mardi, juin 09, 2009

 

La loi est molle, par Richard Martineau

Richard Martineau
Journal de Montréal
09/06/2009 08h31

Actuellement, au Québec, six écoles juives orthodoxes ne respectent pas le régime pédagogique du gouvernement.

Ces écoles ont jusqu'en septembre pour rentrer dans le rang. Après cette échéance, la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, a promis de sévir, en supprimant par exemple les subventions aux écoles non conformes.

Car, oui, ces écoles à vocation religieuse sont subventionnées, croyez-le ou non...

LES PORTES GRAND OUVERTES

Combien gagez-vous que l'État va s'écraser pour ne pas paraître raciste? Qu'il va «négocier» avec les écoles récalcitrantes?

Qu'il va percer des trous dans la loi pour permettre certaines exceptions?

C'est écrit dans le ciel, gros comme ça.

«Il est question de négociations entre un État et une communauté, s'indigne Pierre Curzi, critique en matière d'éducation pour le PQ. On ouvre la porte à toutes les négociations et à tous les compromis avec toutes les communautés. C'est une porte que l'on doit fermer...»

Malheureusement, le gouvernement Charest, quand il est question d'accommodements, a plus tendance à faire la carpette qu'à se tenir debout.

Contrairement au PQ, qui défend une conception «à la française» de la nation (les communautés doivent s'adapter à la nation et non l'inverse), le PLQ, qui défend le multiculturalisme à la canadienne, croit que la nation est un gros buffet all you can eat où le client, s'il appartient à la bonne communauté, est roi.

Ce n'est pas le chef qui dicte ce que le client va manger. C'est le client qui demande au chef de lui préparer tel ou tel plat.

«Tu vas me donner tel genre de lois avec tel genre d'exceptions...»

Et le chef d'opiner du bonnet...

VIOL DE CONSCIENCE

Interviewé par le journal Le Devoir, Pierre Anctil, un spécialiste des communautés juives, a dit que «l'enseignement de la tradition juive ne s'éloigne pas fondamentalement des programmes plus laïques de l'État québécois»...

Est-ce à dire que les écoles orthodoxes juives vont enseigner le cours d'éthique et de culture religieuse (une matière que leurs profs refusent d'enseigner même si elle est obligatoire)?

Euh... quand même pas, répond monsieur Anctil. «C'est impensable pour eux d'enseigner Noël ou Pâques, explique-t-il. Ils diraient que cela viole leur conscience...»

Comment peut-on dire alors que l'enseignement de la tradition juive ne s'éloigne pas des programmes laïques de l'État québécois?

Et puis, entre vous et moi, voulez-vous me dire comment on pourrait, d'un côté, obliger des enfants à suivre le cours d'éthique et de culture religieuse, et de l'autre, dispenser certains enfants de le suivre, sous prétexte que ça «violerait leur conscience»?

Ça n'a aucun sens!

«La loi est dure, mais c'est la loi», disaient les Romains.

Au Québec, c'est: «La loi est dure, mais si tu la trouves trop dure, on va te la ramollir, pas de problème, on est cool...»

PAS CACHÈRE

Une petite anecdote, en terminant.

L'autre jour, ma femme va au parc avec notre fils. Elle joue quelques minutes avec lui, puis s'arrête pour lui donner des framboises.

Une jeune fille s'approche. «Tu veux des framboises?» lui demande ma femme.

La mère de la jeune fille -une Juive hassidique -se lève d'un bond et traverse le parc en criant : «No, no, it's not kosher, it's not kosher!»

Puis elle prend sa fille et lui donne... des Doritos. Morale: mieux vaut de la merde bénie par un rabbin que des fruits frais non bénis.

On me dira ensuite que la religion n'est pas ridicule...

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