samedi, décembre 12, 2009

 

Quand la police courbe le dos (2), par Richard Martineau


Richard Martineau
Journal de Montréal
18/11/2009 06h43

Hier, je vous ai raconté l'histoire du chef de police de Windsor qui a dû présenter des excuses publiques auprès de la communauté musulmane d'Ontario parce qu'un de ses agents avait fouillé la femme d'un islamiste radical recherché par le FBI lors d'une opération policière.

Cette chronique m'a valu plusieurs réactions, dont un courriel d'un policier du SPVM.

QUELS «DOMMAGES» ?

«J'ai déjà été accusé en déontologie policière pour avoir parlé avec la femme d'un musulman, me raconte cet agent qui tient à préserver son anonymat.

«L'homme désirait me parler suite à une intervention qui l'avait impliqué plus tôt dans la journée. Il a téléphoné au poste et a demandé à ce que mon partenaire et moi allions le rencontrer chez lui.

«On s'est présentés à l'heure demandée, mais l'homme n'était pas présent. C'est sa femme qui nous a répondu. La dame était hésitante, peu volubile et n'était pas au courant de la situation. Nous sommes restés courtois envers elle, et nous avons inscrit cette rencontre dans notre rapport.

«Quelques mois plus tard, nous avons reçu une lettre provenant du Commissaire à la déontologie policière m'accusant d'avoir abusé de mon pouvoir envers la femme du monsieur en question. Bien qu'aucune plainte n'ait été retenue contre moi et mon partenaire, le service de police de Montréal a quand même présenté ses excuses auprès de la dame pour les «dommages» causés parce «malheureux» incident...

«Le pire est que je n'ai jamais été consulté ou rencontré à propos de cette plainte. Pourtant, le service de police s'est excusé en mon nom, parce que j'ai fait mon travail ! Faut le faire...»

INTIMIDATION

Chaque fois que je raconte des histoires d'accommodements, je reçois des courriels m'accusant de racisme et de xénophobie.

C'est un vieux truc: on sort le mot «raciste» dès que quelqu'un ose critiquer les extrémistes religieux, dans l'espoir que cette personne va prendre son trou et se fermer la gueule.

J'ai une mauvaise nouvelle pour vous, les boys : ça ne marche pas avec moi. Si ça fonctionnait, ça fait longtemps que je n'écrirais plus, au nombre de courriels d'insultes que je reçois chaque jour.

En fait, je vous dirais que ça a l'effet contraire. Plus vous m'attaquez, plus j'ai le goût d'écrire sur le sujet.

J'ai beau ne plus manger de viande depuis huit mois, j'ai quand même gardé ma tête de cochon.

MAUDITS POUILLEUX !

Il y a quelques jours, je disais que je ne comprenais pas pourquoi les policiers donnaient des contraventions aux jeunes qui font du squeegee.

Cela m'a valu plusieurs courriels de gens gueulant contre «les maudits pouilleux qui quêtent».

Un homme m'a écrit pour me dire que son fils s'est fait tabasser par des itinérants. Je comprends sa colère. Mais quand j'étais jeune, je me suis fait casser la gueule par des Anglais. Est-ce que ça veut dire que tous les Anglais sont des sauvages ? Bien sûr que non.

Tout comme les musulmans ne sont pas tous islamistes. Vous vous souvenez du documentaire de Paul Arcand, Les voleurs d'enfance ? Arcand se pointait dans un parc fréquenté par des sans-abri et demandait aux jeunes présents qui étaient passés par des familles d'accueil.

La grande majorité levait leur main.

Contrairement à ce que certaines personnes pensent, les jeunes qui vivent dans la rue ne sont pas des gosses de riches qui jouent aux pauvres.

Ce sont souvent des jeunes écorchés vifs. Et il faudrait les écoeurer parce qu'ils quêtent ?

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Commentaires:
L'autre jour, j'étais au parc Ahunstic sur le trottoir je discutais hockey à un de mes chums. Déçu de la performance de Carey Price, j'ai lâché un sacre, un simple "osti".

Un musulman, avec une longue barbe noire dans la cinquantaine, assis sur un banc de parc non loin de là s'est levé et est allé porter plainte à une patrouille de la police qui était à côté.

La police nous a interpelé; on a arrêté de marcher sinon on se fesait peut être tirer dessus, on prend pu de chance avec l'histoire de Villanueva. La police a aussitôt demandé nos papiers, et nous a émis une contravention pour avoir émis un sacre ou un blasphème ou un langage grossier; 75$ chacun.

On lui a pourtant expliqué qu'on était 2 étudiants du Cégep Ahunstic, 2 adultes consentants, parlant de la game de hockey de la veille, le musulman nous a traité de "mécréants", de "chiens galeux", de "Canadiens mals éduqués", la policière lui donnait raison, mais mon chum pis moi on n'a pas le droit de se dire en sourdine: "Osti que la game était platte".

