dimanche, août 24, 2008

 

Des activistes étrangers détenus, par Anne Humphreys

Alors que touchent à leur fin les Jeux olympiques, une dizaine de ressortissants étrangers sont toujours détenus pour avoir critiqué en public la présence chinoise au Tibet.L'ambassadeur américain Clark T. Randt Jr. a insisté dimanche auprès des autorités chinoises pour qu'elles libèrent immédiatement ces activistes, en majorités américains. Il a déploré au passage que Pékin n'ait pas su profiter des Jeux pour faire «montre de tolérance et d'ouverture».

Une cinquantaine d'activistes étrangers ont été appréhendés à Pékin lors des Jeux ainsi que dans les jours précédents leur ouverture, pour avoir déployé des bannières en faveur du Tibet. On retrouve aussi parmi eux un certain nombre de blogueurs.

Rapidement interpellés par les autorités chinoises, la plupart ont tout simplement été expulsés du pays. Mais ceux appréhendés lors de la dernière semaine des Jeux ont été emprisonnés, en vertu d'une loi qui permet de détenir sans accusation des individus pour une période maximale de 14 jours.

Les plus récentes arrestations remonteraient à jeudi. Les autorités disent avoir l'intention de les remettre en liberté fin août.

Une liberté entre parenthèses

Les accrocs faits par Pékin à ses propres engagements de respecter une certaine liberté d'expression, dans la foulée de l'obtention des Jeux en 2001, ont été nombreux.

La Chine avait notamment dit qu'elle autoriserait les manifestations pendant les Jeux olympiques dans trois lieux précis, à condition que les manifestants sollicitent des permis.

Or, aucune des demandes formulées par des citoyens n'a été approuvée. De plus, selon Reporters sans frontières (RSF), 15 citoyens chinois ont été arrêtés pour avoir demandé le droit de manifester.

RSF rapportait en outre vendredi qu'au moins «50 militants des droits de l'homme pékinois ont été placés en résidence surveillée, harcelés ou contraints de quitter la capitale pendant les Jeux.» Une vingtaine de journalistes étrangers auraient aussi été «entravés» «agressés» ou «interpellés» dans leur travail.

Selon RSF, le Comité international olympique (CIO) a une part de responsabilité dans cette situation et doit prendre des mesures pour que cela ne se reproduise pas lors d'autres Jeux. Son président Robert Ménard enjoint le CIO de dorénavant faire du respect de la liberté d'expression un critère explicite pour l'attribution des JO.

Le président du CIO, Jacques Rogge, a tenu à défendre son bilan à quelques heures de la cérémonie de clôture.

«Le CIO et les Jeux olympiques ne peuvent imposer des changements à des nations souveraines ou régler tous les maux du monde [...] Nous sommes d'abord et avant tout une organisation consacrée au sport», a soutenu Jacques Rogge, qui s'est dit autrement satisfait du déroulement des Jeux.

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