mardi, octobre 28, 2008

 

De quel côté souffle le vent ?, par Richard Martineau

Richard Martineau
Journal de Montréal
25/10/2008 07h11

À chaque élection, c'est la même chose : on se demande toujours pourquoi autant de gens ne prennent même pas la peine de voter.

Eh bien, j'ai une réponse à cette question.

Une réponse à deux volets : Pierre Michel Auger et André Reidl.

PLUTÔT ROUGES QUE MORTS

Imaginez : vous votez pour deux candidats adéquistes parce que vous voulez botter le cul du parti au pouvoir, et qu'est-ce qui arrive?

Les deux candidats que vous avez élus jettent leur macaron ADQ dans la poubelle et joignent les rangs du parti que vous vouliez déloger !

Bonjour la claque dans la face...

Pierre Michel Auger et André Reidl n'ont même pas eu la décence de se déclarer députés indépendants, non. Ils ont tout de suite sauté dans le paquebot du premier ministre pour ne pas couler avec la chaloupe de leur ancien chef.

Et ne venez pas me dire que c'est parce que nos deux zozos se sont soudainement convertis au credo libéral. Ces gars-là se foutent complètement du programme du PLQ (comme ils se foutaient de celui de l'ADQ). Tout ce qu'ils veulent, c'est un job.

Le parti au pouvoir aurait été d'obédience communiste qu'Auger et Reidl auraient glorieusement chanté L'Internationale, le torse drapé dans un drapeau à l'effigie de Lénine.

Comme le chantait Jacques Dutronc : «Je suis pour le communisme/Je suis pour le socialisme/Et pour le capitalisme/ Parce que je suis opportuniste/Il y en a qui contestent/Qui revendiquent et qui protestent/Moi, je ne fais qu'un seul geste/Je retourne ma veste/Toujours du bon côté/Je fais confiance aux électeurs/Et j'en profite pour faire mon beurre...»

DE NONOS À GÉNIES <7b>

Quant à Jean Charest, il fait preuve d'un même cynisme.

Un jour, l'ADQ est un parti de deux de pique peuplé d'ignorants et d'incultes. Le lendemain, les deux transfuges du parti de Mario Dumont sont accueillis avec fierté et enthousiasme.

Pourquoi? Parce que Jean Charest trouve que ce sont des candidats de valeur ?

Non. Parce que ça fait deux députés de plus de son bord. Auger et Reidl auraient le quotient intellectuel d'une lumière à frigidaire que le premier ministre vanterait leur grande intelligence.

Tous ces gens-là se foutent des électeurs et de la démocratie. Tout ce qui les intéresse, c'est de pousser la rondelle dans le filet de l'adversaire.

TOUTES VOILES DEHORS

Tous les sociologues et les économistes le disent : le Québec est dans la merde jusqu'au cou.

Les solutions pour nous sortir du trou existent. Tous les spécialistes les connaissent. Mais AUCUN politicien ne les mettra en application.

Pourquoi ? Pour ça. Pour la même raison qu'Auger et Reidl ont changé de parti, et que Jean Charest les a accueillis à bras ouverts.

Parce que les politiciens ne pensent qu'à une seule et unique chose : rester au pouvoir. Se faire réélire.

Ils se foutent du Québec, ils se foutent du Canada, ils se foutent de l'idéologie, du bien-être des travailleurs, de la santé de la démocratie ou du programme de leur parti.

Ils ne sont ni de droite ni de gauche, ni verts ni rouges ni bleus.

Ils sont dans le vent, c'est tout.

Et ils ajustent leurs voiles selon sa direction.

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Sauvons les bars de danseuses !, par Richard Martineau

Richard Martineau
Journal de Montréal
27/10/2008 05h57

Décidément, un vent de puritanisme souffle sur le pays.

Après Stephen Harper qui fait un signe de croix dès qu'il entend le mot «phoque» et le Conseil du statut de la femme qui s'énerve le poil des jambes dès que Madonna lève la cuisse un peu trop haut, c'est maintenant au tour du maire de Granby de vouloir fermer le dernier bar de danseuses de sa municipalité afin de protéger «la vocation familiale du centre-ville».

Montréal va-t-il imiter Granby? Pas si l'on en croit la porte-parole du maire Tremblay.

«Montréal a une forte vocation économique, internationale et culturelle», a expliqué madame Sauriol au Journal.

UN FLEURON DE NOTRE PATRIMOINE

Qu'est-ce que les bars de danseuses ont à voir avec l'économie, le tourisme et la culture, vous demandez-vous ?

Eh bien, tout.

Premièrement, les bars de danseuses font partie du patrimoine québécois.

Qu'est-ce qu'on retrouve dans chaque municipalité de la Belle Province ? Une caisse pop, une pharmacie Jean-Coutu, une église et un bar de danseuses. Avec les usines en tôle ondulée et les roulottes à patates frites, ces monuments constituent les quatre piliers du patrimoine architectural québécois.

Du Red Light de Val-d'Or au Triple Sexe de Jonquière en passant par La Tigresse de Sherbrooke et Le Body Shop de Saint-Antoine, les bars de danseuses sont aux villages québécois ce que les ponts couverts sont au sud des États- Unis.

TRAPPES À TOURISTES

Vous pensez vraiment que les touristes viennent à Montréal pour voir le Stade olympique, la Place Ville-Marie et la basilique Notre-Dame ?

Non : ils viennent à Montréal pour aller prendre un verre chez Parée et chez Wanda's.

Des ruines, des buildings et des églises, les touristes en ont en masse, chez eux. Ça leur sort par les oreilles.

Mais des belles filles qui tournent autour d'un poteau sur She's Got The Look de Roxette, ça, ils n'en ont pas.

Au lieu de fermer les bars de danseuses, les maires du Québec devraient les subventionner.

Non, c'est vrai : que feraient les joueurs de hockey si Parée n'existait pas ? Où rencontreraient-ils leurs blondes ?

LA MECQUE

Pourquoi les amateurs de course automobile aiment-ils venir à Montréal, selon vous ? Pour la beauté du circuit Gilles- Villeneuve ?

Non. Ils aiment venir chez nous parce que Montréal compte plus de bars de danseuses au kilomètre carré que n'importe quelle autre ville nord-américaine.

Ce ne sont pas Gérald Tremblay, Raymond Bachand et Michael Fortier qu'il faut envoyer au chevet de Bernie Ecclestone pour sauver la F-1. Ce sont les propriétaires des clubs de danseuses de la métropole ! Le patron du Solid Gold, le gérant du Super Sexe !

Eux sauraient trouver les mots pour amadouer Bernie. Les mots, mais surtout les images.

Et puis, tout le monde sait que Montréal est l'une des capitales mondiales de la danse. Marie Chouinard, Ginette Laurin, Édouard Lock et Louise Lecavalier sont reconnus par-tout dans le monde.

Idem pour la jeune et jolie Sandra dans la deuxième partie de son spectacle...

Bref, pas sûr que le maire de Granby ait pris la bonne décision en fermant le dernier club de danseuses de la ville.

Après tout, s'il n'aime pas l'idée que des gens paient pour voir des créatures à poil, pourquoi ne ferme-t-il pas le zoo?

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vendredi, octobre 24, 2008

 

Procès de Thomas Lubanga devant la Cour pénale internationale, par Marie-Êve Marineau

Questions et réponses


Où en est actuellement le procès de Lubanga ?

