mardi, octobre 28, 2008
De quel côté souffle le vent ?, par Richard Martineau
25/10/2008 07h11
À chaque élection, c'est la même chose : on se demande toujours pourquoi autant de gens ne prennent même pas la peine de voter.
Eh bien, j'ai une réponse à cette question.
Une réponse à deux volets : Pierre Michel Auger et André Reidl.
PLUTÔT ROUGES QUE MORTS
Imaginez : vous votez pour deux candidats adéquistes parce que vous voulez botter le cul du parti au pouvoir, et qu'est-ce qui arrive?
Les deux candidats que vous avez élus jettent leur macaron ADQ dans la poubelle et joignent les rangs du parti que vous vouliez déloger !
Bonjour la claque dans la face...
Pierre Michel Auger et André Reidl n'ont même pas eu la décence de se déclarer députés indépendants, non. Ils ont tout de suite sauté dans le paquebot du premier ministre pour ne pas couler avec la chaloupe de leur ancien chef.
Et ne venez pas me dire que c'est parce que nos deux zozos se sont soudainement convertis au credo libéral. Ces gars-là se foutent complètement du programme du PLQ (comme ils se foutaient de celui de l'ADQ). Tout ce qu'ils veulent, c'est un job.
Le parti au pouvoir aurait été d'obédience communiste qu'Auger et Reidl auraient glorieusement chanté L'Internationale, le torse drapé dans un drapeau à l'effigie de Lénine.
Comme le chantait Jacques Dutronc : «Je suis pour le communisme/Je suis pour le socialisme/Et pour le capitalisme/ Parce que je suis opportuniste/Il y en a qui contestent/Qui revendiquent et qui protestent/Moi, je ne fais qu'un seul geste/Je retourne ma veste/Toujours du bon côté/Je fais confiance aux électeurs/Et j'en profite pour faire mon beurre...»
DE NONOS À GÉNIES <7b>
Quant à Jean Charest, il fait preuve d'un même cynisme.
Un jour, l'ADQ est un parti de deux de pique peuplé d'ignorants et d'incultes. Le lendemain, les deux transfuges du parti de Mario Dumont sont accueillis avec fierté et enthousiasme.
Pourquoi? Parce que Jean Charest trouve que ce sont des candidats de valeur ?
Non. Parce que ça fait deux députés de plus de son bord. Auger et Reidl auraient le quotient intellectuel d'une lumière à frigidaire que le premier ministre vanterait leur grande intelligence.
Tous ces gens-là se foutent des électeurs et de la démocratie. Tout ce qui les intéresse, c'est de pousser la rondelle dans le filet de l'adversaire.
TOUTES VOILES DEHORS
Tous les sociologues et les économistes le disent : le Québec est dans la merde jusqu'au cou.
Les solutions pour nous sortir du trou existent. Tous les spécialistes les connaissent. Mais AUCUN politicien ne les mettra en application.
Pourquoi ? Pour ça. Pour la même raison qu'Auger et Reidl ont changé de parti, et que Jean Charest les a accueillis à bras ouverts.
Parce que les politiciens ne pensent qu'à une seule et unique chose : rester au pouvoir. Se faire réélire.
Ils se foutent du Québec, ils se foutent du Canada, ils se foutent de l'idéologie, du bien-être des travailleurs, de la santé de la démocratie ou du programme de leur parti.
Ils ne sont ni de droite ni de gauche, ni verts ni rouges ni bleus.
Ils sont dans le vent, c'est tout.
Et ils ajustent leurs voiles selon sa direction.
Libellés : Action Démocratique du Québec, Élections, Parti Libéral du Québec, Québec, Richard Martineau
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