pages, intitulé «Human Rights in Western Sahara and in the Tindouf Refugee Camps» («Les droits humains au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés à Tindouf»), étudie la situation actuelle et non pas les abus passés. Human Rights Watch documente la façon dont le Maroc utilise une combinaison de lois répressives, de violences policières et de procès inéquitables pour réprimer les Sahraouis qui luttent pacifiquement en faveur de l'indépendance ou de la pleine auto-détermination pour le Sahara occidental contesté.

«Le Sahara occidental est un problème international qui est en suspens depuis des décennies», a expliqué Sarah Leah Whitson. «Mais à travers ce conflit, le monde peut aussi comprendre et traiter les défis plus vastes en matière de droits humains qui continuent à se poser pour le Maroc.»

Au Sahara occidental, les autorités marocaines considèrent toute opposition à leur administration du territoire contesté comme des atteintes à «l'intégrité territoriale» du Maroc, et utilisent cette position pour interdire ou disperser des manifestations pacifiques et pour refuser la reconnaissance juridique aux organisations de défense des droits humains. Le problème va au-delà des lois répressives, cependant : la police frappe les manifestants indépendantistes pacifiques et torture parfois les personnes détenues, a précisé Human Rights Watch. Les citoyens déposent des plaintes sur les abus commis par la police que le système judiciaire rejette régulièrement sans mener d'enquêtes sérieuses, renforçant ainsi un climat d'impunité vis-à-vis de la police.

Si les manifestations organisées par les sahraouies comportent parfois, de la part des participants, des actes de violence que les autorités marocaines ont une responsabilité d'empêcher et de sanctionner, ceci ne saurait justifier les interdictions globales des assemblées pacifiques. Les tribunaux marocains ont inculpé des activistes sahraouis défenseurs des droits humains pour incitation ou pour participation à des actes de violence en s'appuyant sur des preuves douteuses, lors de procès qui étaient manifestement inéquitables.

Lors de la préparation de ce rapport, Human Rights Watch a mené de très nombreux entretiens auprès de personnes vivant au Sahara occidental ainsi qu'auprès de résidents actuels et passés des camps de réfugiés de Tindouf. Les autorités marocaines tout comme celles du Polisario ont reçu la délégation de Human Rights Watch, n'ont imposé aucun obstacle important à ses travaux, et ont apporté des réponses extensives aux questions de Human Rights Watch qui figurent dans le rapport.

Dans les camps de réfugiés de Tindouf, le Front Polisario permet aux réfugiés de critiquer sa gestion des affaires quotidiennes, mais marginalise de fait ceux qui s'opposent directement à son autorité. Les résidents peuvent quitter les camps s'ils le souhaitent, y compris pour aller s'installer dans la partie du Sahara occidental contrôlée par le Maroc. Le fait que la plupart empruntent la route principale vers la Mauritanie plutôt qu'un itinéraire clandestin dénote leur assurance qu'ils sont autorisés à se déplacer. Toutefois, ceux qui se dirigent vers le Sahara occidental ont tendance à dissimuler leurs projets, par crainte aussi bien d'obstacles officiels que de la désapprobation des autres résidents du camp au cas où leur destination finale viendrait à être connue.

La population des camps demeure vulnérable aux abus du fait de la situation isolée des camps, du défaut de surveillance et de contrôle indépendant et régulier du respect des droits humains, et du fait que l'Algérie affirme que le Polisario, plutôt qu'elle-même, est responsable de la protection des droits humains des résidents des camps.

«Les réfugiés à Tindouf vivent, depuis plus de 30 ans, en exil loin de leur terre natale, administrés par un mouvement de libération dans un environnement qui est physiquement rude et isolé», a ajouté Sarah Leah Whitson. «Quelle que soit la situation actuelle, aussi bien le Polisario que le pays hôte, l'Algérie, ont la responsabilité de garantir que les droits de ces réfugiés vulnérables soient protégés.»

Human Rights Watch a souligné que le Conseil de sécurité de l'ONU devrait garantir que la présence de l'ONU dans la région puisse comporter un mécanisme régulier de surveillance des droits humains. Pratiquement toutes les missions de l'ONU de maintien de la paix dans le monde comportent une composante de droits humains et, avec les forces de la MINURSO opérant à la manière d'une force de maintien de la paix au Sahara occidental, cette région ne devrait pas faire exception. En la matière, la France et les Etats-Unis, comme membres permanents du Conseil de sécurité ayant les plus forts intérêts dans cette région, ont un rôle déterminant à jouer.

Parmi ses nombreuses recommandations, Human Rights Watch exhorte le Maroc à :

  • Réviser ou abolir les lois qui rendent illégaux les discours et les activités politiques ou associatives considérées comme portant atteintes à «l'intégrité territoriale» du Maroc et qui sont utilisées pour réprimer les actions non violentes en faveur des droits politiques des Sahraouis ;
  • Mettre un terme à l'impunité pour les abus commis par la police en garantissant des enquêtes sérieuses suite aux plaintes de civils et, quand elles sont prononcées, les condamnations ou les mesures disciplinaires doivent être appliquées contre les agents responsables ;
  • Autoriser les associations indépendantes de défense des droits humains à suivre la procédure pour obtenir une reconnaissance légale ; et
  • Garantir que les tribunaux rendent des verdicts fondés sur l'appréciation impartiale de toutes les preuves pertinentes. Les juges et les procureurs devraient faire appliquer le droit des suspects au regard du droit marocain à se faire examiner par un médecin, et rejeter les preuves reposant sur des déclarations dont il est avéré qu'elles ont été obtenues sous la torture.

Human Rights Watch exhorte le Front Polisario à:

  • Prendre des mesures volontaristes de manière à faire savoir à tous les résidents qu'ils sont libres de quitter les camps, y compris pour s'installer sur le territoire du Sahara occidental sous contrôle marocain ;
  • Garantir que les résidents des camps sont libres de remettre en question, de manière pacifique, la direction du Front Polisario et de prôner des options pour le Sahara occidental autres que l'indépendance ; et
  • Eliminer ou limiter des articles formulés de façon très générale dans le Code pénal du Polisario qui, par exemple, rendent illégale la distribution de publications ou la participation à des manifestations considérées comme «susceptibles de troubler l'ordre public».

Le Maroc a administré le Sahara occidental de facto depuis que ses troupes y ont pénétré à la suite du retrait de l'Espagne de son ancienne colonie en 1976. Le Maroc se réfère officiellement à la région comme à ses «provinces du sud», mais les Nations Unies ne reconnaissent pas la souveraineté marocaine.

Le Maroc s'est opposé à un plan -qu'il qualifié d'irréalisable- négocié par l'ONU et prévoyant un référendum sur l'avenir du territoire et a proposé l'autonomie pour le Sahara sous la souveraineté marocaine. Le Maroc a spécifié, cependant, que ce plan n'envisage aucune mise en cause des lois rendant illégales les «atteintes à l'intégrité territoriale». Ainsi, l'autonomie accordée par le Maroc ne donnera pas aux Sahraouis le droit à réclamer l'indépendance ni un référendum pour décider de l'avenir de la région.

«Les Sahraouis ont des opinions différentes sur la façon de résoudre le conflit», a indiqué Sarah Leah Whitson. «Mais quel que soit l'endroit où ils vivent, les autorités doivent les autoriser à s'exprimer et à agir, de manière pacifique, au nom de leurs opinions. Toute proposition de solution pour le Sahara occidental qui ne garantit pas ces droits n'est pas une solution.»

Human Rights Watch ne prend pas position sur la question de l'indépendance du Sahara occidental ni sur la proposition du Maroc d'accorder l'autonomie à cette région.

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Lettre ouverte à Point de Bascule, par Francis Chartrand


Bonjour à toute l’équipe de Point de Bascule,

J’aimerais tout d’abord vous féliciter pour vous être tenu debout, (féliciter quelqu’un pour s’être tenu, imaginez un instant), vous êtes un exemple pour la nation, ainsi qu’un modèle à suivre pour la jeunesse, et je n’exagère même pas.

Tout d’abord j’aimerais me présenter, Francis Chartrand, ex candidat du NPD dans la circonscription de Rivière-des-Mille-Îles lors de l’élection fédérale de 2006, à l’âge de 23 ans. Je dis «ex» car ça fait un an cette semaine, le 16 décembre, que j’ai eu la nouvelle par les médias (Toronto Star) que je ne serais plus candidat pour une deuxième élection consécutive. J’avais été destitué de mon poste de candidat en même temps que Micheline Montreuil, dans le comté de Québec.

Suite à une bataille interne au parti, déclarations et piratage sur mon blog, démissions de plusieurs de mes confrères et consoeurs en guise de solidarité, pétition basée sur une campagne de salissage, j’avais appris par la suite, 6 jours plus tard que c’était à cause de mes positions sur les accommodements raisonnables, et que je demandais que le NPD opte pour faire du Canada un état laïc et séculier, en adoptant en même temps une constitution laïque séparant ainsi les pouvoirs de l’état et des religions, non plus seulement maintenant l’état et l’église, et en empêchant ainsi l’intégration des mouvements fanatiques religieux et fondamentalistes en tant que lobbys auprès de la Cour Suprême du Canada et en tant que groupes de pression intégristes religieux.

Pendant que des membres de plusieurs organismes m’accordaient leur appuis comme le Mouvement Laïc Québécois, l’Association Maghrébine des Laurentides, ainsi que nombreux citoyens d’origine arabe, algérienne et marocaine vivant dans les Basses-Laurentides, eux, au NPD, ils m’ont traité de raciste, d’islamophobe, de «chien sal du 450 à exterminer» et m’ont même dit : «Convertis-toi donc à l’Islam, essaie-la, cette religion, ça ne te tuera quand même pas.»

Il est utile de mentionner que tous les membres de l’association locale du NPD avaient été suspendus indéfiniment de janvier à août dernier car la quasi-totalité des membres (98% des 289 membres de Rivière-des-Mille-Îles) avaient choisi de me supporter dans mon combat lorsque je me suis fait définitivement montrer la porte par mon parti en février dernier, ce qui avait comme effet de «punir» les membres dissidents pour manquement à l’honneur du parti, au lieu de faire enquête sur l’association et de faire un vote de confiance.

