lundi, juillet 28, 2008
Lettre de Londonistan, par Richard Martineau
Journal de Montréal
28/07/2008 12h06
Je ne veux pas faire des jaloux, mais j'ai passé la semaine dernière à Londres.
Je me suis dit que si sir Paul peut chanter I Saw Her Standing There sur les Plaines, je peux chanter La Bitte à Tibi au milieu de Hyde Park.
C'est pas pour me vanter, mais mon concert a eu un effet bœuf. Des cinq personnes qui m'ont entendu, trois m'ont dit qu'elles allaient passer leurs prochaines vacances à Rouyn- Noranda.
C'est fou comme la musique rapproche les peuples. C'est comme moi : depuis que je sais que sir Paul a chanté à Kiev le 14 juin dernier devant 350 000 personnes (sans oublier les habitants de Harkiv, Dniepropetrovsk, Sévastopol, Lviv, Donetsk et Odessa, qui ont pu, les chanceux, regarder le spectacle sur écran géant), je ne rêve que d'une chose : passer deux semaines en Ukraine.
Après tout, si l'Ukraine est assez bonne pour sir Paul, elle est assez bonne pour moi, non ?
LA NOUVELLE MODE
Quand on pense à Londres, on voit des cabines de téléphone rouges, des messieurs qui portent un chapeau melon et des autobus à deux étages. Eh bien, si la tendance se maintient, il faudra bientôt ajouter une autre icône à cette liste : des burqas.
En effet, j'ai vu plus de burqas en cinq jours à Londres que de t-shirts bedaine en un mois au Québec.
Pas des voiles ou des foulards, non : des burqas. Le costume d'apiculteur, avec la petite trappe à la hauteur des yeux qui permet à madame de ne pas foncer dans son mari quand elle le suit 15 pieds derrière.
C'est la nouvelle mode, à Londres. Monsieur se promène dans le département de parfums de Harrod's en gougounes et en shorts pendant que madame sue à grosses gouttes sous son suaire noir.
Mais, bon, c'est le choix de ces femmes, hein ? Comme dirait Françoise David, qui suis-je pour les critiquer ?
Après tout, quelle femme n'aime pas se recouvrir d'un voile épais des pieds à la tête quand il fait 35° dehors ?
C'est tellement beau, tellement seyant, tellement tendance que j'ai dû retenir ma blonde à deux mains pour qu'elle n'aille pas s'en acheter un sur-le-champ...
I SAW HER HIDING THERE
Vous voulez voir à quels excès mène le multiculturalisme canadien ? Passez quelques jours à Londres, ça va vous défriser le toupet.
Le plus drôle, c'est que pendant que les Anglais embrassent la burqa (à quand une burqa signée Stella McCartney ?), de l'autre côté de la Manche, les Français refusent d'accorder la citoyenneté à une immigrante parce qu'elle porte le voile intégral (on appelle ça là-bas un «défaut d'assimilation»).
Si j'étais un sujet de Sa Majesté, je me poserais de sérieuses questions.
Bientôt, si ça continue, vous savez qui va chanter au milieu de Hyde Park pour célébrer la fondation de Londres ? Personne. Ni sir Paul, ni Raoul Duguay.
Car on ne voudra pas choquer les ayatollahs qui n'aiment pas la musique.
L'EXEMPLE LONDONIEN
Pendant ce temps-là, au Canada, les tenants du multiculturalisme sont en train de se demander si on ne devrait pas permettre la polygamie, histoire de respecter les pratiques religieuses de certains immigrants. Comme le chantaient les Beatles : «Help !»
Libellés : Islam, Laïcité, Richard Martineau, Royaume-Uni
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