mercredi, octobre 22, 2008
Tout ça pour ça, par Richard Martineau

Tout ça pour ça. Toutes ces pancartes, tous ces millions, toutes ces promesses, toutes ces insultes, tous ces débats, toutes ces marches, tous ces reportages, toutes ces analyses ? Pour ça.
Pour revenir tranquillement à la case départ.
CHANGER DE DÉCOR
Cela dit, ce détour n'aura pas été complètement inutile. On revient à la maison, certes, mais le décor a changé. Certains meubles ont été déplacés pendant notre absence.
Les conservateurs, par exemple, même s'ils sont moins minoritaires que la dernière fois, sortent de cette élection passablement amochés. Ils croyaient arracher une majorité, ils se retrouvent dans la même position inconfortable qu'en janvier 2006.
On pourrait même dire que leur position est encore plus précaire.
Non seulement le Parti conservateur n'a pas réussi à convaincre les Canadiens de lui donner la marge de manoeuvre qu'il désirait, mais cette campagne aura permis aux adversaires politiques de Stephen Harper de s'organiser et de se faire entendre.
Maintenant qu'ils sont sur un pied de guerre, ils ne déposeront pas les armes, au contraire : ils vont continuer le combat jusqu'à ce que la tête de leur ennemi roule dans la sciure.
Harper croyait se sortir de ces élections plus fort. Il se retrouve plus faible. Un coup de vent, et son gouvernement risque de prendre le bord.
IL FAUT SAVOIR
Pour les libéraux, cette défaite a des airs de victoire.
Ils ont maintenant toutes les raisons de se débarrasser de leur chef mal aimé, qui a été propulsé sur le trône par accident. Stéphane Dion a beau répéter à qui veut l'entendre qu'il ne partira pas, ce n'est pas lui qui va décider. Vous avez beau ne pas vouloir vous séparer, si votre blonde fait ses bagages, jette son alliance dans la poubelle et déménage avec son nouveau chum, vous n'avez pas le choix.
Vous devez en tirer la conclusion qui s'impose. Comme le chante le grand Charles Aznavour: «Il faut savoir/ Quitter la table/Lorsque l'amour est desservi/Sans s'accrocher, l'air pitoyable/Partir sans faire de bruit»?
Stéphane Dion saura-t-il coûte que coûte garder toute sa dignité et, malgré ce qui lui en coûte, s'en aller sans se retourner?
C'est ce qu'on verra dans les prochains jours.
LE TOUR DU BLOC
S'il y en a un qui a bien dormi, hier soir, c'est Gilles Duceppe. On avait annoncé les funérailles de son parti, et voilà que les Québécois ont voté en bloc pour le Bloc.
Au lieu de descendre sur la patinoire et de participer au match qui se joue entre les conservateurs et les libéraux, nous avons préféré, encore une fois, rester dans les gradins et jeter des claques sur la glace.
Si, sur la scène provinciale, on se préparait à voter massivement pour le PQ, cette décision aurait du sens.
Mais non: on vote Bloc au fédéral et Jean Charest à Québec. Essayez d'y comprendre quelque chose.
On envoie des séparatistes à Ottawa et des fédéralistes à Québec !
Pas étonnant que nos immigrants soient tout mêlés et ne sachent plus quelle langue parler !
PAS SÉRIEUX
Dans mon comté, le candidat du Parti vert s'appelle «F. Pilon, Monsieur Corde à linge».
C'était écrit comme ça sur le bulletin de vote. Après ça, on dit qu'il faut prendre les verts au sérieux.
Libellés : Élections, Richard Martineau
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