mercredi, octobre 10, 2007

 

Rivière des Mille-Îles: la pollution reste problématique

Pierre Bellemare
La Presse
«Plus de 350 millions ont été investis en travaux d'assainissement des eaux dans le bassin versant immédiat de la rivière des Mille-Îles. Malgré une amélioration notable découlant de ces investissements, la qualité de l'eau de cette rivière demeure encore problématique.»
Telle est la conclusion d'une étude du ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP) menée il y a quelques années. Tout indique que, depuis 2005, «une importante contamination bactériologique est toujours observée en aval de certaines stations d'épuration (Boisbriand et Saint-Eustache notamment) et de façon presque généralisée en temps de pluie. Le plus souvent, lit-on dans le document du MDDEP portant sur la qualité de l'eau de la rivière des Mille-Îles, les teneurs en coliformes fécaux dans la rivière excèdent la qualité visée après l'assainissement, soit 200 UFC/100 ml.
Jean Lauzon, cofondateur avec Michel Aubut du parc de la Rivière-des-Mille-Îles, l'a confirmé à La Presse. «La rivière des Mille-Îles a déjà été un dépotoir à ciel ouvert. On a dû fermer les plages, ce qui est toujours le cas, parce qu'il y a trop de coliformes fécaux.»
Il y a eu certaines améliorations ces dernières années, mais les pouvoirs publics doivent encore investir beaucoup d'argent pour rendre potable cette rivière de 42 kilomètres. «La baignade y est interdite; seuls les sports nautiques sont permis comme la pêche, sauf que j'hésiterais à manger du poisson venant de cette rivière», déclare Olivier Laforme, président de l'Association protection et environnement de Boisbriand, qui regroupe plus d'une centaine de citoyens et qui a intenté un recours collectif contre la municipalité.
La Ville de Boisbriand doit investir 28 millions, dont 11 millions proviennent d'Ottawa et de Québec, pour moderniser son usine d'épuration qui remonte à 1964. Mais ce projet ne réglera en rien le problème de la rivière des Mille-Îles pour l'été 2008. M. Lauzon a conclu: «L'évolution démographique a fait en sorte que les installations actuelles ne répondent plus à la demande. Il faudrait absolument que les usines d'épuration de Boisbriand et de Saint-Eustache ne rejettent plus leurs eaux directement à la rivière (des Mille-Îles) et qu'on ajoute des bassins de rétention dans le but de traiter l'eau avant de la retourner à la rivière».

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