Dans sa décision du 3 septembre 2008, la Chambre de première instance a rejeté la demande du procureur de lever la suspension de la procédure dans le procès de Thomas Lubanga, qu’elle avait ordonnée le 13 juin 2008. Dans cette précédente décision, la Chambre de première instance avait décidé à l’unanimité de «suspendre» la procédure contre Lubanga—interrompant ainsi le premier procès de la Cour pénale internationale (CPI)—en raison de l’incapacité de l’accusation de divulguer plus de 200 documents rassemblés au cours de son enquête et contenant des informations pouvant être utilisées «à décharge». La Cour définit comme éléments «à décharge» les documents qui démontrent ou tendent à démontrer l’innocence de l’accusé, qui atténuent la culpabilité de l’accusé, ou les informations susceptibles de remettre en cause la crédibilité des preuves de l’accusation. Selon les juges, «le droit à un procès équitable—qui est sans nul doute un droit fondamental—inclue le droit à la communication des éléments de preuve à décharge.»

Les informations en cause ont été recueillies sous l’article 54(3)(e) du Statut de Rome. Cet article permet au procureur de recevoir des documents ou des renseignements demeurant confidentiels mais qui doivent servir «uniquement à obtenir de nouveaux éléments de preuve». Ces informations confidentielles sont sensées être un «tremplin» pour l’accusation pour obtenir de nouvelles preuves lors de son enquête pouvant être utilisées lors du procès. Si l’accusation veut utiliser ces informations pendant le procès—ou respecter son obligation de communiquer à la défense les éléments à décharge recueillis sous cet article—elle doit obtenir l’autorisation de la source. Les sources concernées avaient antérieurement refusé d’accepter la communication des informations pouvant être utilisées à décharge et qui se trouvaient en la possession de l’accusation.

Est-ce que cela signifie que Lubanga sera remis en liberté ?

Ce jugement ne signifie pas que Lubanga sera remis en liberté. Le 23 juin, l’accusation a fait appel du jugement prononcé par la Cour le 13 juin, ordonnant de «suspendre» la procédure, entre autres points de débat. Toute décision relative à la libération de Lubanga est liée à la décision de la Cour d’appel. Cette décision est toujours en instance.

Alors pourquoi la Chambre de première instance a-t-elle rendu un jugement ?

Si toute décision relative à la libération de Lubanga dépend du résultat de la décision prise par la Cour d’appel, pendant ce temps l’accusation s’est employée à obtenir la communication de plus de 200 documents contenant des informations à décharge, afin de répondre aux préoccupations de la Chambre pour pouvoir «relancer» le procès de Lubanga. La Chambre a gardé le pouvoir de «lever» à n’importe quel moment la suspension qu’elle avait ordonnée, pourvu que certaines conditions soient remplies. La Chambre a jugé que les propositions de l’accusation ne remplissaient pas les conditions permettant de reprendre le procès.

Pourquoi la Chambre a-t-elle rejeté les propositions de l’accusation ?

La Chambre a estimé qu’il y avait encore trop de restrictions sur les documents pouvant être utilisés à décharge pour garantir que Lubanga bénéficierait d’un procès équitable. Les 200 documents et plus dont dispose le Bureau du procureur ont été fournis par les Nations Unies (ONU) et des organisations non gouvernementales (ONG) et ne pouvaient pas être communiqués sans le consentement des sources d’information.

Sur ces quelque 200 documents, 152 provenaient de l’ONU. L’ONU imposait des restrictions—en termes d’examen par la Chambre de ces documents et de leur communication à la défense—pour 99 de ces documents. Parmi les 50 documents et plus provenant des ONG, leur communication est actuellement envisagée pour seulement trois d’entre eux. Le nombre de documents restants fournis par des ONG et pouvant être divulgués n’était pas encore précisé, non plus que la façon dont ils le seraient.

Pourquoi les sources ne peuvent-elles pas tout simplement transmettre les informations ?

Comme nous l’avons déjà précisé, les informations qui font débat ont été recueillies sous l’article 54(3)(e) du Statut de Rome, ce qui signifie que si ces éléments doivent être utilisés de quelque façon pour le procès—même si c’est à décharge—l’accusation doit obtenir l’autorisation de la source. La nécessité d’obtenir ce consentement aide à s’assurer, par exemple, que ces sources ne sont pas exposées sans le savoir ou sans le vouloir à des risques pour leur sécurité à cause de leur coopération avec la CPI. Cela est particulièrement nécessaire pour les sources qui opèrent dans des pays où la CPI mène des enquêtes.

Dans sa décision, la Chambre de première instance a précisé que «la responsabilité des problèmes persistants […] n’incombe pas aux sources, qui ont cherché à s’acquitter de leurs mandats respectifs. Comme l’a déjà observé la Chambre de première instance, les Nations Unies et les ONG ont conclu les accords concernés en toute bonne foi, et ont cherché par la suite à aider la Cour dans une mesure compatible avec leurs responsabilités propres.»

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Kirghizistan: Prétéger les lesbiennes et les hommes transgenres contre les abus, par Iba Bouramine


Les femmes lesbiennes et bisexuelles ainsi que les hommes transgenres au Kirghizistan sont victimes de violents abus dont des viols, aussi bien dans le contexte familial que de la part d’inconnus dans la rue, selon un rapport publié aujourd’hui par Human Rights Watch. Le rapport appelle le gouvernement kirghize à reconnaître le problème et à protéger les victimes, et demande à l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) et aux autres institutions européennes d’intensifier leurs efforts contre les violences motivées par l’orientation sexuelle et l’identité de genre.

Fondé sur des entretiens détaillés, le rapport de 49 pages intitulé “These Everyday Humiliations: Violence Against Lesbians, Bisexual Women, and Transgender Men in Kyrgyzstan” (“Ces humiliations de tous les jours : la violence contre les femmes lesbiennes et bisexuelles et les hommes transgenres au Kirghizistan”) relate les passages à tabac, les mariages forcés, et les violences physiques et psychologiques que subissent les femmes lesbiennes et bisexuelles et les hommes transgenres. Le gouvernement refuse de les protéger ou de s’attaquer au climat de préjugés qui forme le contexte de ces agressions.

“Personne ne devrait avoir à faire face à la brutalité ou au danger à cause de qui il est ou de qui il aime”, a déclaré Boris Dittrich, directeur de plaidoyer du Programme des Droits des lesbiennes, gays, bisexuel(le)s et transgenres de Human Rights Watch. “Il est temps que le gouvernement protège ces communautés au lieu de nier leur existence.”

Le rapport observe que l’OSCE, qui mène des programmes au Kirghizistan, s’emploie à combattre les crimes de haines et les violences liées à l’identité dans toute l’Europe. Cependant, les Etats-Unis et le Saint Siège ont fait barrage à ce que l’orientation sexuelle soit incluse dans son mandat.

De nombreuses personnes interviewées pour le rapport ont déclaré avoir été violées en guise de punition pour ne pas s’être conformées aux normes de genre, ou pour les “guérir” de leur différence. Une lesbienne a raconté comment, quand elle avait 15 ans, les frères de sa petite amie l’ont violée brutalement en lui disant : “Voilà ta punition pour être comme tu es et traîner autour de notre sœur.”

Une autre femme a raconté à Human Rights Watch qu’une connaissance l’avait enfermée dans une pièce avant de faire entrer plusieurs hommes pour la violer. Les hommes avaient promis à cette connaissance “qu’ils l’aideraient à me ‘guérir’” d’être une lesbienne, a-t-elle rapporté.

Les préjugés sociaux omniprésents dans ce pays d’Asie Centrale ne laissent que peu d’espoir aux victimes d’obtenir la protection du gouvernement, selon le rapport. Il arrive que les policiers eux-mêmes abusent des femmes lesbiennes et bisexuelles et des hommes transgenres. La police a également harcelé et opéré des rafles contre les organisations qui défendent les droits fondamentaux de ces groupes.

Dans l’ensemble du Kirghizistan, un unique refuge pour les survivants à des violences domestiques – géré par une organisation non-gouvernementale – offre des services spécifiques pour les lesbiennes ou les personnes transgenres.

