mercredi, octobre 10, 2007
Port Méthanier - Thomas Mulcair dénonce le projet
Le Journal de Montréal
10/10/2007 06h38
Le député néo-démocrate Thomas Mulcair, ancien ministre de l'Environnement au Québec, accuse son ancien gouvernement de favoriser le projet de port méthanier Rabaska aux dépens de la sécurité de la population de Québec.
Joint en France hier où il fait une pause après sa victoire dans Outremont, Thomas Mulcair ne se gêne plus maintenant pour dénoncer le projet qui, avec celui de la privatisation du parc du Mont- Orford, lui a coûté son poste de ministre de l'Environnement en janvier 2006.
Rappelons que la semaine dernière, le ministre Claude Béchard a écarté la Commission de protection du territoire agricole du projet pour accélérer le dossier.
Le promoteur du projet Rabaska est formé d'un conglomérat réunissant Gaz Métro, Enbridge et Gaz de France. Rappelons que Gaz de France sera fusionnée en 2008 avec le Groupe Suez, contrôlé en partie par Power Corporation, notamment propriétaire au Québec des journaux Gesca. «Je suis convaincu qu'un port méthanier à cet endroit, si proche d'un centre de population, de la Voie maritime du Saint-Laurent et d'écosystèmes sensibles, est une erreur majeure, dit Thomas Mulcair. J'ai refusé à l'époque de l'envoyer au BAPE pour ces raisons et elles sont toujours vraies aujourd'hui. »
Mulcair est d'autant plus à l'aise de dénoncer le projet que son nouveau parti, le NPD de Jack Layton, est la seule formation fédérale à avoir déposé un mémoire au BAPE, concernant Rabaska, pour s'opposer au projet.
États-Unis
Selon lui, «il est clair que Rabaska est pour approvisionner le marché du nordest des États-Unis, et rien d'autre», surtout pas pour diversifier le portefeuille énergétique du Québec.
Le gouvernement de Jean Charest ajoute «un peu de sucre autour de la pilule de Rabaska» en annonçant vouloir se servir du gaz naturel pour remplacer le mazout lourd. «C'est une bonne idée, ditil, mais on n'a pas besoin de Rabaska pour cela. Nous avons déjà une source sûre d'approvisionnement dans l'Ouest du Canada qui suffit.»
Le projet de port méthanier à Cacouna, qu'il a envoyé devant le BAPE lorsqu'il était ministre de l'Environnement du Québec, «ne représentait pas les mêmes risques», soutient-il. La concentration humaine y est beaucoup moindre que dans la région de la capitale et le fleuve, plus large, atténue les risques d'accident.
«J'ajouterais qu'un des principes de la nouvelle loi sur le développement durable n'est pas respecté à Rabaska, celui d'avoir un appui du milieu, ce qui est le cas à Cacouna», juge Mulcair.
Jamais, pour des raisons de sécurité, les autorités américaines n'autoriseraient un projet comme Rabaska. «Les plus hauts responsables de la Garde côtière américaine me l'ont confirmé, dit-il. Ils n'admettraient jamais des bateaux méthaniers en provenance de Russie ou d'Algérie dans leurs ports. Tout est sous leur contrôle.»
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