mercredi, février 02, 2011

 

Ceci n’est pas une chronique, par Richard Martineau


Nous vivons une époque formidable. Pour les sikhs, un objet muni d’une lame et d’un manche n’est pas un couteau.

Et pour Jean Charest, un collecteur de fonds qui appelle le sous-ministre de la Justice pour lui dire qu’il est prêt à appuyer un projet de loi cher au ministre si celui-ci nomme les « bonnes » personnes n’est pas de l’ingérence.

Ben coudon !

LA PROCÉDURE À SUIVRE

J’ai beau prendre le rapport de la Commission Bastarache par tous les bords, ça ne me rentre pas dans la gorge. Chantal Landry indiquait sur des post-it l’allégeance politique de certains candidats et ça ne constitue pas une preuve que le processus était biaisé ?

Qu’est-ce que ça prend, alors, pour qu’on puisse se poser des questions et « lever le flag », comme on dit ?

Pensez-vous que Mme Landry a décidé toute seule d’agir de la sorte ? Qu’elle mettait des post-it de sa propre initiative, sans avoir le feu vert d’en haut ? Qu’elle s’est levée un matin en se disant : « Tiens, à partir d’aujourd’hui, je vais indiquer quels candidats font partie de la grande famille libérale… » ?

Voyons !

Si la conseillère du premier ministre utilisait cette « technique » pour le moins douteuse, c’est que c’était la procédure à suivre.

C’est comme ça que les choses se passaient.

LA PORTE GRANDE OUVERTE

Idem pour les collecteurs de fonds du parti.

Si Franco Fava et Charles Rondeau entraient dans le bureau du premier ministre comme dans un moulin et s’asseyaient à côté de Mme Landry pour « l’aider » à établir la liste des candidats susceptibles d’hériter d’un poste au gouvernement, c’est parce qu’on leur a dit qu’ils POUVAIENT le faire.

Que la porte était grande ouverte et qu’ils étaient toujours les bienvenus.

Après tout, n’entrent dans le bureau du premier ministre que les gens qui ont la permission d’y entrer, non ? Mais selon le commissaire Michel Bastarache, tout cela n’a aucune importance.

Ce sont des détails, des peccadilles qui ne prouvent strictement rien…

Ben (re)coudon !

DANS LES FLEURS DU TAPIS

Pour ce qui est du couteau des sikhs… Selon les défenseurs des accommodements irraisonnables (comme Me Julius Grey, qui ne cesse de faire un parallèle douteux entre les croyants et les handicapés), un kirpan n’est pas un couteau.

Vous direz ça au président du temple sikh de Brampton, qui a été agressé en avril 2010 avec un kirpan qui lui a percé l’abdomen.

Dites-lui que ce n’est pas une arme blanche. Que c’est aussi inoffensif qu’une médaille de saint Joseph… À un moment donné, il faut arrêter de s’enfarger dans les fleurs du tapis. Un kirpan possède une lame.

C’est donc une arme blanche potentiellement dangereuse. Tout le reste est de l’enculage de mouche…

LE CANADA INFECTÉ

La bonne nouvelle, dans l’histoire du kirpan qui a été interdit à l’Assemblée nationale, c’est que ça nous permet de nous rendre compte que de plus en plus de Canadiens anglais pensent comme nous.

Il semble que la « maladie » des Québécois (« notre vieux fonds xénophobe », comme le dit si élégamment Michèle Ouimet de La Presse) est en train de contaminer le reste du pays. On ne s’en plaindra pas.

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