jeudi, mars 05, 2009

 

Comment l’Occident a été dupé, par Iba Bouramine


La fatwa de mort lancée par l’Ayatollah Khomeiny le jour de la Saint Valentin 1989 contre Salman Rushdie et d’autres personnes associées à la publication et à la traduction des Versets sataniques fût sa dernière déclaration importante comme leader religieux radical et fondateur de la République islamique d’Iran.

Khomeiny est mort en juin 1989. Sa célèbre fatwa, salve d’ouverture de la guerre islamiste contre l’Occident, continue toutefois de produire des effets mortels sur la liberté d’expression et à inspirer la peur à quiconque ose soumettre l’islam et son histoire à un examen critique.

Il serait juste de dire que l’Occident ne savait que faire de cette incitation au meurtre il y a 20 ans. Ni de Rushdie, qui a été forcé de vivre dans la clandestinité sous protection britannique pour échapper à ceux qui voulaient le tuer pour la prime de 5.2 millions $ offerte.

La fatwa contre Rushdie a été officiellement levée par les successeurs de Khomeiny en 1998. Mais à la honte infinie d’un grand nombre de personnes dans le monde, la fatwa a suscité un débat sur la légitimité de toute expression qui, à l’instar du livre de Rushdie, pourrait être considérée comme une insulte à l’islam.

Ce débat est loin d’être terminé et il continue de restreindre la liberté d’expression, une valeur fondamentale de l’Occident laïque. Khomeini a réussi à confondre l’Occident par sa tactique simple mais ingénieuse de présenter sa politique sous des dehors de religion.

Au lieu de désavouer la politique de Khomeiny et celle des islamistes, l’Occident s’est fendu en quatre, au nom de son multiculturalisme officiel, pour accommoder ces politiques vulgaires et néo-barbares agressivement promues comme religion.

Vingt ans plus tard, l’Occident est devenu complice, dans une certaine mesure, de la politique initiée par Khomeiny et poussée sans relâche depuis lors par les islamistes, de réduire au silence et de punir les critiques de l’islam et de son histoire.

La profonde ironie est que les musulmans ne pourront se libérer politiquement qu’en soumettant l’islam au libre examen critique comme ce fût le cas pour le christianisme. Alors seulement pourront-ils récupérer leur foi comme conscience personnelle au lieu de suffoquer sous un islam perverti en instrument de politique totalitaire depuis l’aube de l’histoire arabo-musulmane.

Dans le monde musulman, toute initiative dans ce sens qui peut éventuellement mener à la destruction du contrôle totalitaire sur l’islam exercé par les dirigeants en place, comporte des risques mortels. La fatwa de Khomeiny contre Rushdie en est un sinistre rappel.

Seul un environnement relativement libre et sécuritaire peut permettre à des individus, en particulier les musulmans, d’entreprendre la tâche de sauver le message original de l’islam qui est celui du monothéisme et de la miséricorde divine dans un monde marqué par le combat incessant entre le bien et le mal. C’est également par de tels efforts, et en évitant d’apaiser les islamistes, qu’une authentique coexistence fondée sur le respect mutuel pourra être construite entre musulmans et non musulmans.

Mais si l’Occident fait des concessions aux islamistes avec la conviction erronée que soumettre l’islam et son histoire à la critique intensive est un « discours de haine » qui doit être interdit, alors la liberté est sapée et le totalitarisme dans le monde arabo-musulman s’enracine plus profondément.

Les musulmans doivent se libérer de l’islam totalitaire, et le moins que l’Occident puisse faire pour les soutenir est de ne pas céder un centimètre de sa propre liberté chèrement acquise dans sa quête d’une fausse paix avec les islamistes.

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