Nous avions eu vent de cette suspension, mon équipe et moi, car des membres avaient rejoint le quartier général du NPD à Montréal, en décembre de l’an dernier, et se faisaient répondre au téléphone qu’aucune déclaration ne devrait être dite aux journaux, et qu’aucun soutient ne devait m’être apporté, sous peine de suspension de cartes de membre. Des membres ont même ont été suspendus dans Argenteuil-Papineau-Mirabel, Marc-Aurèle-Fortin, Terrebonne-Blainville, Montcalm, Alfred-Pellan, Laval ainsi que Laval-Les-Îles, totalisant sans doute plus de 500 suspensions de cartes de membres et ce, sans préavis, jusqu’à ce que nous l’apprenions en août.

Puis suite, à une tentative de me présenter comme candidat indépendant aux élections fédérales, où est-ce que moi et mon équipe étions en train de travailler dans mon comté de Rivière-des-Mille-Îles, sur la Rive Nord de Montréal, avions eu connaissance qu’une campagne de salissage faisait bon vent dans la région. Des «bénévoles», visiblement du NPD, car ils avaient une insigne du NPD dans le cou, faisaient du porte-à-porte dans Deux-Montagnes, Saint-Eustache et Boisbriand.

L’enjeu de cette campagne de salissage avait pour but de me faire passer moi et mes collègues, Christian Barrette, ex-candidat à l’investiture dans Alfred-Pellan, Alexandre Laberge, ex-secrétaire dans l’Association NPD pour la circonscription de Rivière-des-Mille-Îles, ainsi que qu’Anne Humphreys, ex-candidate à l’investiture dans Marc-Aurèle-Fortin pour des racistes, des xénophobes, des islamophobes, voir même des antisémites. De même que ces bénévoles faisaient en premier lieu, le tour des quelques 289 membres de l’association de comté, chez eux même, en distribuant un pamphlet sans photo ni image démontrant que j’étais raciste parce que je m’étais tenu debout et fermement contre les accommodements raisonnables sur un point de vue religieux.

Par la suite, je n’en crois pas mes yeux, ni mes oreilles. Par un week-end du mois d’août, plus de 60 ex-membres avait rejoint mon comité régional de campagne par téléphone en affirmant qu’ils étaient intimidés lors du porte-à-porte effectué par 2 «bénévoles» du NPD. Ils étaient de sexe masculin, montrait une appartenance au comté de Notre-Dame-de-Grace-Lachine, et ne se gênaient aucunement pour traiter les hôtes, à leur propre porte, de «sals racistes», de «sals cons de banlieue», de «résidents du 450 à exterminer» et même, de «maudits québécois contre la charia», car oui, ces bénévoles faisait apparemment la promotion d’une diversité culturelle incluant la charia.

Si ils essaient de sauver la face à leur parti, ils ont le droit garder les membres qu’ils peuvent, mais qu’ils le fassent dans le respect. En campagne électorale, il est toujours de mise d’être respectueux envers un citoyen qui nous ouvre sa porte, car le citoyen, l’électeur ou même le membre du parti joint à son domicile, n’est aucunement concerné par nos politicailleries, en a fort possiblement rien à foutre du lavage de linge sal des groupes culturels de Montréal, et a donc droit à sa quiétude. Ceux qui ne saisiront pas ce que signifie ce message, ont intérêt à lâcher le porte-à-porte. Est-ce qu’on s’est mêlé de la campagne des élections partielles dans Saint-Lambert et Westmount-Saint-Louis, nous ? Non.

Un autre point m’avait fait sursauter. Quelle sorte d’hypocrisie peut-on avoir envers des membres ou ex-membres du NPD alors que des bénévoles sollicitent un « contre appuis » contre moi, ou bien même un renouvellement de carte de membre, ou même solliciter un membre à sa porte pour faire la promotion d’une diversité culturelle incluant la charia, alors que sa carte de membre est suspendue pendant 7 mois par pure mesure disciplinaire afin de solliciter de la censure de la part des membres? Et ils osent appeler ce parti, démocratique ?

Les jours passèrent, et vinrent les élections fédérales, où vous avez su frapper de plein fouet l’équipe électorale de la candidate du NPD dans Bourassa, Samira Laouni. Dites-vous bien que, ce jour là, vous aviez fait ma revanche, et je jubilais de joie et de soulagement lorsque vous aviez démontré les preuves de la propagande haineuse de la part de Mohamed Elmasry. Et que dire des déclarations éclairées de Tarek Fatah, qui ne mâchait pas ses mots à l’endroit de Jack Layton, Thomas Mulcair, et bien sûr, Yvonne Ridley. Quant à moi, j’ai préféré mettre ma carrière politique de côté, temporairement, le temps de reprendre un souffle nouveau, après que je me suis fait opéré à la gorge et au poumon, où est-ce que j’avais 4 tumeurs.

Merci de vous en prendre à mon ancien parti, même quand je me suis défendu d’être raciste, on m’a menacé de poursuite judiciaire. Pourquoi, pour avoir rouspété ? NPD : Nouveau parti démocratique ? Non, Nouvelle procédure disciplinaire. (Veillez-vous faire écraser, dire que vous aimez ça avec un sourire forcé, et fermez votre gueule !) Quand on a 25 ans, qu’on est un activiste connu dans sa communauté avec une réputation irréprochable et transparente, et qu’on se fait démolir comme les partisans du pluralisme religieux du NPD ont fait, croyez-moi, on mange une claque. Mais quand on s’aperçoit que nos idées sont répétées et reprises par d’autres, tels que vous à Point de Bascule, ça fait du bien à la conscience de savoir qu’on n’est pas dans le champ.

Ma vie reprend son souffle, et mon combat laïc continue, et en plus de la lutte à la pauvreté dont je m’engage à chaque instant, ainsi que de celle pour la liberté de presse. Je suis «politicien» et je crois en vous. Bon travail.

Francis Chartrand

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jeudi, décembre 18, 2008

 

Les dieux sont vraiment tombés sur la tête !

Lorsque j'étais, dans une vie antérieure, ministre des Affaires intergouvernementales, j'ai contribué, avec Pauline Marois et Stéphane Dion, à faire adopter par les deux Parlements un amendement constitutionnel qui avait pour effet de déconfessionnaliser les commissions scolaires. Le but recherché était d'en faire des structures linguistiques.

Lors des débats parlementaires, cependant, tout le monde insistait pour dire que la création de commissions scolaires linguistiques n'abolissait pas le droit à l'enseignement religieux garanti par la Charte des droits et libertés. Jusque-là, pas de problème !

Valeur

Quand le ministère de l'Éducation a concocté et imposé à tous les jeunes du primaire et du secondaire un cours d'éthique et de culture religieuse, quelle ne fut pas ma surprise d'apprendre que l'Assemblée nationale avait modifié à l'unanimité et à toute vapeur, en juin 2005 sans vote nominal la Charte des droits. Résultat : abolition, à toutes fins utiles, de la liberté de choix des parents en matière d'enseignement religieux et moral.

J'avoue que je n'ai rien vu passer. Même l'ADQ qui, aujourd'hui, réclame un moratoire sur le nouveau cours, ne s'est pas opposée à l'amendement. Pourtant, on dit que la Charte des droits et libertés a plus de valeur et d'importance qu'une loi ordinaire. Et que, par conséquent, il ne faut lui toucher qu'avec grande précaution et après un large débat permettant une décision éclairée. Ce ne fut évidemment pas le cas sur cette question délicate.

Cela vaut la peine de lire le texte avant sa modification... «Les parents ont le droit d'exiger que, dans les établissements publics, leurs enfants reçoivent un enseignement religieux ou moral conforme à leurs convictions, dans le cadre de programmes prévus par la loi.» C'est en vertu de cette disposition que les écoles publiques du Québec offraient le choix aux parents entre l'enseignement religieux et l'enseignement moral. Dans 80 % des cas, c'était l'enseignement religieux qui était choisi.

Changement majeur

Désormais, le nouvel article, tel que modifié, ne fait que reconnaître aux parents le «droit d'assurer l'éducation religieuse et morale de leurs enfants». Il n'est plus question, toutefois, que ça se passe dans les «établissements publics». Il s'agit d'un changement majeur puisqu'il abolit la liberté de choix (entre enseignement religieux ou moral) des parents. Tout cela s'est fait pratiquement en cachette et à toute vapeur. Une telle désinvolture en matière de droits et libertés est pour le moins offensante et méprisante à l'égard des parents du Québec.

Le nouveau cours d'éthique et de culture religieuse est je le dis sans ménagement, une horreur. C'est une macédoine indescriptible qui oblige des enfants de six ans à « fréquenter » au moins six religions. Jésus, Allah, Bouddha, Vishnou, Ganesh, Jéhovah et le Grand manitou, C'est toute une ribambelle de dieux qui vont se bousculer dans le cerveau des tout-petits.

L’effet recherché de ce cafouillis divin, c’est de relativiser (cela s’appelle le relativisme éthique) l’héritage judéo-chrétien des Québécois. Vous croyez que je divague ? Voici ce qu’écrit le géniteur du cours, Fernand Ouellet : «Il ne suffit pas, nous avoue-t-il, d’éduquer à la reconnaissance et au respect de l’autre. Il faut aussi apprendre à ébranler la «suffisance identitaire» et à s’intéresser à l’autre par delà les divergences et les conflits de valeurs». Plus loin, il ajoute qu’il faut « ébranler une identité trop massive et y introduire la divergence et la dissonance ». Pas mal, hein ? Comprenez que l’héritage, les traditions, le patrimoine et l’éthique judéo-chrétienne forment un noyau trop dur, trop résistant, trop coriace. Ainsi, il est essentiel de le casser, de le fractionner, afin de permettre à nos enfants et petits-enfants d’être propulsé dans le nirvana du multiculturalisme et de la surabondance divine.

