dimanche, mai 03, 2009

 

Le racialisme est-il nécessaire à l'éclosion de la société canadienne, par Francis Chartrand


Le racialisme est un néologisme absent des dictionnaires, qui désigne une construction idéologique fondée sur l’idée de races humaines, et dont les approches sont divergentes.

Pour son père fondateur Joseph Arthur de Gobineau, au XIXe siècle, il s'agit d'expliquer l'ordre social par l'inégalité des races. Cette théorie n'a pas de visée politique, c'est ce en quoi elle diffère du racisme d'après l'historien Pierre-André Taguieff.

Pour Pierre-André Taguieff, extrait du livre : « Le racisme », il s'agit d'une vision de l’histoire ou de l’évolution sociale, se présentant comme une théorie explicative, fondée sur telle ou telle classification des “races humaines” hiérarchiquement rangées sur une échelle de valeur, doctrine selon laquelle la race détermine la culture, en ce sens que les différences entre les races détermineraient les différences entre les aptitudes mentales, les attitudes et les mœurs.

Dans une acception plus récente du terme, il désigne la croyance en l'existence de race humaines mais éventuellement en se défendant d'effectuer de hiérarchisation entre celles-ci. Cette croyance est souvent associée à une idéologie politique, généralement d'extrême-droite.

Dans la littérature anglo-saxonne, le mot « racialism » peut encore être rencontré dans le sens de racisme, où il est alors employé de façon interchangeable avec le mot « racism ».

La notion de races humaines a été largement récusée par la génétique et l'anthropologie.

Une expression réfutée

En 2006, la communauté scientifique des biologistes considère qu'on ne peut, grâce aux progrès scientifiques, parler de races humaines. En effet, comme le disait Albert Jacquard dans une déclaration cosignée par six cents scientifiques : « Le concept de race ne peut être défini qu'au sein d'espèces dont divers groupes ont été isolés les uns des autres suffisamment longtemps pour que leurs patrimoines génétiques se différencient. Il se trouve que, dans l'espèce humaine, cette différenciation est si peu marquée que le concept de races humaines est non opérationnel. »


« Les différents groupes ethniques actuels sont les vestiges de ce début de spéciation [d’avant l’invention de l’agriculture]. »

Théoriciens

Parmi les premiers théoriciens des races, Kant et Blumenbach, partisans du monogénisme, Meiners et Sömmerring, tenants du polygénisme, Renan ou Arthur de Gobineau et son Essai sur l'inégalité des races humaines (1853-55). Pierre-André Taguieff a établi la généalogie de ce racisme pseudo-scientifique, qui s'appuyait entre autres sur l'existence des zoos humains. Lors des expositions ethnographiques, il était en effet courant de voir des soi-disant sauvages enfermés dans des cages, côte à côte avec des singes.

Hervé Le Bras s'est intéressé aux modalités du racialisme et de la raciologie lors de ses travaux sur l'idéologie démographique. Parmi les hommes de science ou de pouvoir approuvant cette idéologie, il a indiqué Vacher de Lapouge, Ludwig Woltmann, (darwiniste social et socialiste), sir Ronald Fisher (démocrate et eugéniste négatif).

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