Une loi ambitieuse votée en 2003 devrait protéger toutes les victimes de violences domestiques. Cependant, le rapport a établi qu’il reste beaucoup à faire pour mettre en œuvre cette loi, y compris former les fonctionnaires de la justice criminelle à enquêter sur les violences domestiques, et sensibiliser le grand public aux dispositions prévues par la loi.

Le gouvernement a fermé les yeux sur la nécessité de faire face aux questions d’orientation sexuelle ou d’identité de genre. Dans certains cas, des fonctionnaires ont eux-mêmes cautionné la haine et la violence. En 2005, lors d’une table ronde sur les droits de l’homme, un fonctionnaire du Ministère de l’Intérieur a déclaré à propos des lesbiennes et des hommes gays : “Je les battrais, moi aussi. Imaginons que je me promène dans un parc avec mon fils. Et voilà deux hommes qui marchent en se tenant par la main. Moi aussi, je les tabasserais.”

Tandis que le Kirghizistan a fait des efforts pour répondre aux violences contre les femmes en général, certains groupes sont toujours ignorés ou exclus. Human Rights Watch a appelé les autorités kirghizes à améliorer les services directs pour les lesbiennes et les hommes transgenres ; à sensibiliser le public au sujet des violences domestiques et des questions de droits sexuels, et à créer des mesures pour le changement légal d’identité afin de respecter et de reconnaître le droit de chaque personne à décider de son identité de genre.

Human Rights Watch a également pressé l’OSCE de s’attaquer aux problèmes de droits humains, y compris la discrimination et la violence contre les lesbiennes et les hommes transgenres, dans ses formations destinées aux policiers et ses autres programmes au Kirghizistan.

“Les programmes contre la violence ne marcheront pas à moins qu’ils ne touchent toutes les personnes vulnérables,” a déclaré Dittrich. “L’Europe ne devrait pas fermer les yeux comme le gouvernement du Kirghizistan.”

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Union européenne : Résister à l’emploi d’assurances diplomatiques, par Noémie Cournoyer

L’Union européenne devrait résister aux tentatives du gouvernement britannique pour faire accepter le recours aux assurances diplomatiques contre la torture pour les expulsions et les extraditions de personnes considérées comme une menace à la sécurité nationale, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd’hui.

Le rapport de 36 pages, intitulé « Not the Way Forward: The UK’s Dangerous Reliance on Diplomatic Assurances » («Fausse route: La confiance dangereuse du Royaume-Uni en les assurances diplomatiques»), appelle l’UE à faire observer ses propres Lignes directrices sur la torture et à refuser de légitimer des promesses non fiables contre la torture faites par des gouvernements auteurs d’exactions.

«La raison pour laquelle il existe une interdiction internationale de renvoyer des personnes vers des lieux où elles courent le risque d’être torturées est précisément que des gouvernements auteurs d’exactions ne sont pas dignes de confiance», a déclaré Julia Hall, conseillère senior sur l’antiterrorisme à Human Rights Watch. «Les personnes soupçonnées de terrorisme qui risquent la torture dans leurs pays d’origine devraient bénéficier de procès équitables dans l’UE.»

Le rapport décrit en détail la campagne menée par gouvernement britannique dans diverses assemblées de l’UE en faveur d’une plus large acceptation des assurances diplomatiques, dont les autorités britanniques prétendent qu’elles sont un «véritable chemin à suivre» pour les pays européens. Le Royaume-Uni mène actuellement campagne, au sein du G6 (groupe de ministres de l’Intérieur de France, Allemagne, Italie, Pologne, Espagne et du Royaume-Uni), pour une plus large approbation de l’UE de sa politique des «expulsions avec assurances diplomatiques». Lors de rencontres à Venise et Sopot en 2007, le G6 a émis des déclarations finales appelant à plus ample exploration des possibilités de recours aux assurances diplomatiques et à la recherche d’un consensus sur leur utilisation dans l’UE.

Le Royaume-Uni a aussi plaidé pour que soient envisagées des expulsions dans le cadre de menaces à la sécurité nationale en s’appuyant sur des assurances diplomatiques, avant une réunion du Conseil Justice et Affaires intérieures en novembre 2007. Le groupe de travail chargé de préparer le programme de cette réunion a refusé de mettre la question à l’ordre du jour, invoquant le malaise de certains Etats membres quant au fait que le recours à de telles assurances puisse s’inscrire dans la politique de l’UE.

En février 2008, la Direction générale des relations extérieures de la Commission européenne a exprimé sa profonde préoccupation que le recours à ces assurances puisse porter atteinte à l’interdiction internationale de la torture et aux efforts pour éradiquer ce type d’exactions.

«Jusqu’ici, l’UE est restée ferme et a rejeté les tentatives du Royaume-Uni d’affaiblir l’interdiction de la torture», a indiqué Julia Hall.

Le rapport de Human Rights Watch, au delà de sa description des efforts du Royaume-Uni pour plaider auprès de l’UE en faveur d’une plus large acceptation des assurances diplomatiques, examine la jurisprudence récente à la Cour européenne des droits de l’homme dans des affaires impliquant des assurances diplomatiques. L’une de ces affaires est Saadi c. Italie, dans laquelle le Royaume-Uni est intervenu en tentant sans succès d’édulcorer l’interdiction des renvois vers des lieux où existent des risques de mauvais traitements. Le rapport explique aussi la façon dont d’autres pays –y compris des membres de l’UE comme le Danemark, l’Italie et l’Espagne, ainsi que la Suisse, la Russie, le Kirghizistan et le Turkménistan – explorent ou utilisent déjà les assurances diplomatiques pour des expulsions et des extraditions, contribuant ainsi à affaiblir l’interdiction internationale des transferts vers des lieux où existent des risques de torture.

«Le gouvernement britannique donne un mauvais exemple à un moment où les mesures conçues pour empêcher la torture sont mises à mal», a ajouté Julia Hall. «Il est dérangeant que d’autres pays de l’UE qui ont une longue histoire en faveur de la promotion et de la protection des droits humains suivent l’exemple du Royaume-Uni. Tous les Etats membres de l’UE devraient exiger des comptes aux coupables de torture, et non collaborer avec eux.»

Le nouveau rapport attire l’attention sur deux appels devant la Chambre haute du parlement du Royaume-Uni, la Chambre des Lords, en octobre 2008. Dans RB et U c. Secrétaire d’Etat au département de l’Intérieur, qui sera entendu les 22 et 23 octobre 2008, les expulsés potentiels sont deux Algériens, et les assurances fournies par les autorités algériennes ont été négociées pour chacun d’eux. Les 28 et 29 octobre, les Lords entendront Secrétaire d’Etat au département de l’Intérieur c. OO (Othman) impliquant Omar Othman (également connu sous le nom d’Abou Qatada), un islamiste radical accusé de liens avec Al-Qaïda. Le Royaume-Uni cherche à expulser Othman en s’appuyant sur des assurances fournies par les autorités jordaniennes dans le cadre d’un «protocole d’entente» général entre le Royaume-Uni et la Jordanie.

Le gouvernement britannique admet qu’en l’absence de ces assurances, ces hommes seraient exposés au risque de torture ; c’est donc l’efficacité des assurances qui se trouve au cœur de ces appels. En jugeant ces appels, la plus haute cour britannique s’attaquera pour la première fois à la politique gouvernementale des «expulsions avec assurances diplomatiques», importante composante de sa stratégie antiterroriste. Human Rights Watch et l’organisation Justice, affiliée à la Commission internationale des juristes et basée à Londres, ont soumis pour étude un « amicus brief » (document juridique permettant à une tierce partie de témoigner sur une affaire) dans les deux appels.