Patrimoine

Au moins, on ne peut pas reprocher à la Machine technocratique de l’Éducation de manquer de clarté et d’avoir des objectifs flous. Les Québécois, selon ces bonzes et ces mollahs du Ratatinement Identitaire, ont la fâcheuse propension à considérer que leur identité nationale (400 ans d’histoire en Amérique, une langue, une culture, une patrie, un patrimoine, un vieil héritage judéo-chrétien) se doit d’être dominante et prépondérante au Québec. C’est d’un très mauvais goût !

Il convient donc pour ces technocrates que l’immense majorité des parents réduisent leur «suffisance identitaire» , c’est-à-dire, selon le Petit Larousse, leur «satisfaction excessive de soi-même». Il faut que ces Québécois cessent de faire preuve d’un attachement inconvenant et abusif à la dimension judéo-chrétienne de leur identité nationale, ce qui se traduisait auparavant par l’inscription massive de leurs enfants au cours d’enseignement religieux plutôt qu’à celui de morale. Voilà pourquoi, désormais, nos écoles ont recours à Bouddha, Allah, Vishnou et tout le panthéon planétaire pour désarticuler, chez des enfants de six ans, la part judéo-chrétienne de notre identité nationale.

Si l’on pouvait tenir un référendum (comme dans la plupart des États américains) sur cette question, une forte majorité obligerait sûrement les idéologues multiculturels à rétablir la liberté de choix des parents comme un droit fondamental
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mercredi, décembre 17, 2008

 

Québec - Exit Noël ?

Dans les milieux évolués, on se faisait des gorges chaudes au début de la dernière campagne électorale, du chef de l’ADQ qui avait assimilé le cours Éthique et culture religieuse au multiculturalisme qui travaillerait à la censure de la fête de Noël et de ses symboles dans les écoles québécoises. Sottises, répétèrent en chœur les perroquets du régime qui n’en finissaient plus de faire le procès de Mario Dumont. Les événements confirment pourtant la perspicacité du chef adéquiste, dont l’absence se fait déjà sentir, qui avait bien vu que le multiculturalisme est une idéologie qui se déploie en laminant par grands pans l’identité nationale et qui n’entend en épargner aucun.
L’édition du Devoir du 11 décembre le confirme, un communiqué a suivi l’autre. Dans le premier, on annonçait la participation du premier ministre à l’illumination du sapin de Noël de l’Assemblée nationale. Dans le second, on annonce une «légère modification». On parle désormais du sapin des Fêtes. Puis une troisième nouvelle, pour couronner le tout : le premier ministre redonnait son nom au sapin en question. Traduisons ainsi la séquence des événements : les experts en communication du premier ministre ont eu l’impression de commettre une faute grave en rappelant à la collectivité que le temps des Fêtes est associé aux fêtes de Noël, une fête chrétienne. Puis le premier ministre, craignant ce qu’on appelle chez les importants un «dérapage identitaire», a vite redonné à la tradition ses droits malgré le zèle pluraliste de ses ministres. À Claude Béchard la palme du politiquement correct : «Il faut respecter la culture, il faut respecter l’ouverture de tout le monde. Au Québec, nous sommes une société inclusive. [...] C’est ça, le Québec, c’est l’ouverture et le respect de chacune des traditions .»
Lapsus révélateur
Mais tout cela relève bien moins de la maladresse que du lapsus révélateur. Car il y avait une certaine ironie à qualifier de «légère modification» l’abolition symbolique des fêtes de Noël. Deux mille ans d’histoire passent à la trappe, multiculturalisme oblige. Mais le multiculturalisme n’a jamais hésité à confondre l’ouverture à l’autre et le reniement de soi. Il ne faudrait pourtant pas s’en surprendre, car la controverse de Noël a pris forme au Québec depuis quelques années déjà et traverse désormais la plupart les sociétés occidentales. Aux États-Unis, on parle de la «Christmas War» tant les fêtes de fin d’année sont devenues l’occasion pour les multiculturalistes les plus acharnés de reprendre leur lutte pour évider nos sociétés de leurs traditions fondatrices.
Mais les multiculturalistes ont un nouvel argument, directement tiré de la commission Bouchard-Taylor et de son rapport : celui d’une laïcité «ouverte», qui exigerait l’ouverture de l’espace public à toutes les religions, à moins de les fermer à toutes. Il faut décrypter ce langage orwellien pour savoir de ce dont il est question : la «laïcité» du Québec officiel est surtout le nom de code d’un désinvestissement du domaine public de tous les contenus culturels associés au Québec historique. Dans cette perspective, le catholicisme n’est qu’une tradition religieuse parmi d’autres dans un Québec pluraliste. Exit Noël ! Pour construire le Québec dont rêvent les pluralistes, il faudra remonter le cadran historique à zéro, comme si quatre siècles d’histoire ne voulaient rien dire. Tous les repères traditionnels qui balisent l’espace public devront être retirés. Au nom du progrès, bien sûr.
Un peuple
Est-il hérétique de rappeler que le Québec n’est pas une terre vierge, non plus qu’une page blanche sur laquelle on pourrait tout gribouiller ? Le Québec n’est pas une société sans mémoire mais un peuple, une communauté historique dont l’héritage culturel est traversé par un catholicisme apaisé et heureusement laïcisé, mais néanmoins fondamental dans la morphologie de l’identité nationale. L’histoire du Québec ne commence pas en 1960, encore moins avec la conversion toute récente de ses élites au multiculturalisme, et c’est à partir de cette histoire profondément enracinée sur quatre siècles que doit se déployer la société québécoise et l’espace public dans lequel elle s’exprime. Les fêtes de Noël actualisent chaque année cette identité en rappelant l’enracinement occidental du peuple québécois. Lutter contre Noël en le neutralisant ou en relativisant sa place dans l’espace public, c’est oeuvrer à la désoccidentalisation du Québec, c’est oeuvrer à sa liquéfaction identitaire.
La controverse des accommodements raisonnables qui a duré de 2006 à 2008 n’était pas qu’une mascarade. Loin de là. Elle aura plutôt dévoilé à la conscience collective le travail de déconstruction de l’identité nationale mené par les élites québécoises. Que ces dernières soient parvenues à neutraliser l’indignation populaire à travers la commission Bouchard-Taylor ne change rien au fait que le multiculturalisme continue de se déployer au Québec grâce au détournement idéologique de nos institutions collectives mises à son service. Il faudra bien se résoudre à lutter franchement contre le multiculturalisme et ses avocats, aussi puissants soient-ils. Il faudra faire le procès d’une philosophie mortifère qui abime déjà le Québec et le rend de plus en plus étranger aux Québécois.
Mathieu Bock-Côté, Candidat au doctorat à l’UQÀM

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RD Congo : Il faut protéger les enfants contre le viol et le recrutement, par Renata Daninsky



Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait réagir face à l'escalade des violations perpétrées contre les enfants dans l'Est de la République démocratique du Congo, notamment le recrutement d'enfants soldats et les violences sexuelles, a déclaré Human Rights Watch dans une lettre envoyée le 10 décembre 2008 aux membres du Conseil de sécurité. Le groupe de travail du Conseil de sécurité sur les enfants et les conflits armés doit se réunir cette semaine pour examiner les mesures à prendre à cet égard.

Au moins 175 enfants ont été recrutés de force pour servir au sein de troupes armées depuis que les intenses combats ont repris en août entre l'armée congolaise (FARDC) et le groupe rebelle dirigé par Laurent Nkunda, le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Selon certaines sources, ce nombre pourrait être beaucoup plus élevé. Des dizaines de filles ont été violées par les parties au conflit. Human Rights Watch a observé certaines de ces exactions lors d'une visite effectuée la semaine dernière.

«Si seulement les membres du Conseil de sécurité avaient pu accompagner nos chercheurs», a déclaré Jo Becker, directrice de campagne à la division des droits de l'enfant à Human Rights Watch. «Voir des enfants drogués portant des AK-47 pourrait les convaincre qu'ils devraient prendre des mesures plus sévères pour mettre un terme au recrutement et au viol d'enfants et faire en sorte que les parties coupables répondent de leurs actes.»

Les chercheurs de Human Rights Watch se sont rendus à Nyamilima et Ishasha dans la province du Nord-Kivu, où ils ont vu au moins 30 enfants gardant des barricades et patrouillant dans les rues avec des armes qu'ils arrivaient à peine à porter. Certains n'avaient pas plus de 12 ans et quatre d'entre eux étaient des filles. Ils opéraient dans des zones aujourd'hui sous le contrôle des milices Maï Maï et du groupe armé rwandais, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

Dans certaines zones des territoires de Rutshuru et de Masisi, au Nord-Kivu, les rebelles de Nkunda et d'autres groupes armés sont allés de maison en maison, forçant les jeunes garçons et adultes, dont certains n'avaient pas plus de 14 ans, à servir dans leurs rangs. Dans d'autres zones, à proximité des camps de déplacés, le groupe a recruté des garçons qui n'avaient pas plus de 12 ans. Certains ont été envoyés au combat sans entraînement militaire.

Fin octobre, les groupes pro-gouvernementaux Maï Maï ont recruté des dizaines d'enfants pour servir dans leurs rangs et l'armée congolaise a également recruté des enfants pour transporter et distribuer des armes.

Dans le monde, depuis 2002, 14 parties à des conflits armés ont été épinglées par le secrétaire général de l'ONU pour des violations régulières et répétées des lois internationales interdisant le recrutement et l'utilisation d'enfants soldats. Quatre de ces «violateurs récidivistes» recrutent actuellement des enfants en RDC - l'armée congolaise (FARDC), les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), les groupes pro-gouvernementaux Maï Maï et l'Armée de résistance du Seigneur («Lord's Resistance Army», ou LRA).

«Ce qui est tragique, c'est que bon nombre des enfants saisis récemment sont des ‘re-recrues' qui sont déjà passées par les programmes de démobilisation», a déploré Jo Becker. «Ces programmes sont trop courts et les enfants ont de toute urgence besoin de davantage de soutien et de protection pour qu'une fois rentrés dans leurs familles, ils ne soient pas de nouveau recrutés.»

Human Rights Watch a également recueilli des informations sur des viols de filles et de femmes commis par des soldats de l'armée congolaise et des combattants du CNDP, des FDLR et des milices Maï Maï. Au cours des dernières semaines, des dizaines de femmes et de filles de Nyamilima et d'Ishasha ont été violées par des combattants Maï Maï, dont des fillettes qui n'avaient pas plus de 9 ans, attaquées alors qu'elles travaillaient au champ ou dormaient chez elles la nuit. Certains témoins ont reconnu que des combattants des FDLR avaient essayé de contenir les exactions des Maï Maï, mais dans de nombreuses zones, les deux groupes ont collaboré lors des attaques.

Des soldats de Nkunda ont violé au moins 16 femmes et filles fin octobre et en novembre suite à la prise de Rutshuru et de Kiwanja par leurs forces. Des soldats de l'armée congolaise qui battaient en retraite devant la progression du groupe ont violé plus d'une douzaine de femmes et de filles alors qu'ils fuyaient Goma le 29 octobre.

Des dizaines de milliers de femmes et de filles ont été violées depuis le début de la guerre en 1998, et un récent rapport du secrétaire général a révélé qu'entre juin 2007 et juin 2008, l'ONU avait recensé 5 517 cas de violences sexuelles sur des enfants en Ituri ainsi que dans les deux Kivus - soit 31 pour cent de toutes les victimes de violences sexuelles.

Human Rights Watch a appelé l'Union européenne à envoyer de toute urgence une force « relais » dans l'est du Congo pour aider les casques bleus de l'ONU à prévenir de nouvelles attaques contre les civils, notamment les enfants. Faisant suite à une demande antérieure adressée à l'UE par le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, Human Rights Watch a écrit (http://www.hrw.org/en/news/2008/12/09/european-union-deploy-bringing-force-north-kivu-eastern-drc ) aux chefs d'État de l'UE le 9 décembre, leur demandant de déployer rapidement cette force dans l'est du Congo.

Human Rights Watch a vivement recommandé au Conseil de sécurité de :

  • Prendre des mesures, y compris des sanctions supplémentaires, contre les parties responsables du recrutement et de l'utilisation d'enfants soldats ainsi que des viols et violences sexuelles;
  • Prier les membres du Conseil de sécurité et les gouvernements de la région d'appréhender les personnes recherchées par la Cour pénale internationale (CPI), dont le chef d'état-major du CNDP, Bosco Ntaganda, accusé par la CPI de crimes commis en Ituri en 2002 et 2003 en lien avec les enfants soldats ; et
  • Veiller à ce que l'UNICEF, la MONUC (mission de maintien de la paix de l'ONU) ainsi que les autres agences de l'ONU compétentes reçoivent les ressources et le personnel adéquats pour promouvoir la démobilisation et la réinsertion des enfants soldats, notamment des filles associées aux groupes armés.

Déclarations d'enfants

(Tous les noms apparaissant ci-après ont été changés afin de protéger la vie privée des enfants.)

Anthony

Anthony était l'un des quelque 50 enfants et des dizaines d'adultes recrutés de force à la mi-septembre par des groupes rivaux, le CNDP et les PARECO, juste à l'extérieur du camp de déplacés de Ngungu (territoire de Masisi). Sa famille s'était réfugiée à Ngungu quelques jours plus tôt, après que les deux groupes se furent affrontés dans son village d'origine, Numbi :

«Cinq soldats du CNDP m'ont arrêté sur la route en plein jour. Ils m'ont envoyé avec un groupe important d'autres hommes et garçons, qui avaient entre 12 et 40 ans, à Murambi où ils disaient que nous allions porter des caisses de munitions pour les soldats rebelles. Ils nous ont tellement battus que nous n'avons pas pu résister. Quand nous sommes arrivés à Murambi, ils ne nous ont pas ordonné de transporter des caisses, et au lieu de ça ils nous ont donné des uniformes militaires et nous ont montré comment nous servir des armes. Puis au bout de trois jours, ils nous ont tous mis dans une prison souterraine. Nous y sommes restés pendant quatre jours, et de nouvelles recrues nous rejoignaient chaque jour. Le quatrième jour, ils nous ont fait sortir de la prison et nous ont emmenés à Karuba. Cette nuit-là, j'ai réussi à m'échapper avec deux autres recrues, et nous avons couru tout le long du chemin jusqu'à Ngungu. Les autres qui sont restés derrière ont été envoyés à Kitchanga pour un entraînement militaire.»

Quand Anthony et les deux autres hommes sont arrivés à Ngungu, ils se sont réfugiés à la base de la MONUC. Comme beaucoup de combattants qui choisissent de déposer les armes ou qui échappent au recrutement forcé, ils ont ensuite été remis aux autorités congolaises qui les ont envoyés à la prison du renseignement militaire à Goma (connue sous le nom de T2) comme point de transit avant d'être placés dans des camps de démobilisation. Les détenus de cette prison sont souvent incarcérés pendant des semaines ou des mois sans chef d'accusation et sont soumis à des traitements cruels et dégradants ; certains sont torturés. Au bout de cinq jours à la T2 sans manger, Anthony a réussi à s'échapper de la prison et il a à nouveau cherché refuge à la base de la MONUC à Goma.

«Je veux retourner chez nous à Numbi», a affirmé Anthony. «Mais j'ai peur. Si les soldats du CNDP me trouvent, ils me tueront.»

Marie

Marie est une jeune fille de 16 ans qui a été violée par un soldat du CNDP dans une ferme à l'extérieur de Rutshuru le 29 octobre, juste après que le groupe eut pris le contrôle de la ville :

«Le jour où le CNDP est arrivé à Rutshuru, ils ont pillé mon quartier et ont abattu deux garçons, alors j'ai décidé de fuir à Goma. J'ai traversé en courant les fermes situées aux abords de Rutshuru et j'ai rencontré deux soldats tutsis armés de fusils et de lances. Ils m'ont interceptée dans une ferme. J'étais seule. Un des soldats parlait kinyarwanda et l'autre swahili. Ils m'ont dit : «Nous allons te tuer». Puis ils ont appuyé un couteau sur mon bras. Je leur ai dit : «Non, s'il vous plaît, pardonnez-moi». Alors ils ont dit : «Le seul moyen pour que nous te pardonnions, c'est de te violer». Ils ont déchiré mes vêtements avec le couteau. Un des soldats m'a violée de 16 à 19 heures. Il y avait du sang partout. Ensuite, quand le second a voulu commencer, des coups de feu ont retenti à proximité et ils sont partis en me disant que si je m'enfuyais, ils me tueraient. Après cela, j'ai réussi à m'échapper et j'ai pu arriver jusqu'à Kibati [un grand camp de déplacés situé à l'extérieur de Goma]. J'ai encore très mal mais je n'ai pas de médicaments et il n'y a personne ici pour me soigner.»

Liliane

Liliane vit dans un camp de déplacés à Rutshuru. Elle a été violée alors qu'elle était retournée dans son village pour aller chercher à manger :

«Une fois, quand j'ai essayé de retourner dans mon village, les FDLR m'ont retenue et m'ont violée. Ils m'ont amenée sur le bord de la route, près du village de Buhuga. Il y avait huit combattants des FDLR. J'étais avec sept autres filles. Nous avons toutes été violées. Les autres filles étaient de mon village, mais elles ne vivent pas dans ce camp. Ils nous ont prises à 2 h de l'après-midi et ils nous ont laissées partir le lendemain à 4 h de l'après-midi. Nous avons passé la nuit avec eux puis ils nous ont laissées partir. Un soldat m'a violée ; il y avait un soldat pour chaque fille. Ils nous ont gravement maltraitées. Ils nous ont menacées avec leurs armes, mais ils ne s'en sont pas servi contre nous. J'avais 17 ans quand c'est arrivé. Les autres filles avaient 16, 17 et 18 ans. Nous sommes toutes allées à l'hôpital à Rutshuru après ça. J'ai étudié jusqu'à la sixième, mais je ne peux pas étudier maintenant que je suis déplacée. Je veux juste que les FDLR et le CNDP s'en aillent pour pouvoir rentrer à la maison et continuer ma vie.»

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La Commission canadienne des droits de la personne refuse d’enquêter sur la plainte de Marc Lebuis, directeur de Point de Bascule

La décision de la Commission fait l’objet d’un article par Brian Myles dans l’édition d’aujourd’hui du journal Le Devoir, l’un des trois grands quotidiens montréalais. Voir : Commission canadienne des droits de la personne - S’attaquer aux gais, aux occidentales et aux juifs n’est pas nécessairement haineux (cliquez ici pour le texte complet de l’article).

Le livre de l’imam Al-Hayiti est accessible ici.

LES FAITS

Le 11 avril 2008, j’ai déposé une plainte pour « propagande haineuse » devant la Commission canadienne des droits de la personne contre l’imam salafiste montréalais Abou Hammaad Sulaiman Dameus Al-Hayiti. Mon objectif était de tester l’objectivité de la Commission. Ma plainte portait sur son livre L’Islam ou l’Intégrisme ? À la lumière du Qor’an et de la Sounnah, (2006/2007), 3ième édition corrigée. L’imam Abou H., qui parle couramment l’arabe, a fait des études universitaires en Arabie saoudite sur l’islam et les sciences reliées aux Hadith. Ses enseignements peuvent donc être perçus comme faisant autorité en matière d’islam.

Ma plainte était déposée en vertu de l’article 13 de la Loi canadienne sur les droits de la personne (LCDP). J’y allègue que les écrits de l’imam sont suprématistes et qu’ils sont haineux et méprisants envers les personnes faisant partie des groupes suivants : les homosexuels, les mécréants (les non musulmans), les femmes, les Juifs, les Québécois (comme groupe ethnique et minorité nationale).