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Cinq défenseurs reçoivent le Prix Human Rights Watch, par Anne Humphreys

Cinq défenseurs des droits humains courageux et désintéressés, originaires de Birmanie, du Congo, d’Arabie Saoudite, du Sri Lanka et d’Ouzbékistan, se partagent le prestigieux Prix des Défenseurs des Droits humains 2008, a annoncé Human Rights Watch aujourd’hui. Les cinq lauréats ont tous été persécutés et menacés à cause de leur travail. L’un des lauréats, l’avocat saoudien Abd al-Rahman al-Lahim, est sous le coup d’une interdiction de voyager, que Human Rights Watch demande instamment au gouvernement saoudien de lever, afin qu’il puisse recevoir son prix en personne à Londres.

Les cinq lauréats du Prix des Défenseurs des Droits humains 2008 de Human Rights Watch sont :



Bo Kyi, co-fondateur d’Assistance Association of Political Prisoners, Birmanie (Association d’aide aux prisonniers politiques) ;


Mathilde Muhindo, qui lutte pour que le viol ne soit plus utilisé comme une arme de guerre en République démocratique du Congo ;


Abd al-Rahman al-Lahim, avocat des droits humains en Arabie Saoudite ;


Sunila Abeysekera, fondatrice du groupe sri lankais pour les droits humains INFORM ; et


Umida Niazova, journaliste ouzbèke qui a couvert les événements d’Andijan.

«En dépit des dangers et des difficultés qu’ils rencontrent quotidiennement, ces cinq militants continuent à dénoncer les exactions et à réclamer justice pour les victimes de violations des droits humains dans leurs propres pays», a déclaré Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch. «C’est un honneur de se tenir aux côtés de personnes aussi courageuses et déterminées, et nous espérons que ce prix les aidera à poursuivre leur travail aussi efficacement et sûrement que possible.»

Les équipes de Human Rights Watch travaillent en étroite collaboration avec les défenseurs des droits humains pour mener à bien leurs enquêtes sur les droits humains dans plus de 80 pays dans le monde. Ces défenseurs seront honorés au cours des dîners annuels de Human Rights Watch organisés en 2008 à Chicago, Genève, Hambourg, Londres, Los Angeles, Munich, New York, Paris, San Francisco, Santa Barbara, Toronto et Zurich.

Bo Kyi, Birmanie

Alors qu’il était étudiant, Bo Kyi a participé en Birmanie au «Soulèvement du 8.8.88», un mouvement populaire de révolte contre le régime militaire qui a connu un véritable tournant le 8 août 1988. Ce jour-là, après des mois d’agitation, des millions de personnes sont descendues dans les rues pour réclamer la fin du régime militaire. La réponse violente du gouvernement militaire à ce soulèvement s’est soldée par la mort de près de 3000 personnes au cours des sept mois de manifestations.

«Le monde extérieur a largement ignoré les événements qui se déroulaient en Birmanie, mais pour moi il n’y avait pas d’échappatoire», a déclaré Bo Kyi. «Comme étudiant à Rangoon, j’ai participé à de nombreuses manifestations et j’ai été témoin de la répression brutale menée par la police anti-émeutes, qui a tué et blessé tant de personnes.»

Bo Kyi a finalement passé sept ans et trois mois en détention pour son militantisme politique. A maintes reprises, il a subi en prison des interrogatoires, des passages à tabac, il a été mis aux fers et torturé, dans des conditions ignobles. En prison, Bo Kyi a appris à parler et à écrire l’anglais, dissimulant ses documents d’apprentissage chaque fois qu’un gardien passait devant sa cellule.

Lorsqu’il a été libéré, Bo Kyi a fui vers la frontière entre la Birmanie et la Thaïlande, où il a aidé à fonder l’Assistance Association of Political Prisoners (Association d’aide aux prisonniers politiques) à Mae Sot, en Thaïlande. Environ 1920 militants politiques sont encore emprisonnés en Birmanie, où ils subissent des traitements abominables. Le nombre des détenus a augmenté de façon spectaculaire après la répression d’août et septembre 2007, lorsque les forces de sécurité ont brutalement réprimé les manifestations pacifiques de militants, de moines et de citoyens ordinaires.

L’association fondée par Bo Kyi agit pour le compte des anciens prisonniers politiques et pour les actuels et ainsi que leurs familles. Elle leur fournit une aide financière et des soins médicaux, surveille les conditions de vie dans les prisons et lutte au niveau international pour la libération des prisonniers.

Tout au long des 20 dernières années, Bo Kyi a fait preuve d’un courage sans faille, faisant connaître son histoire et celles d’autres prisonniers politiques, et révélant les exactions commises par le gouvernement militaire birman. Human Rights Watch rend hommage à Bo Kyi pour ses efforts héroïques pour s’élever contre la répression birmane et pour plaider au nom de ceux qui ont osé critiquer le gouvernement militaire.

Mathilde Muhindo, République démocratique du Congo

«Les femmes et les enfants paient chèrement le prix de la guerre en République démocratique du Congo», a déclaré Mathilde Muhindo. «Les violences sexuelles dans les provinces de l’est devraient être envisagées dans leur propre contexte – une guerre dans la guerre. Une guerre contre les femmes.»

Mathilde Muhindo, ancienne députée du Congo, cherche à aider les victimes de viol au Sud Kivu, dans l’est du Congo, qui est ravagé par le conflit armé depuis plus de dix ans. Elle attire l’attention sur l’emploi systématique et largement répandu des violences sexuelles par les soldats gouvernementaux et des groupes armés – à savoir l’esclavage sexuel, les viols collectifs et les mutilations – et sur les conséquences désastreuses de ces actes pour les victimes.

En tant que directrice du Centre Olame, une organisation non gouvernementale pour les droits des femmes, Mathilde Muhindo fournit une aide psychologique et pratique absolument nécessaire aux victimes d’exactions et donne aux femmes la capacité de lutter contre la discrimination et les violences sexuelles pratiquées massivement. Pour répondre à la crise – des dizaines de milliers de femmes et de filles ont été violées – elle a aussi créé une commission parlementaire pour enquêter sur le viol comme arme de guerre.

En partenariat avec Human Rights Watch et d’autres groupes, Mathilde Muhindo a demandé avec insistance à l’Union européenne, aux Etats-Unis et à d’autres pays, de se pencher sur ces atrocités commises dans l’est du Congo. Elle a dirigé une coalition d’organisations locales de femmes qui ont plaidé avec succès pour une loi détaillée sur les violences sexuelles. Mathilde Muhindo a reçu des menaces de mort à cause de son action, mais elle refuse d’être réduite au silence. Human Rights Watch rend hommage à Mathilde Muhindo pour son dévouement sans faille pour la sécurité, la santé et les droits des femmes les plus vulnérables, et souvent oubliées, de l’est du Congo.

Abd al-Rahman al-Lahim, Arabie Saoudite

L’engagement d’Abd al-Rahman al-Lahim en faveur de la justice est manifeste dans sa lutte au nom de ceux qui en Arabie Saoudite ont été arbitrairement persécutés sur de douteuses interprétations de la Charia (loi islamique). Sa quête constante pour la justice et sa connaissance approfondie des enseignements islamiques sont des catalyseurs précieux du changement dans les lois saoudiennes oppressives.

Au premier rang des avocats pour les droits humains en Arabie Saoudite, Abd al-Rahman al-Lahim défend les droits des femmes, des enseignants et des militants des droits humains qui ont été injustement accusés selon les interprétations étroites de la loi islamique par les autorités religieuses saoudiennes. Il a été arrêté plusieurs fois, incarcéré et condamné à une interdiction de voyager hors du royaume, à cause de sa défense sans faille des droits des militants saoudiens, mais il continue à livrer courageusement combat pour la justice.