Dans une lettre reçue le 5 décembre et signée par Stéphane Brisson, la Commission m’informait qu’elle ne donnerait pas suite à ma plainte, étant d’avis que les écrits de l’imam ne sont pas susceptibles d’exposer des groupes identifiables à la haine et au mépris. Voici un extrait de ladite lettre, suivi de quelques extraits du livre de l’imam portés à l’attention de la Commission au soutien de ma plainte :

EXTRAIT DE LA LETTRE DE LA COMMISSION

«...la majorité des références dont il est question dans L’islam ou l’intégrisme concernent les «infidèles», les «mécréants» ou «les femmes de l’Occident». Il s’agit de catégories de personnes très générales et diversifiées qui ne constituent pas un «groupe identifiable» tel que décrit à l’article 13. Comme nous l’avons également mentionné, les passages qui identifient les groupes en fonction d’un motif de distinction illicite (homosexuels, lesbiennes, chrétiens, Juifs et femmes non musulmanes) ne semblent pas promouvoir la «haine» ni le «mépris» comme il est mentionné dans l’affaire Taylor. C’est pourquoi le document dont il est question ne semble pas répondre aux critères relatifs au dépôt d’une plainte en vertu du paragraphe 13(1) de la LCDP.»

EXTRAITS DU LIVRE DE L’IMAM (fautes comprises)

Les homosexuels

Les mécréants

L’homme est supérieur à la femme

La musulmane est supérieure à la mécréante, une impudique

Les ethnies ne sont pas égales

Le musulman est supérieur aux mécréants

Le christianisme

Les Juifs

L’esclavage

La démocratie est contraire à l’islam. Le djihad est un devoir de sédition

CONCLUSION

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mardi, décembre 16, 2008

 

Une mosquée réclame le respect de ses droits, mais propage la haine envers les Juifs et l’Occident, par Marie-Êve Marineau


Une mosquée qui demande que les employeurs canadiens accommodent le strict code vestimentaire islamique dissémine par ailleurs des calomnies contre les Juifs et les sociétés occidentales, et recommande à ses membres de ne pas s’intégrer à la société.

La mosquée Khalid Bin Al-Walid près de Kipling Ave. et Rexdale Blvd. sert d’autorité religieuse à huit Somaliennes qui ont déposé des plaintes à la Commission canadienne des droits contre UPS Canada Ltd pour discrimination religieuse dans un centre de tri. La mosquée, fondée en 1990 et desservant jusqu’à 10 000 personnes, prêche le strict respect de la charia, ou loi islamique, sans compromis aucun avec l’Occident.

Les enseignements sur le site Internet de la mosquée, khalidmosque.com, appellent les Occidentaux non musulmans des «pervers», des «corrompus», et «clairement nos ennemis».

Les Juifs sont parfois pris à partie.

«Les femmes peuvent-elles porter des talons hauts ?» demande-t-on dans une section Question/Réponses. «Ce n’est pas permis», dit la réponse. «Ce serait ressembler aux mécréantes ou aux perverses. Leur origine est chez les Juives».

Les passe-temps modernes sont condamnés.

«Qu’elle est la règle pour l’abonnement aux chaînes sportives ?» se lit une autre question. «Lorsque la caméra se dirige régulièrement sur les spectatrices, cela suscite des penchants pervers», dit la leçon. «Certains des joueurs pourraient ne même pas croire en Allah».

Les leaders de la Mosquée ont refusé les demandes répétées pour une interview.

Une clause de non-responsabilité sur le site Internet dit que les questions et les réponses ne reflètent pas nécessairement les vues de la mosquée. Mais la page À propos dit : «Toutes les questions et réponses sur ce site ont été préparées, approuvées et supervisées par l’imam de la mosquée, Shiil Yusuf Bashir».

La position de la mosquée dans la cause UPS semble également contradictoire.

En septembre, le Tribunal canadien des droits de la personne a tenu une audience de deux semaines au cours de laquelle il a entendu le témoignage de huit membres de la mosquée alléguant «islamophobie» à l’usine de l’entreprise située à Toronto ouest. Les trois derniers jours de témoignages sont prévus pour la semaine prochaine.

Les huit femmes, qui ont perdu leur emploi à UPS, disent que l’islam exige qu’elles portent une longue jupe pour la modestie. L’entreprise de courrier insiste que toute jupe tombe au genou pour des raisons de sécurité, car les travailleuses doivent monter sur des échelles allant jusqu’à 6 mètres de haut.

Les femmes portent des pantalons longs sous leur jupe, mais elles disent qu’elles ne veulent pas que la partie inférieure soit visible au cas où on pourrait discerner la forme de leurs mollets.

La plainte était initialement centrée sur l’emploi de personnel temporaire par l’entreprise, et la mise en application inégale de ses règles de sécurité.

Mais la question essentielle demeure la suivante : est-ce que UPS insiste sur des jupes au genou pour des raisons de sécurité, ou l’entreprise fait-elle preuve de discrimination religieuse en refusant d’accorder un emploi permanent à ces femmes à moins qu’elles ne se conforment aux exigences vestimentaires ?

Jusqu’à présent, aucun porte-parole de la mosquée Khalid Bin Al-Walid ne s’est présenté aux auditions, mais les femmes ont nommé la mosquée comme leur lieu de culte et autorité religieuse, et déposé une lettre de ses administrateurs. «La présente certifie que la religion de l’islam exige que toutes les femmes musulmanes couvrent leur corps au complet, y compris les jambes, les bras, la tête, les oreilles et le cou», se lit la lettre. «Par conséquent, les femmes ne sauraient porter des pantalons comme tenue vestimentaire».

D’autre part, les enseignements du site Internet de la mosquée interdisent aux femmes de travailler à l’extérieur. «Il est bien connu que lorsque les femmes vont travailler dans les lieux de travail des hommes, cela conduit à la mixité avec les hommes», se lit l’un des textes affichés.

«Il s’agit d’une question très dangereuse», enseigne-t-on. «Cela est en opposition claire avec les textes de la charia qui commandent aux femmes de rester dans leurs maisons et de se consacrer au type de travail qui leur est destiné» ...

«Nous demandons à Allah de protéger notre terre et les terres de tous les musulmans contre les complots et les machinations de leurs ennemis».

Deux femmes qui ont déposé la plainte - Dales Yusuf, 46 ans, et Nadifo Yusuf (aucun lien), 36 ans - ont déclaré dans une interview qu’elles vivent maintenant au Canada, et sont libres de choisir ce qu’elles veulent parmi les éléments de la loi islamique.

«Nous devons travailler», a déclaré Yusuf Dales. «Je suis une monoparentale qui élève ses enfants». Jacquie Chic, une avocate pour le Centre d’action des travailleurs qui représente les femmes à l’audience, a dit que ni elle ni ses clientes n’étaient au courant des enseignements affichés sur le site de la mosquée. «Moi-même, le Centre d’action des travailleurs et ces femmes sommes extrêmement préoccupés par toute expression d’antisémitisme ou de toute autre forme de racisme», a-t-elle dit.

Les questions posées à la mosquée sur ses enseignements ont été accueillies par des tergiversations pendant trois semaines.

Le président de la mosquée, Osman Mohamed, a accepté à trois reprises d’accorder une interview, et à trois reprises il a annulé à la dernière minute. On a dit que l’imam Shiil était en Arabie saoudite, et inaccessible. L’administrateur de la mosquée, Mohamed Abukar, a embrouillé les choses davantage en semblant se montrer d’accord avec UPS. Il a dit : «Le Coran dit que les femmes doivent être couvertes - il ne prescrit pas de vêtements spécifiques. Mais je ne suis pas une autorité religieuse.»

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Québec - Enfants suspendus pour boycotter le cours d’éthique et culture religieuse, par Renata Daninsky


Pour le gouvernement, les parents sont des crétins irresponsables...

Voici le témoignage d’un parent qui a fui l’Algérie pour fuir l’islam et qui ne veut rien savoir du cours d’ECR pour ses enfants :

«J’ai fait 8 000 km, sans un sou, pour mettre mes deux enfants à l’abri de l’islam. J’ai fait le vide autour de moi et j’ai éliminé de mes relations toute personne susceptible de leur dire du bien de cette religion. Voila maintenant qu’on va la leur servir à l’école. On leur dira que christianisme et islam c’est le même message, mais dit différemment».

«On leur dira que Jésus et Mohammed se valent et qu’ils sont tous les 2 des chics types et que chrétiens et musulmans ne devraient pas se chicaner. On ne leur dira pas qui cherche chicane. On leur dira que juifs et musulmans sont des fréres qui ont tort de se chicaner et qu’ils devraient vivre en harmonie en Palestine comme en Andalousie et patati et patata.»

«Tôt ou tard, mes enfants connaitront mon opinion ou me poseront des questions. Je passerai alors à leurs yeux pour un menteur et un méchant. J’avais tout le loisir de vivre cette situation en Algérie, sans avoir besoin de traverser un océan. Me revoilà revenu à la case de départ, après 8000 km et des années de labeur. Mon Dieu, non ! ça ne va pas recommencer. Je suis épuisé».

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Les absents sont suspendus

(Granby) La direction de l’école secondaire Joseph-Hermas-Leclerc de Granby serre la vis aux élèves qui boycottent le cours d’éthique et culture religieuse. Un élève de quatrième secondaire a été suspendu, hier, et cinq autres ont reçu des avis de suspension pour la semaine prochaine. C’est le début d’un bras de fer entre les parents de ces jeunes et la commission scolaire du Val-des-Cerfs.

Jonathan Gagné a été suspendu pour avoir manqué 20 périodes du cours d’éthique et culture religieuse (ÉCR). Depuis le début de l’année, l’adolescent évite le cours, avec la bénédiction de ses parents.

Pour qu'il puisse retourner en classe, ceux-ci doivent signer un contrat de réintégration avec la direction de l'école. Dans le document, les parents s'engagent à obliger leur enfant à se présenter au cours d'ÉCR.

«On ne signera pas le contrat, martèle sa mère, Diane Gagné, qui est convoquée à l'école lundi matin. On persiste à retirer notre fils du cours.»

Expulsion

Sans la griffe de ses parents, Jonathan risque l'expulsion. La commission scolaire du Val-des-Cerfs confirme qu'elle appliquera les sanctions prévues dans le code de vie de l'école J.-H.-Leclerc contre l'absentéisme.