Abd al-Rahman al-Lahim est un étudiant de la Charia de formation classique. C’est sa compréhension des enseignements religieux islamiques qui fait de lui une force aussi formidable pour la réforme en faveur des droits humains. Abd al-Rahman al-Lahim fournit des services juridiques gratuits à ceux qui en ont désespérément besoin et il est en train de rédiger un guide complet sur les droits humains en Arabie Saoudite. Lorsque le système judiciaire saoudien les a mis en échec, lui et ses clients, Human Rights Watch a aidé à défendre les affaires d’Abd al-Rahman al-Lahim auprès des décideurs saoudiens, et avec succès : le Roi Abdallah a gracié six victimes dont les droits humains avaient été violés et qui étaient défendues par Abd al-Rahman al-Lahim. Human Rights Watch rend hommage à Abd al-Rahman al-Lahim pour sa protection des droits humains des habitants d’Arabie Saoudite et pour son engagement en faveur d’une réforme judiciaire progressiste.

Sunila Abeysekera, Sri Lanka

Sunila Abeysekera, l’une des militantes les plus connues au Sri Lanka, conseille Human Rights Watch pour ses enquêtes sur les droits humains dans ce pays depuis plus de quinze ans. Elle a lutté inlassablement contre les exactions commises par les deux parties opposées dans la longue guerre civile du Sri Lanka.

«Quand j’ai commencé à travailler pour les droits humains il y a vingt ans, ce n’était pas facile», a déclaré Sunila Abeysekera. «Vous êtes considéré comme fauteur de troubles, parfois comme traitre. Contester le rôle du gouvernement et des différents acteurs politiques dans la destruction des structures démocratiques et dans la création d’un environnement militariste a provoqué des attaques de toutes les parties.»

Comme directrice d’INFORM, une organisation non gouvernementale de défense des droits humains, Sunila Abeysekera lutte pour révéler les exactions graves et pour apporter un changement institutionnel. Depuis plus de vingt ans, Sunila Abeysekera se bat contre la culture bien établie d’impunité afin de faire rendre des comptes aux auteurs de disparitions forcées, de meurtres de civils de toutes les appartenances ethniques et de violences contre les femmes, et pour la protection des personnes déplacées du fait du conflit armé.

Du fait de sa rare aptitude à agir en tant que chercheuse, militante et porte-parole aussi bien au Sri Lanka qu’à l’étranger, Sunila Abeysekera est reconnue au niveau international comme l’une des militantes remarquables du Sri Lanka en faveur des droits humains. Dans une guerre dominée par les tensions ethniques, elle refuse de prendre parti, dénonçant les exactions commises tant par le gouvernement que par les séparatistes armés, les Tigres Tamouls. Sa neutralité et son engagement acharné ont valu à Sunila Abeysekera le respect des Cinghalais comme des Tamouls. Elle a reçu des menaces de mort pour son action dans un environnement qui est devenu de plus en plus difficile pour les défenseurs des droits humains, mais elle poursuit résolument ses efforts. Human Rights Watch rend hommage à Sunila Abeysekera pour la réduction du fossé entre les groupes ethniques et pour sa défense des droits humains de tous les citoyens sri lankais.

Umida Niazova, Ouzbékistan

Militante de longue date et collaboratrice de Radio Free Europe/Radio Liberty ainsi que d’autres agences de presse, Umida Niazova a été jugée en Ouzbékistan en avril 2007 pour «distribution de documents causant le désordre public», entre autres chefs d’accusation. Malgré la menace d’une longue peine d’emprisonnement, Umida Niazova a continué de critiquer le gouvernement ouzbèke et ses lois répressives. «C’est l’idée même d’une démocratie», a dit Umida Niazova au tribunal. «Si nous souhaitons construire une société civile, il doit être permis de critiquer les autorités.»

Umida Niazova incarne la lutte des défenseurs ouzbèques des droits humains qui, en dépit de la répression gouvernementale, continuent à s’élever contre les exactions commises par le gouvernement. Pendant les trois années qui se sont écoulées depuis que les forces gouvernementales ont tué des centaines de manifestants pacifiques dans la ville d’Andijan à l’est du pays, les dirigeants de l’Ouzbékistan ont continué à se livrer sans répit au harcèlement, aux interrogatoires, aux détentions à domicile et aux détentions arbitraires des acteurs de la société civile. Umida Niazova, journaliste indépendante à Tachkent et ancienne traductrice pour Human Rights Watch, a été arrêtée en janvier 2007 et condamnée en mai 2007 sur la base d’accusations à motivation politique. Lors de sa comparution en appel, elle a été forcée de dénoncer le travail de Human Rights Watch et de reconnaître publiquement sa culpabilité. Elle a fini par être amnistiée, mais il était sous-entendu qu’elle ne reprendrait pas ses activités journalistiques ou de défense des droits humains en Ouzbékistan.

Faisant un geste symbolique en réponse aux critiques de la part de l’Union européenne et des Etats-Unis, le gouvernement ouzbèke a récemment libéré quelques défenseurs des droits humains qui se trouvaient en prison. Ces mises en liberté sont positives. Mais, comme le démontrent les expériences d’Umida Niazova, la société ouzbèke est loin d’être libre. Le gouvernement continue à nier sa responsabilité pour son rôle dans le massacre survenu en mai 2005 à Andijan, et il réduit au silence ceux qui remettent en question la version officielle du massacre. Human Rights Watch rend hommage à Umida Niazova, qui, à ses propres risques et au prix de grands sacrifices, s’est fait l’avocate de ses concitoyens et a contraint la communauté internationale à examiner le bilan déplorable du gouvernement ouzbèke en matière de droits humains.

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jeudi, octobre 23, 2008

 

L’ONU appelée à mettre fin aux exécutions de délinquants mineurs, par Renata Daninsky

Alors que les Etats membres de l’ONU s’apprêtent à débattre pendant trois jours sur les droits de l’enfant, plus de 300 organisations non gouvernementales (ONG) de 82 pays ont appelé l’Assemblée générale de l’ONU à entreprendre une action urgente pour mettre fin aux exécutions pour des crimes commis par des enfants, a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch.

L’immense majorité des Etats fait appliquer l’interdiction absolue de la peine de mort pour des individus ayant commis des crimes alors qu’ils étaient enfants, en accord avec le droit international. Mais le nombre total de ces exécutions est en augmentation. Cinq pays –l’Iran, l’Arabie Saoudite, le Soudan, le Pakistan et le Yémen – ont procédé à 32 de ces exécutions depuis janvier 2005, et ont plus de 100 autres délinquants mineurs dans le couloir de la mort.

«Des groupes du monde entier s’accordent à dire que ces exécutions sont un crime», a expliqué Clarisa Bencomo, chercheuse sur les droits de l’enfant pour le Moyen Orient et l’Afrique du Nord à Human Rights Watch. «L’Assemblée générale devrait exiger que les pays mettent immédiatement fin à ces meurtres et votent des réformes pour que plus personne ne soit jamais exécuté pour un crime commis pendant l’enfance.»

L’Iran est au premier rang de l’augmentation récente des exécutions de délinquants mineurs. De 2000 à 2004, cinq Etats sont connus pour avoir exécuté 18 délinquants mineurs, avec neuf exécutions aux Etats-Unis et cinq en Iran représentant la majorité. Les Etats-Unis ont supprimé la peine de mort pour les mineurs en mars 2005, mais depuis janvier 2005, l’Iran a procédé à 26 des 32 exécutions de délinquants mineurs dans le monde entier. Parmi les ONG qui demandent à l’Assemblée générale d’agir figurent plusieurs organisations des cinq pays qui exécutent actuellement des délinquants mineurs, et la lauréate iranienne du Prix Nobel, Shirin Ebadi, a soutenu leur déclaration.

Le 15 octobre 2008, l’Assemblée générale de l’ONU ouvrira son débat annuel sur les droits de l’enfant. Des résolutions antérieures de l’Assemblée générale ont comporté un appel général aux Etats pour qu’ils se conforment à leurs obligations à l’égard du traité international pour mettre fin à la peine de mort pour les mineurs, mais dans des termes si généraux que même des Etats qui exécutent des délinquants mineurs ont appuyé ces résolutions.

La pétition des ONG est initiée conjointement par le Réseau d'information des droits de l'enfant (Child Rights Information Network, ou CRIN) et Human Rights Watch. La pétition exhorte les Etats membres de l’ONU à reconnaître l’urgence de la situation actuelle en appelant à un moratoire immédiat sur toutes les exécutions de délinquants mineurs et à commuer les condamnations à mort existantes en peines de prison ou autres peines conformément aux normes de la justice internationale pour les mineurs. Les Etats qui interdisent la peine de mort pour les délinquants mineurs devraient veiller à ce que des garanties essentielles soient en place de sorte que des enfants ne soient pas par erreur condamnés à mort. Ces garanties devraient comporter une assistance juridique, un enregistrement universel des naissances et une formation pour les juges et les procureurs sur la justice pour les mineurs.

La pétition appelle aussi l’Assemblée générale à demander un rapport au Secrétaire général de l’ONU sur le respect par tous les Etats de l’interdiction absolue de la peine de mort pour les mineurs, donnant des informations sur le nombre de délinquants mineurs actuellement dans le couloir de la mort ainsi que le nombre de mineurs exécutés au cours des cinq dernières années. Un tel rapport serait un outil important pour identifier les bonnes pratiques que les Etats peuvent utiliser pour appliquer l’interdiction absolue de ces exécutions et pour établir des repères permettant d’avancer vers une application intégrale.

«L’Assemblée générale devrait adopter des recommandations fermes et détaillées sur les mesures à prendre par les Etats pour mettre en application l’interdiction de la peine de mort pour les mineurs, puis assurer un suivi pour contrôler les actions entreprises par l’Etat», a affirmé Bencomo. «Il est inconcevable que, dans certains pays, des enfants risquent d’être exécutés parce qu’ils n’avaient pas de certificat de naissance ou parce qu’ils n’avaient pas d’avocat pendant l’enquête et le procès.»

Le texte de la pétition et une liste des 305 groupes qui l’ont signée sont disponibles en anglais, arabe, espagnol, français, japonais et persan sur le site de CRIN.

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La propagande Nouvel-Âge dans les écoles, par Patrick Andries

M. Andries a étudié les premiers manuels agréés par le ministère de l’Éducation. « La manière dont les traditions religieuses est abordée dans sept manuels apparaît contestable pour au moins cinq raisons : la prématurité, la confusion, la non-représentativité, la partialité et la superficialité. Selon l’un des pères du cours et réviseur scientifique des manuels Modulo, le cours ne vise pas à «construire une identité» ni à «préparer à la tolérance», mais à «ébranler la suffisance identitaire», et «y introduire la divergence et la dissonance» ».

Le nouveau cours d’éthique et culture religieuse a été introduit en septembre 2008 dans les écoles primaires et secondaires du Québec. Ce cours s’inscrit dans la pensée du rapport Bouchard-Taylor qui, selon le doctorant en sociologie Mathieu Bock-Côté, «propose qu’on transforme la société en camp de rééducation idéologique où l’identité sera déconstruite pour déprendre l’individu de la culture nationale du Québec historique». On vise à créer un nouveau genre humain, le genre «pluraliste» sans passé ni racines ou identité nationale, un «Homme Nouveau postnational et postoccidental». Analysant le cours, Bock-Côté conclut que «derrière certaines expressions comme éducation à la tolérance et «sensibilisation à la différence», c’est une véritable haine de soi qu’on inculquera à une jeunesse devenue étrangère à sa propre culture».

Pour Carl Bergeron, écrivant sur les émeutes de Montréal-Nord, à force de répéter à l’«Autre» qu’il est intrinsèquement supérieur, que notre histoire n’est remplie que d’horreurs et que l’Occident est méprisable, il a fini par nous croire : on est des merdes et il lui faut nous éliminer.
On crée un vide, terrain privilégié où, comme en
Grande-Bretagne et aux Pays-Bas, s’engouffre la propagande islamiste. On va jusqu’à célébrer des groupes dont l’allégeance est vouée à des intérêts étrangers, au nom de la «diversité».

Richard Martineau sur le nouveau cours d’éthique et culture religieuse (ECR), dont il parle dans sa chronique du 18 octobre : Dessine-moi un drapeau

Nous reproduisons l’article de Patrick Andries publié le 14 septembre 2008 dans Le Québécois Libre. Patrick Andries est parent éducateur à la maison et père de quatre enfants. Cet article est reproduit avec la permission de l’éditeur.

Cours d’éthique et culture religieuse : la propagande Nouvel-Âge dans les écoles

Les premiers manuels pour le nouveau cours obligatoire d’éthique et de culture religieuse (ECR) agréés par le ministère de l’Éducation (MELS) viennent de paraître. S’il est légitime d’étudier à l’école plusieurs traditions religieuses, probablement vers la fin du secondaire, il est, en revanche, naïf de croire que la connaissance intellectuelle de ces traditions assurera l’harmonie des rapports entre communautés comme le MELS semble vouloir nous le faire croire. Il suffit de songer aux luttes fratricides qui opposent des communautés qui connaissent pourtant bien leurs doctrines respectives (les schismes existent !) et aux troubles récents à Montréal-Nord qui n’avaient aucune dimension religieuse.

La manière dont l’étude de l’ensemble de ces traditions religieuses est abordée dans sept manuels agréés publiés par Modulo et ERPI apparaît contestable pour au moins cinq raisons : la prématurité, la confusion, la non-représentativité, la partialité et la superficialité.
Dès six ans, les enfants se voient imposer l’étude de plusieurs religions alors qu’ils comprennent à peine la leur, s’ils en ont une. Mieux vaudrait apprendre d’abord une langue spirituelle ou philosophique avant de vouloir devenir polyglotte. Il paraît plus sage que les enfants soient d’abord formés dans leur tradition religieuse ou philosophique, avant d’en étudier d’autres. Or ce cours semble précisément vouloir éviter cela : il faut une table rase, jeune et malléable aux pédagogues.

Le manuel pour les élèves de 8 ans publié par Modulo avoue que le cours pourrait les perturber. C’est ainsi que les jeunes héros de ce manuel admettent que leurs « idées se bousculent » après avoir entendu différents récits contradictoires de la création. Qui croire ? La réponse du « sage » qui clôt le manuel est d’une mièvrerie et imprécision affligeantes. Il est légitime de se demander si cette confusion n’est pas le but de la précocité dénoncée ci-dessus. Rappelons les paroles d’un des pères du cours d’ECR et réviseur scientifique des manuels Modulo, Fernand Ouellet, pour qui «Il faut aussi apprendre à ébranler la “suffisance identitaire”» et qui cite ces mots comme explication : «Il [s’agit] donc moins de “construire une identité” que, à l’inverse, d’ébranler une identité trop massive et d’y introduire la divergence et la dissonance ; il n’est pas de préparer à la coexistence et à la tolérance» [1].

La tradition religieuse de près de 90% des Québécois est bien mal représentée. C’est ainsi que dans les manuels du premier cycle du primaire de Modulo, seuls 52,3% des pages à contenu religieux peuvent être considérées comme parlant du christianisme alors que 20% des pages ont pour thème la spiritualité autochtone dont les adeptes, selon le recensement de 2001, représentaient moins de 0,1% de la population québécoise ! On déplorera également l’absence quasi systématique de l’orthodoxie grecque ou copte dans les manuels agréés alors que l’hindouisme, le sikhisme, le judaïsme, l’islam, le bouddhisme et la spiritualité autochtone, chacun d’un poids égal ou fortement inférieur à l’orthodoxie dans la population québécoise, sont bien décrits !