«Nous avons l'obligation de mettre de l'avant le régime pédagogique, indique le directeur général de la commission scolaire, Alain Lecours. Un élève absent, même partiellement, contrevient à cette règle. Nous devons donc sévir.»

Les sanctions du code de vie varient selon le nombre de périodes manquées. Elles vont de l'avertissement verbal au retrait définitif de l'école, en passant par des suspensions de différentes durées.

Selon la Loi sur l'instruction publique, un parent est tenu de prendre les moyens nécessaires pour que son enfant fréquente l'école. «Si le parent ne signe pas le contrat de réintégration, on est dans une zone grise, dit M. Lecours. On ne peut pas réadmettre le jeune. Il faudra que les parents trouvent une solution avec la direction de l'école.»

Diane Gagné condamne cette position. «Nous nous attendons à ce que Jonathan soit expulsé lundi, déplore-t-elle. C'est très difficile, parce qu'il ne veut pas revenir sur sa décision et nous non plus. Surtout que nous n'avons pas vraiment d'alternatives à part changer de commission scolaire ou déménager dans une autre province.»

Comme Jonathan a 16 ans, il pourrait aussi fréquenter l'école des adultes.

Absences non-motivées

Les deux fils de Linda Foisy, Xavier et Pierre-Élie Lasnier, seront suspendus respectivement lundi et mardi prochains. À l'instar de Diane Gagné, elle ne signera pas pour que ses enfants retournent à leur cours d'ÉCR.

«J'appelle à l'école pratiquement tous les matins pour justifier leur absence au cours, affirme-t-elle. Le problème, c'est que l'école les considère comme des absences non-motivées. On remet en question mon autorité de parent. Ils ne comprennent pas que ce cours-là, on ne le veut pas!»

La Coalition pour la liberté en éducation (CLÉ), un regroupement de parents qui s’opposent au cours d’ÉCR, dénonce cette politique de l’école J.-H.-Leclerc.

«C’est complètement arbitraire. Un élève qui va deux semaines en Suisse pour faire du ski avec ses parents aura une absence motivée !», s’indigne le porte-parole Richard Décarie. Selon lui, le seul moyen honorable pour la commission scolaire de dénouer l’impasse est d’accepter d’exempter les élèves. Il fait valoir que même si le cours d’ÉRC est obligatoire, il n’est pas nécessaire à l’obtention du diplôme d’études secondaires.

Valeurs

Le directeur général de la commission scolaire du Val-des-Cerfs rétorque que l’école est dans son droit de refuser de motiver les absences des jeunes concernés.

«Leurs parents ont déjà fait des demandes d’exemption à la commission scolaire pour le cours d’ÉCR et elles ont toutes été refusées, dit Alain Lecours. On sait que ce n’est pas l’application du code de vie qui pose problème. Le fond du débat, c’est les valeurs et les croyances.»

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lundi, décembre 15, 2008

 

L’Ombudsman de Radio-Canada conclut qu’un film de propagande pro-palestinien n’aurait pas dû être diffusé, par Anne Humphreys



L’ombudsman Julie Miville-Dechêne (photo ci-contre) a conclu qu’en raison notamment de failles dans le contrôle éditorial, la présentation du film Paix, propagande et Terre promise à l’émission Les grands reportages contrevenait aux
Normes et pratiques journalistiques de Radio-Canada. Ce film avance, sans en faire la preuve, que le gouvernement israélien contrôle les médias américains. Il contient des anachronismes et des inexactitudes et des groupes militants pro-palestiniens ont été associés à la recherche.

La décision du 8 décembre 2008 de Madame Julie Miville-Dechêne portant sur le film Paix, propagande et Terre promise diffusé le 23 octobre 2008 sur les ondes du Réseau de l’information de Radio-Canada (RDI), fait suite à une demande de révision soumise par le Comité Québec-Israël.

Ce Comité demandait à l’ombudsman de déterminer si le film et l’encadrement offert par RDI satisfont aux Normes et pratiques journalistiques de Radio-Canada. La demande de révision concluait comme suit :

«En omettant d’identifier le film comme un documentaire d’opinion de type engagé et en reprenant presque littéralement la description de son auteur, RDI a enfreint les normes et pratiques journalistiques de Radio-Canada, lesquelles stipulent que «la production devrait être clairement identifiée au début et à la fin comme étant un documentaire d’auteur». Ironiquement, alors que l’animateur Simon Durivage demandait en introduction si les médias américains ne déformaient pas le jugement de son public, c’est RDI qui a contribué à la déformation du jugement de son propre public sur le conflit israélo-arabe.»

La décision de Mme Miville-Dechêne, reproduite plus bas, répond à chacune des objections soulevées par le Comité Québec-Israël.

Mais d’abord, par-delà la question du traitement du conflit israélo-palestinien qui fait l’objet de la décision de l’ombudsman, c’est l’ensemble de la couverture médiatique de l’islam politique que nous mettons en cause à Point de Bascule, sujet sur lequel nous reviendrons en profondeur.

À quand un reportage sur l’idéologie impérialiste, suprématiste et haineuse qui a pris des proportions endémiques chez les musulmans, comme le souligne avec lucidité l’éminent religieux indien Wahiduddin Khan, qui invite les musulmans à un travail d’introspection et de déconditionnement idéologique ? Cette idéologie aux fondements théologiques que Khan invite à déconstruire, est à l’origine d’innombrables massacres de civils innocents dans le monde. Elle anime les sunnites wahhabis salafistes d’Arabie saoudite (11/9), les deobandi du Pakistan (Mumbai), les chiites d’Iran et du Hezbollah au Liban. Elle explique la violence djihadiste au Maroc, en Tunisie, au Soudan, en Somalie, au Yémen, en Tchétchénie, aux Philippines, en Indonésie, en Malaisie, à Gaza, à Londres, à Madrid, et ailleurs. Quelle est la trame commune ici ? Elle est évidente, mais les médias se fendent en quatre pour ne pas la nommer, sous couvert d’une rectitude politique mal placée qui fait partie du problème plutôt que de la solution, ou d’un sens de l’objectivité dont Godard s’est moqué par la formule «cinq minutes pour les Juifs, cinq minutes pour les Nazis».

Revenant à notre sujet, voyons d’abord ce que fait l’Ombudsman de Radio-Canada.

L’OMBUDSMAN DE RADIO-CANADA

Le bureau de l’ombudsman est présenté comme suit sur le site de Radio-Canada :

Exactitude, intégrité, équité

«L’ombudsman Julie Miville-Dechêne est à votre écoute. Elle vous représente, vous les téléspectateurs, auditeurs et internautes de Radio-Canada. Elle évalue le bien-fondé de vos plaintes, au meilleur de son jugement, et de façon tout à fait indépendante. Vous croyez qu’une information à notre antenne ou sur notre site web est biaisée, ou inexacte ? Contactez-nous».

Radio-Canada s’est doté de Normes et pratiques journalistiques qui décrivent la manière dont cette institution financée par les contribuables répond aux attentes du public et remplit ses obligations. Ces normes sont passablement détaillées, et servent de guide aux décisions de l’ombudsman.

****

Bureau de l’ombudsman des Services français

Le 8 décembre 2008

RÉVISION Documentaire Paix, propagande et Terre promise Diffusé le 23 octobre 2008 à l’émission Les grands reportages au Réseau de l’information

Sommaire

Plus de 150 personnes ont dénoncé à mon bureau la diffusion du documentaire étranger, pro-palestinien Paix, propagande et Terre promise, à l’émission Les grands reportages, au Réseau de l’information (RDI), le 23 octobre 2008. Elles reprochent à Radio-Canada d’avoir mis en ondes une œuvre de propagande contenant des erreurs de faits.

Radio-Canada a admis une erreur : ses Normes et pratiques journalistiques n’ont pas été respectées dans la présentation du documentaire. Il n’y a eu aucune mention de la date de production (2003) et du fait que la situation sur le terrain avait changé depuis ce temps, notamment à cause du démantèlement des colonies israéliennes dans la bande de Gaza.

Produit il y a cinq ans, le documentaire contient des anachronismes et des inexactitudes, et des groupes militants pro-palestiniens ont été associés à la recherche.

Étant donné les circonstances et les failles constatées dans le contrôle éditorial, ce documentaire n’aurait pas dû être diffusé.

LES PLAINTES

Le 23 octobre 2008, l’émission Les grands reportages au Réseau de l’information (RDI) présentait un documentaire américain intitulé Paix, propagande et Terre promise, qui portait sur l’image du conflit israélo-arabe que véhiculent les médias américains.

J’ai reçu 156 plaintes au sujet de cette émission. La plupart des plaignants, originaires de divers pays, ont répondu à l’appel du groupe pro-israélien de surveillance des médias HonestReporting Canada. Ce groupe de pression a incité en ligne ses partisans à envoyer des plaintes à mon bureau. D’autres téléspectateurs canadiens qui ont vu l’émission se sont également plaints spontanément à mon bureau. Pour eux, il s’agit non pas d’un documentaire équilibré, mais d’une œuvre de propagande en faveur des Palestiniens, qui contient des erreurs de faits. Voici un extrait de la plainte du Comité Québec-Israël :

«(…) En omettant d’identifier le film comme un documentaire
d’opinion de type engagé et en reprenant presque littéralement
la description de son auteur, RDI a enfreint les normes et
pratiques journalistiques de Radio-Canada, lesquelles stipulent que
la production devrait être clairement identifiée au début et à la
fin comme étant un documentaire d’auteur (…)

La participation exclusive de militants et d’employés de groupes
de pression et d’intérêts organisés, ainsi que les remerciements
de la production aux dits groupes non seulement compromettent-ils
gravement la responsabilité du RDI de veiller à ce que des groupes
d’intérêt politiques […] ou encore de pression ne cherchent à faire
valoir leurs opinions par le biais de ce genre de productions, mais
auraient dû susciter auprès du RDI des interrogations quant à
l’indépendance de la production du film de tout groupe qui pourrait
avoir un intérêt direct dans la question abordée.