La partialité n’est pas absente des manuels étudiés. Prenons le cas, parmi d’autres, du manuel Modulo de 2e primaire. Alors que les «récits religieux» consacrés aux autres religions, que ce soit le rêve de la reine Maya ou la révélation à Mahomet, y sont toujours à l’indicatif ou à l’impératif («Dieu révéla à Muhammad le message divin»), la résurrection de Jésus y est relatée au conditionnel : «Ils l’auraient plutôt rencontré bien vivant» ! Ailleurs [ERPI] au secondaire, le rôle de la femme dans la spiritualité autochtone est traité avec lyrisme : «La femme représente la Terre-Mère et incarne la fécondité. Elle veille à la croissance et à la socialisation des enfants. Toutes les activités des femmes feront d’elles des Gardiennes de la vie.» Pas d’envolée pour les chrétiens. ERPI se concentre sur la non-ordination des femmes chez les catholiques, sujet dont on ne dira pas un mot quand il s’agira des femmes en Islam, mais où l’on affirme que leur sort s’est amélioré avec la venue de Mahomet ! En quoi le sort des femmes chrétiennes et juives en Arabie et au Proche-Orient s’est-il amélioré avec la venue de l’Islam ? Le manuel n’en dit mot.

«Le manuel pour les élèves de 8 ans publié par Modulo avoue que le cours pourrait les perturber. C’est ainsi que les jeunes héros de ce manuel admettent que leurs "idées se bousculent" après avoir entendu différents récits contradictoires de la création. Qui croire ?»

Les manuels sont abondamment illustrés et le peu de textes qu’on y trouve est consacré pour une bonne partie à l’éthique. L’apprentissage des religions au primaire est donc très rudimentaire. L’élève n’aura qu’une vague idée de ce que sont ces différentes religions. Il ne connaîtra rien des différences entre les courants protestants, ni même ce qui pourrait séparer l’orthodoxie du catholicisme. Ajoutons à cela, la volonté affirmée de démontrer que les religions se ressemblent (elles ont toutes des récits de la création, des rites de mariage, encouragent le partage, etc.) Le manuel Modulo pour la 2e primaire demande aux jeunes de faire ressortir les similitudes, mais pas les différences dans «les récits de l’Annonciation, de la reine Maya et de la révélation à Muhammad [entendre Mahomet en français]». Or, ce qui est intéressant, c’est ce qui distingue les religions et qui parfois se cache sous un même nom. Pour citer Rémi Brague, définir Napoléon en disant : «il a deux jambes et une tête, donc il est comme moi», n’avance à rien.

Relevons encore, pour la partie culture religieuse, l’impression lancinante de lire des documents Nouvel-Âge tant par la mise sur un pied d’égalité des différentes religions, la valorisation de la spiritualité autochtone, de l’écologie, de la Terre-Mère et enfin la quête du bonheur ici-bas comme but ultime – et non le salut comme c’est le cas pour les chrétiens.

Souvent absents de ce cours : les parents. La figure du sage y est plutôt interprétée par un M. Paulo dont la ressemblance avec Paulo Coelho, auteur à succès de romans syncrétistes, est frappante. Les enseignants sont relégués au rôle d’animateur qui doit s’assurer que les jeunes n’enfreignent pas les règles du dialogue lors de leurs découvertes sur les religions ou la morale. Les enfants semblent devoir construire une éthique de vie par eux-mêmes sans avoir été instruits dans une tradition morale particulière.

Les manuels abondent en questions proposées à la discussion des enfants. La teneur de ces discussions dépendra en grande partie de l’enseignant. Prenons cette question : «Fais l’inventaire de tous les modèles familiaux que tu connais. Que remarques-tu ?» On conçoit aisément que la discussion puisse aborder, avec certains enseignants, les couples homosexuels, sujet où les religions et les familles ont des positions très variées et tranchées. Qu’exigera-t-on de l’enfant dans une telle discussion ? Pour les élèves qui penseraient que les familles monoparentales sont moins souhaitables que les familles avec un papa et une maman, une page idoine du manuel fustige ce comportement en le caricaturant négativement. Cette même page se termine par la question suivante : «De quoi a-t-on besoin pour former une famille ? Discutes-en avec tes camarades.» L’enfant vivra une pression sociale si ses valeurs familiales ne vont pas dans le sens du programme ou du groupe.

La transmission d’une tradition et la formation de l’enfant à une morale exigeante, adaptée à son âge, ne semblent pas être l’objet de ces manuels. Au contraire, on cherche à l’habituer, au plus tôt, à un ensemble de traditions présentées comme équivalentes, sans trop en approfondir les doctrines ni les différences, afin semble-t-il qu’il choisisse ce qui lui plaît de ce buffet religieux superficiel. Quels avantages à cette atomisation spirituelle des Québécois ? En quoi cela respecte-t-il les voeux des parents québécois pour leurs enfants ?

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mercredi, octobre 22, 2008

 

Dieu ne va pas à l'école, par Richard Martineau

Richard Martineau
Journal de Montréal
22/10/2008 05h00

Le débat sur le fameux cours d'éthique et de culture religieuse confronte deux camps.

Ceux qui trouvent géniale l'idée d'ouvrir les jeunes à la diversité religieuse, avec l'angle culturel ET historique.

Et ceux qui voudraient que les enfants puissent être exemptés de ce cours afin de suivre un enseignement confessionnel.

Je propose une troisième voie.

Pourquoi ne sortirait-on pas tout simplement la religion des écoles ?

LES YEUX FERMÉS

«Dans mon livre à moi», comme dirait Stan, l'école est le temple du savoir, de la science et de la connaissance.

Qu'est-ce que la religion vient faire là-dedans?

Vous voulez enseigner à vos enfants que le monde a été créé en six jours, que Jésus a été enfanté par une vierge et que Dieu a parlé à Moïse par l'entremise d'un buisson qui brûle sans se consommer ?

C'est votre droit le plus strict, mais faites-le chez vous, hors des heures d'école.

La mission première de l'école est d'encourager les enfants à penser. Or, comme dirait le polémiste américain Bill Maher, la religion est l'art de NE PAS penser.

La religion n'enseigne pas l'esprit critique : elle enseigne à croire sur parole, à tenir pour véritable ce qui ne peut être prouvé et à adhérer à un système de valeurs les yeux fermés, sans jamais douter ni jamais rien remettre en question.

C'est tout le contraire de ce que devrait prôner l'école !

TOUT SE VAUT

Quant à l'approche «neutre» prônée par le nouveau cours d'éthique et de culture religieuse (étudier les cultures sous l'angle historique et culturel), elle pèche par excès de politesse.

En effet, selon cette approche politically correct, TOUTES les religions s'équivalent et aucun dogme, même le plus ridicule ou le plus discriminatoire, ne mérite d'être jugé ou remis en question.

C'est le triomphe du relativisme. Il n'y a pas de morale absolue ni de valeurs universelles, mais DES morales et DES valeurs qui se valent toutes.

Comme le disait le philosophe grec Protagoras, chaque individu croit ce qui est vrai pour lui, et personne d'autre que lui ne peut critiquer ses croyances ou ses valeurs.

Bref, il ne faut pas dire «L'excision est une mutilation sexiste qu'il faut condamner», mais «L'excision est une pratique culturelle millénaire qu'il faut comprendre».

METTRE DES GANTS BLANCS

Nous viendrait-il en tête de mettre sur un pied d'égalité le fascisme, le communisme et la démocratie ? Bien sûr que non.

Alors, pourquoi faudrait-il mettre notre jugement en veilleuse quand il est question de religion ?

Pourquoi faudrait-il mettre des gants blancs et se garder d'émettre le moindre point de vue critique ?

C'est bien beau, prêcher la tolérance et l'ouverture d'esprit, mais il est faux que toutes les opinions et toutes les croyances se valent.