En présentant un réquisitoire unilatéral contre l’une des deux parties
d’un conflit, RDI a failli à son devoir d’assurer l’équité et l’équilibre
en négligeant de présenter dans le cadre de cette émission d’autres
points de vue sur la question, afin, comme le stipulent les Normes
et pratiques journalistiques de Radio-Canada, que l’auditoire puisse
constater qu’on peut tirer des conclusions différentes des mêmes faits.

En tolérant les nombreux accrocs du film aux réalités historiques,
politiques et diplomatiques du conflit israélo-palestinien, RDI a
manqué à sa responsabilité quant à l’exactitude des faits – applicable
même dans le cas d’un document d’opinion – et a omis d’appliquer
au film le critère de qualité exceptionnelle et de pertinence avant
de le diffuser, tel que stipulé dans ses propres Normes et pratiques
journalistiques. (…)».

La directrice, Traitement des plaintes et Affaires générales, a envoyé cette réponse à tous les plaignants :

«Nous avons bien reçu vos commentaires concernant le
documentaire Paix, propagande et Terre promise, présenté
à l’émission Les grands reportages, diffusé sur RDI le 23 octobre.

Permettez-moi d’abord de vous donner quelques explications sur
le contexte dans lequel nous diffusons des documentaires. Le
format documentaire privilégie le point de vue personnel. Dans la
quasi totalité des cas, ces documents sont des œuvres signées
par des réalisateurs de l’extérieur de Radio-Canada. Nous choisissons
de les diffuser parce que nous croyons qu’ils contiennent des
informations dignes d’intérêt.

En diffusant des documentaires d’opinion, Radio-Canada ne fait
pas la promotion des opinions qu’ils contiennent. Au contraire, la
démarche s’inscrit dans notre volonté d’offrir une variété de points
de vue sur des sujets d’intérêt public.

Le documentaire Paix, propagande et Terre promise contenait
des informations intéressantes pour le public canadien sur le traitement
du conflit israélo-palestinien dans les médias américains. Il s’agissait
d’une production américaine de Media Education Foundation, distribuée
par Mundovision.

Cela dit, ce documentaire est une mise à jour partielle d’un
document tourné il y a maintenant quatre ans, avant qu’Israël
ne se retire de Gaza. Par conséquent notre présentation en ondes
aurait dû le replacer dans son contexte d’il y a quatre ans plutôt
que comme un document contemporain aux enjeux que pose
le Moyen-Orient à la veille des élections présidentielles américaines
de 2008.

Il s’agissait en effet d’un point de vue très personnalisé sur le conflit.
Nous reconnaissons que ce point de vue était nettement
pro-palestinien. Nous tenons à vous assurer que nous avons
récemment acquis d’autres documentaires offrant des regards
différents sur la situation en Israël et à Gaza et nous comptons
les diffuser au cours des prochains mois. (…)»

Après avoir reçu cette réponse, plusieurs plaignants m’ont demandé de réviser le dossier, car, selon eux, ce documentaire n’aurait tout simplement pas dû être diffusé, quelle qu’en ait pu être la présentation.

LA RÉVISION

Les règles à suivre

L’information diffusée à Radio-Canada doit respecter les trois principes au cœur de ses Normes et pratiques journalistiques : l’exactitude, l’intégrité et l’équité. Toutefois, il existe des exceptions pour les documentaires produits à l’extérieur de la Maison, notamment les «documentaires d’opinion au sens de documentaires engagés» :

«Le terme documentaire d’opinion sert aussi à décrire une
œuvre nettement engagée ou une thèse, un plaidoyer qui,
s’appuyant sur des faits, préconise une solution ou un point
de vue particulier sur un sujet controversé. Bien que l’oeuvre
soit basée sur des faits, elle ne décrit pas de façon équitable
la variété d’opinions qui peuvent exister sur le sujet ou le
dossier en question.

Le programmateur devra parfois décider s’il doit diffuser une
production qui transgresse de façon significative les normes
journalistiques de Radio-Canada parce que cette production
prend ouvertement parti sur une question controversée, au
point d’exclure les autres faits pertinents et les autres points
de vue. (…)»

(NPJ, Annexe A, 2.4)

Le documentaire Paix, propagande et Terre promise répond à ces critères. Le film avance, sans en faire la preuve, que le gouvernement israélien contrôle les médias américains, écrits et électroniques. Afin d’illustrer cette thèse, le documentaire se sert d’extraits de bulletins de nouvelles télévisées qui passent sous silence le fait que les territoires palestiniens sont occupés par Israël. D’après le film, cette omission, le choix de mots et l’absence systématique de contexte renforcent de fausses perceptions dans le public américain. Il n’y a pas d’équité, d’équilibre ou de nuance ici : ce documentaire pro-palestinien ne présente qu’un seul point de vue, qu’un seul côté de la médaille. Toutes les personnes interrogées – universitaires, activistes israéliens et palestiniens, critiques des médias et journalistes – sont d’accord avec ce point de vue. Si Radio-Canada choisit de présenter un documentaire de ce genre, des règles s’appliquent :

Radio-Canada «(…) devrait veiller à ce que des groupes d’intérêt
politiques ou économiques, ou encore des groupes de pression,
ne cherchent à faire valoir leurs opinions par le biais de ce genre
de production.»
(NPJ, Annexe A, 2,4)

«La production devrait être clairement identifiée au début et à la
fin comme étant un documentaire d’auteur.»
(NPJ, Annexe A, 2.4, b)

«Les faits devraient être exacts même s’il s’agit d’une œuvre
d’opinion, et les arguments devraient être conformes aux faits. (…)»
(NPJ, Annexe A, 2.4, d)

La production est-elle clairement identifiée ?

La direction de Radio-Canada a rapidement admis son erreur : la présentation de ce reportage ne respecte pas la politique journalistique de Radio-Canada. Voici la transcription de cette présentation des Grands reportages :

«Paix, propagande et Terre promise. Les médias américains ne
voient-ils dans la colonisation israélienne des territoires occupés
qu’un geste de défense ?

Bienvenue à Grands reportages. La signature d’un accord de paix
au Proche-Orient avant la fin de 2008, comme le prévoyait la
conférence d’Annapolis l’an dernier, est-elle encore possible ?
Avec l’approche de l’élection américaine et les deux premiers
ministres israélien et palestinien, tous deux sur leur départ,
beaucoup en doutent. Selon des experts du Proche-Orient depuis
40 ans, la politique de colonisation de l’État hébreu s’est accentuée
à l’intérieur des territoires palestiniens occupés. Conséquence :
la violence est quotidienne, tant du côté palestinien qu’israélien.
Alors, quel message véhiculent les médias américains sur cet
interminable conflit ? Déforment-ils le jugement de nos voisins
du Sud ?»

À aucun moment, ni dans cette présentation, ni à la fin de l’émission, on ne dit qu’il s’agit d’un documentaire d’opinion, d’un film engagé. Nulle mention n’est faite de son auteur ou de sa maison de production américaine Media Education Foundation. En fait, c’est le nom du distributeur montréalais qui se trouve au début du documentaire et dans le générique. Plus troublant encore, à aucun moment, ni dans la présentation, ni dans le générique, on ne précise que le documentaire est sorti en 2003, date qui m’a été confirmée par le producteur.

Ces omissions privent les téléspectateurs d’informations essentielles. Pourtant, le site Internet de la maison de production indique clairement que ce film date de 2003. Cinq ans dans le conflit israélo-palestinien, c’est long. À cette époque, on était dans la deuxième vague de l’Intifada. Depuis, la situation a évolué : les Israéliens se sont retirés de la bande de Gaza ; Ariel Sharon a créé un nouveau parti favorable au démantèlement des colonies avant d’être terrassé par deux AVC et de tomber dans le coma ; Yasser Arafat est mort ; les Palestiniens de Gaza ont élu les radicaux du Hamas ; les Israéliens ont construit une clôture autour de la Cisjordanie ; les attentats-suicides ont pris fin en Israël ; l’offensive de l’armée israélienne contre le Hezbollah au Liban a fait 1 200 morts.

La présentation donne l’impression que le documentaire est récent. Le premier directeur responsable du contenu des documentaires à Radio-Canada admet que la mise en contexte est absente. À son avis, il aurait fallu dire que les colons et l’armée israélienne avaient quitté Gaza, et peut-être poser la question suivante pour lancer le documentaire : «On peut se demander si la situation a changé depuis ce temps.»

Quand Radio-Canada achète un documentaire, elle l’adapte, le traduit au besoin et le raccourcit, dans ce cas-ci de 52 à 43 minutes. C’est un réalisateur qui est chargé de ce travail. Le réalisateur en question me dit qu’il n’a pas réussi à trouver la date de production du documentaire. Il a plutôt choisi de bien identifier les extraits de vidéo dans le documentaire, extraits qui dataient de 2000 à 2003.

Le journaliste à la recherche, chargé d’écrire la présentation, admet son erreur. Il était accaparé, me dit-il, par une autre série de documentaires. Deux cents documentaires doivent être adaptés pour Les grands reportages au RDI chaque année.

Le réalisateur de Radio-Canada responsable des acquisitions dit que, sur papier et lors du visionnement, Paix, propagande et Terre promise lui a paru digne d’intérêt, car le documentaire présentait un angle neuf sur le conflit israélo-palestinien. Le réalisateur a cru que l’oeuvre était contemporaine, puisque dans le catalogue 2008 du «marché international des programmes documentaires», Paix, propagande et Terre promise était décrit comme étant «en production».

Il me dit que le distributeur ne l’a pas prévenu que le film n’était pas récent. De son côté, le distributeur se rappelle avoir indiqué que Paix, propagande et Terre promise était sorti en salle au début de 2005. Quoi qu’il en soit, Radio-Canada a pris conscience de la véritable date de production (2003) lorsque les plaintes ont commencé à s’accumuler. Les artisans à qui j’ai parlé m’ont tous dit qu’il leur faudra être plus vigilants à l’avenir.

La grande différence entre le documentaire de 2003 et la version diffusée en octobre 2008 au RDI est sa durée. L’oeuvre originale fait 80 minutes ; le distributeur a demandé au producteur de réduire son film à 52 minutes pour pouvoir le vendre à des chaînes de télévision. Le distributeur a fait enregistrer une narration pour accompagner la version écourtée. Il a supprimé quelques anachronismes flagrants dans la version internationale en anglais. À mon avis, cela n’est pas suffisant pour parler de «mise à jour». Vous pouvez voir le documentaire intégral et lire la transcription sur le site de la maison de production : http://www.mediaed.org/cgi-bin/commerce.cgi

Un documentaire d’auteur pro-palestinien ou une œuvre de propagande ?

Radio-Canada doit s’assurer que les documentaires qu’elle achète ne sont pas des outils de propagande de groupes de pression. Si Radio-Canada avait visionné la version intégrale de 80 minutes de Paix, propagande et Terre promise, elle se serait rendue compte qu’à la fin du film on peut lire des remerciements adressés à plusieurs groupes militants pro-palestiniens (Electronic Antifada, Al-Awda Right of Return Coalition, Islam Online). Le producteur et réalisateur m’assure que ces groupes de pression n’ont pas financé son film, mais seulement fourni de l’aide pour la recherche.

Cette proximité entre groupes militants et documentaristes est troublante. Par exemple, l’une des données-chocs du documentaire est que seulement 4 pour cent des reportages télévisés aux nouvelles mentionnent que la Cisjordanie et Gaza sont «occupées». Une petite note au bas de l’écran attribue cette statistique de 2001 au groupe Fairness and Accuracy in Reporting FAIR. Il s’agit d’un groupe pro-palestinien de surveillance des médias, le pendant des groupes pro-israélien CAMERA (Committee for Accuracy in Middle East Reporting in America) et HonestReporting, à l’origine de nombreuses plaintes adressées à mon bureau contre ce documentaire. Il ne s’agit pas d’une recherche indépendante.

Il aurait fallu à tout le moins que ces faits soient connus de Radio-Canada afin que cela puisse faire partie de l’évaluation éditoriale du produit.

Les faits rapportés sont-ils véridiques ?

Même s’il s’agit d’un documentaire d’opinion, les arguments présentés doivent reposer sur des faits, en vertu des règles radio-canadiennes. Or, les anachronismes sautent aux yeux. Des anachronismes qui font croire au téléspectateur non averti que la bande de Gaza est encore occupée par l’armée et les colons israéliens. La réalité est tout autre : les colons ont quitté la bande de Gaza depuis 2005, l’armée israélienne a évacué le territoire, bien qu’elle l’encercle encore et contrôle les entrées et sorties des Palestiniens et des marchandises.

À 3 minutes et demie du début, on peut lire au bas de l’écran : «La Cisjordanie et la bande de Gaza sous occupation militaire.»

À 9 minutes du début : «Donc, on pourrait dire qu’en plus de l’occupation de la Cisjordanie et de Gaza, Israël (…).»

À 12 minutes du début, la narratrice dit : «… Quatre pour cent des reportages du réseau médiatique 2 sur la Cisjordanie occupée et sur la bande de Gaza mentionnent que ce sont des territoires occupés.»

À 20 minutes 17 du début, la narratrice dit : «Les territoires palestiniens sont parsemés de colonies qui sont établies de façon stratégique (...) les colonies, avec la terre voisine qu’ils se sont appropriée, contrôlent plus de 40 % de la Cisjordanie et de la bande de Gaza.» À l’écran, on voit une carte où des petits points blancs, illustrant les colonies, parsèment la Cisjordanie et la bande de Gaza.

La première surimpression erronée a été ajoutée par le réalisateur de Radio-Canada chargé de l’adaptation. Ni lui, ni personne n’a remarqué les anachronismes avant la mise en ondes. Même si le réalisateur qui adaptait l’oeuvre me dit qu’il pensait que ce documentaire «était limite», il n’a pas fait part de ses inquiétudes au personnel-cadre. Résultat : aucun cadre responsable n’a visionné le documentaire avant qu’il soit diffusé.

L’animateur Simon Durivage n’est pas responsable de ces erreurs. Il enregistre les présentations qu’on lui prépare entre deux interventions en direct au RDI, où il est en ondes quatre heures ou plus par jour.

Le fait de ne pas mentionner le retrait de la bande de Gaza n’est pas anodin, car une partie de l’argumentaire du film repose sur l’affirmation suivante : «le but d’Israël est d’annexer définitivement les territoires occupés». C’est peut-être vrai pour une partie de la Cisjordanie, mais cela s’est déjà révélé faux pour la bande de Gaza.

Autres inexactitudes relevées :

Les affrontements de Djénine en 2002. «Cet événement, bien que largement condamné comme crime de guerre par les organisations des droits de l’homme, fut minimisé par les médias américains qui le remirent en cause et écartèrent la possibilité d’un massacre.» (extrait du documentaire). Du côté palestinien, on parlait à l’époque de 500 victimes. Une enquête de Human Rights Watch a conclu qu’il n’y avait pas de preuve de massacre. Cinquante-sept Palestiniens et vingt-quatre Israéliens sont morts dans ces affrontements.

«La position d’Israël est tout sauf défensive.» : il s’agit d’une généralisation douteuse.

Les territoires occupés : «un pays étranger» : la Cisjordanie et la bande de Gaza ne font pas partie d’Israël. Ces territoires ne sont sous aucune juridiction. Les Palestiniens veulent en faire un pays, mais ce n’est pas encore une réalité.

À plusieurs reprises, le documentaire mentionne l’occupation «illégale» des territoires palestiniens par Israël. La réalité juridique est plus complexe : la colonisation juive et l’érection d’une clôture de sécurité en Cisjordanie sont sans conteste illégales. Mais les experts ne s’entendent pas sur le caractère «illégal» de toute présence militaire israélienne en Cisjordanie à cause de l’ambiguïté dans la version anglaise de la résolution 242 des Nations Unies (1967). Le retrait doit se faire «des territoires» (from territories). Le retrait israélien de la totalité des territoires est-il obligatoire ou non en vertu de la résolution 242 ? L’interprétation de cette clause n’a jamais été éclaircie par les tribunaux.

Sur cette question, le directeur de la grille du RDI pense que Radio-Canada n’a pas le personnel nécessaire pour vérifier les faits contenus dans les 200 documentaires achetés chaque année. D’où l’importance d’écrire une présentation solide afin de faire les mises en garde nécessaires à l’intention des téléspectateurs. Le premier directeur responsable du contenu des documentaires ajoute que Radio-Canada fait confiance aux producteurs étrangers réputés (p. ex., la BBC), mais que la Société ne peut se départir de sa responsabilité d’évaluer sérieusement le contenu des œuvres diffusées.

Les deux cadres, qui cumulent plusieurs responsabilités, disent qu’il est impensable pour eux de regarder tous les documentaires avant la mise en ondes, surtout que, pour en acheter 200, il faut en visionner le double. Quand les artisans ont des doutes sur un documentaire, ils doivent demander conseil à l’un de leurs supérieurs. Cette fois, aucun signal d’alarme n’a été déclenché tout au long du processus. Le directeur de la grille du RDI estime qu’il s’agit d’un événement isolé, qui ne doit pas faire oublier le travail effectué depuis 14 ans. À la lumière de cette erreur, le premier directeur des documentaires ajoute qu’il lui faut resserrer le contrôle éditorial au Service des acquisitions.

Le documentaire aurait-il dû être diffusé ou non ?

Le fait que ce documentaire soit favorable à la cause palestinienne n’est pas en question ici. Radio-Canada a le droit de diffuser des films d’opinion, pourvu qu’ils soient clairement présentés comme tels. Radio-Canada doit aussi favoriser une diversité de points de vue dans sa programmation. Aucune comptabilité stricte n’existe sur les «points de vues» diffusés à propos du conflit israélo-palestinien, mais le premier directeur assure que ce souci de diversité existe. Avant que cette controverse n’éclate, il avait acheté les droits de documentaires israéliens forts intéressants qui seront diffusés au début 2009.

Le premier directeur pense que ce documentaire méritait d’être diffusé à cause de la renommée de certains des participants. Il est toutefois d’avis que, pour préserver l’intégrité de l’oeuvre, il ne faut pas se mettre à faire des retouches çà et là afin que le film n’ait plus l’air de dater de cinq ans. Il n’est donc pas d’accord avec la démarche du distributeur qui a dit avoir fait une mise à jour de Paix, propagande et Terre promise en 2008.

Le producteur et réalisateur du documentaire est convaincu que son film est toujours pertinent. Il m’a dit : «Cela ne change rien que la bande de Gaza ne soit plus colonisée par Israël, car ce territoire est devenu une prison à ciel ouvert.» La situation sur le terrain n’a pas changé, et il est toujours aussi vrai, à son avis, que les médias américains, écrits ou électroniques, omettent systématiquement de parler de l’occupation de la Cisjordanie et des raisons qui motivent la résistance palestinienne. Il prépare un nouveau film sur la couverture faite par les médias américains à propos de la bande de Gaza et de l’offensive israélienne au Liban.

Conclusion

L’erreur a déjà été reconnue par la direction de Radio-Canada. Les Normes et pratiques journalistiques n’ont pas été respectées dans la présentation du documentaire étranger Paix, propagande et Terre promise, diffusé à l’émission Les grands reportages, le 23 octobre 2008. Radio-Canada aurait dû préciser qu’il s’agissait d’un documentaire engagé, que la situation sur le terrain avait changé depuis cinq ans, date de production du film, notamment parce qu’Israël s’était retiré de la bande de Gaza. Enfin, il aurait dû être clair qu’il s’agissait d’une œuvre produite à l’étranger.

Étant donné les circonstances et les failles constatées dans le contrôle éditorial, ce documentaire n’aurait pas dû être diffusé.

Julie Miville-Dechêne

Ombudsman, Services français

Société Radio-Canada

2008-12-08

Adresse électronique : ombudsman@radio-Canada.ca

Site web : http:/www.radio-canada.ca/ombudsman

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