L'école n'est pas là pour dire : «Tu as tes raisons de penser comme tu le fais et j'ai les miennes de penser comme je pense. Chacun a droit de penser ce qu'il pense et personne n'a le droit de dicter aux autres ce qu'il faut penser et faire...»

L'école est là pour apprendre aux enfants à émettre un JUGEMENT.

Faudrait-il pousser la tolérance jusqu'à tolérer l'intolérance ?

Étudier l'intégrisme sous l'angle culturel, c'est comme étudier les camps de concentration sous l'angle architectural.

C'est absurde et stupide.

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PARENTS C'est à nous de choisir pour nos enfants ! PAS AU GOUVERNEMENT

http://coalition-cle.org/













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Dessine-moi un drapeau, par Richard Martineau

Richard Martineau
Journal de Montréal
18/10/2008 06h57

Discussion dans l'auto, l'autre jour, avec une de mes filles. «Alors, aimes-tu ça, le cours d'éthique et de culture religieuse ?»

-Ah oui, j'adore ça. Le prof est super dynamique...

-Et qu'est-ce que tu fais, dans ce cours?

-Cette semaine, on va redessiner le drapeau québécois. Le prof dit qu'il n'est plus représentatif de la nouvelle réalité parce qu'il y a une croix dessus. Il faut en créer un autre qui refléterait mieux le Québec d'aujourd'hui...»

EFFACER LE PASSÉ

Je suis un homme ouvert. Je trouve que l'immigration est une richesse. J'espère que mes enfants seront plus informés sur les autres religions et les autres cultures que je ne l'étais à leur âge.

Mais quand j'entends des choses comme ça (à savoir qu'on doit redessiner le drapeau québécois sous prétexte qu'il contient, ô sacrilège, une croix), j'ai envie de crier.

Oui, il faut s'ouvrir aux autres. Mais pourquoi cette ouverture devrait absolument passer par un effacement de soi ?

On ne peut pas ÊTRE et ACCUEILLIR en même temps ? Il faut à tout prix que j'enlève les photos de famille qui décorent les murs de mon salon quand je reçois des gens dans ma maison ?

ET LES AUTRES ?

Le drapeau algérien et le drapeau de la Turquie contiennent un croissant qui représente le chemin que doit parcourir un musulman durant sa vie pour accéder au paradis.

Le drapeau palestinien comprend un triangle rouge qui symbolise la maison hachémite de Mahomet.

Le drapeau d'Israël a une étoile de David. Le drapeau de l'Arabie Saoudite est vert (couleur de l'islam). Le drapeau de l'Irak est flanqué de la devise «Allah akbar» (Dieu est grand). Le drapeau de l'Afghanistan contient le dessin d'une mosquée, etc.

Demande-t-on à ces peuples de redessiner leur drapeau sous prétexte qu'il ne représente plus «la nouvelle réalité» ?

VIVE LA DIVERSITÉ !

Oui, le Québec a changé. Oui, on y retrouve des gens de toutes les religions.

Reste que le Québec est encore, et à très forte majorité, catholique. Quand on pense au Québec, on pense au catholicisme, pas à l'islam ou au bouddhisme, bordel !

Si je vous dis «Italie», vous voyez quoi, vous ? Du couscous ou des pasta ? Des prêtres ou des imams ?

Et si je vous dis «Arabie Saoudite», quelles images avez-vous en tête ? Des images d'églises et de cathédrales, ou des images de mosquées ?

C'est pas ça, l'idée derrière le concept de DIVERSITÉ CULTURELLE : protéger l'existence des diverses cultures à travers le monde ?

Si l'on s'entend pour protéger la culture des zoulous et celle des pygmées, pourquoi ne pourrait-on pas aussi protéger la culture québécoise ?

À moins que vous me disiez qu'elle n'existe pas. Qu'elle n'est qu'un gros fourre-tout sans identité propre et qu'elle ne vaut pas la peine d'être préservée...

LA HONTE DE SOI

C'est ça qui m'énerve dans le multiculturalisme gnangnan : cette idée voulant que seules LES AUTRES cultures valent la peine d'être protégées.

Que nous devons cesser d'être pour que les autres puis-sent exister.

Cette théorie voulant que le passé et l'avenir soient antinomiques, qu'on ne peut embrasser les deux en même temps.

Qu'on ne peut avoir à la fois des BRANCHES et des RACINES.

Vous ne trouvez pas ça absurde, vous ?

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On s'en fout, par Richard Martineau

Richard Martineau

Journal de Montréal

16/10/2008 05h38


La devise de la Belle Province a beau être «Je me souviens», les Québécois sont les êtres les moins rancuniers au monde.

Il suffit de regarder les résultats des élections fédérales pour s'en rendre compte.

MONSIEUR JOE LOUIS

Prenez Maxime Bernier.

Pendant des semaines, les journalistes et les commentateurs du pays ont répété à quel point l'ex-ministre des Affaires étrangères manquait de jugement.

Non seulement a-t-il fréquenté une femme qui avait des liens avec des membres du crime organisé, mais il a même laissé des documents confidentiels chez elle!

De plus, quand monsieur Bernier est allé visiter les soldats québécois en Afghanistan, il insistait pour que les militaires se fassent photographier en train de manger des Joe Louis afin de faire plaisir à un entrepreneur de sa région.

Imaginez: utiliser des jeunes qui risquent leur vie chaque jour pour faire de la pub! Faut être tapon pas à peu près...

Or, qu'ont fait les électeurs du comté de Beauce devant cet état de fait?

Ils ont dit «On s'en fout», et ils ont réélu Maxime Bernier.

LA FEMME INVISIBLE

Passons à Josée Verner.

La ministre du Patrimoine, de la Condition féminine et de la Francophonie a accumulé les gaffes pendant la campagne. Tous les journalistes et commentateurs du pays ont souligné son incompétence, son incapacité à expliquer clairement les décisions de son gouvernement et sa tendance à prendre la poudre d'escampette quand on voulait la questionner sur les coupes effectuées dans le secteur culturel.

Preuve que madame Verner est à côté de ses pompes: elle n'a même pas voté pour son propre parti mardi! Au lieu de voter dans la circonscription qu'elle représente, comme la loi électorale l'autorise, elle est allée voter dans la circonscription où elle habite - et où le Parti conservateur ne présentait aucun candidat...

Or, qu'ont fait les électeurs de Louis-Saint-Laurent devant cet état de fait?

Ils ont dit «On s'en fout», et ils ont réélu Josée Verner.

PAS SI VERT QUE ÇA

Thomas Mulcair, maintenant.

Selon une enquête-choc du Devoir, l'ex-ministre de l'Environnement libéral a empêché Hydro-Québec de donner une subvention de deux millions de dollars à un groupe écologiste qui lutte contre les changements climatiques parce que Jean Charest («le patron», comme il le surnommait dans ses courriels) trouvait ces militants trop péquistes à son goût.

Pas mal, pour un politicien qui se targue d'être vert, non?

De plus, pendant la campagne, le député néo-démocrate s'est promené aux côtés d'une candidate qui a milité au sein d'un organisme prônant la charia.

Or, qu'ont fait les électeurs d'Outremont devant cet état de fait?

Ils ont dit «On s'en fout», et ils ont réélu Thomas Mulcair.

CRIER DANS LE DÉSERT

Au cours des derniers jours, on a beaucoup écrit sur le fossé qui se creuse entre les artistes et la population.

Mais il semble que les artistes ne soient pas seuls à parler dans le vide. Les journalistes, les analystes politiques et les chroniqueurs aussi crient dans le désert.

Jour après jour après jour, pendant cette campagne, on vous a dévoilé les incompétences et les incohérences de tel ou tel politicien.

Et vous, qu'est-ce que vous avez fait?

Vous avez haussé les épaules et vous les avez réélus. Coudonc, on sert à quoi, nous?

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