Pendant ce temps, alors qu'elle avait le dos tourné, à 4 chars d'elle, 2 noirs faisaient un transac de drogue. Je lui dis ce qui se passe; elle me traite de raciste, et me met, seulement à moi, une autre contravention pour propos racistes. Le musulman, quant à lui, me demande pourquoi nous les Québécois, à chaque fois qu'on voit des membres de rues, qu'on crie au trafic de drogue.

Quel con!

Bien entendu nous contestons, et nous sommes allés à SOS Ticket. Si jamais nous devons aller en cour, nos familles vont nous soutenir.

Je suis originaire de Rouyn-Noranda. La police chez nous écoeure pas personne. Les immigrés non plus. Pourquoi à Montréal tous ceux qui sont blancs, on les traite pire que chiens en laisse?

Il me reste encore une session au Cégep Ahunstic. Après cela je pars pour l'UQAB (Université de Québec en Abiti-Témiscamingue).

Sans doute, et malheureusement pour certains Montréalais (25% des gens que j'ai connu ici) qui m'ont été le fun, que je ne veuille plus jamais revenir ici. Les autres 75% m'ont traité pendant presque 2 ans comme un habitant ou un paysan.

Dommage, je croyais que Montréal était civilisé.

Mathieu Arnaud
 
Mon cher Mathieu,

Félicitation d'avoir «toffé» deux années à Montréal, une ville où cette été, je me suis fais dire «On te pardonne d'avoir pris 2 ponts» alors que je discutais avec un ami de la Rive-Sud, alors qu'on était dans le métro en direction des feux de La Ronde, et qu'on parlait du trafic à Laval.

Belle manière d'attirer des touristes. Montréal est devenue une ville où les Québécois s'excusent d'exister. Une ville où tous les Québécois qui doivent prendre un pont pour aller travailler polluent l'air et tuent l'environnement. Une ville où tous ceux qui ont plus de 2700 pieds carrés de terrain sont des gens de la campagne.

Mathieu, je vais être sarcastique. Je suis un bûcheron qui habite à Deux-Montagnes, et j'ai tué tous les indiens d'Oka. Ben oui, on est des tueurs d'indiens de père en fils. Et tous les hommes des Laurentides ont battu toutes les femmes. Bla bla bla.

Je ne sais pas de quelle game tu parles, mais peut être qu'elle était plate, en osti.

«Un musulman, avec une longue barbe noire dans la cinquantaine, assis sur un banc de parc non loin de là s'est levé et est allé porter plainte à une patrouille de la police qui était à côté.» Quoi? Le musulman avait rien à faire cette journée là sauf faire chier les Canadiens français? C'est sûr, avec l'histoire de Villanueva, tu es aussi bien mieux de t'arrêter sinon la police te tires dessus.

Vous dîtes: «Osti», il dit: «mécréants», «chiens galeux», «Canadiens mals éduqués», mais c'est vous les fautifs.

Deux nègres font une passe de drogue, elle se ferme les yeux, ELLE est la fautive pour refus d'intervention lors d'un méfait public. C'est elle qui pense que tous les noirs sont victimes de racisme. C'est elle la raciste.

Le musulman, lui, y serait pas complice, lui? Je trouve ça bien bizarre qu'on s'en prend à deux blancs pour un seul mot de quatre lettres alors que dans leur dos tourné se passe une transaction de drogue. J'accuse pas personne, mais deux plus deux, ça fait quatre.

Si elle n'est pas coupable de complicité, elle l'est de lâcheté pour ne pas être intervenue. Les policiers ont tous peur de ce qui est noir ou latino après l'incident de Villanueva. De toute façon, mon homme, c'est connus; les policiers sont plus des donneurs de tickets que des agents de la paix.

Ma blonde ajoute ceci: «Câlisse, si les policiers sont pour être payés aussi cher, ils devraient au moins risquer leur vie.»

Ben, sacrâment, conteste, osti. Conteste.

Là-dessus, je te soutiens toi et ton chum. Je suis certain que tu peux t'en tirer sans problème. Mais la police courbe le dos de plus en plus. Contacte au plus sacrant la déontologie policière. Je ne sais pas si tu l'as fait, mais eux peuvent brasser la cage aux SPVM. Contactes Richard Martineau, Paul Arcand et Claude Poirier; eux ne seront aucunement indifférents face à ta mésaventure.

J'ai déjà été à Rouyn-Noranda, la chaleur humaine est exemplaire. Les gens sont accueillants et parmi les plus ouverts d'esprit au Québec. Si l'économie pourrait se stabiliser, j'envisagerais un jour d'y déménager, malgré que les gens de Deux-Montagnes, ma ville natale, aient toujours étés les plus chaleureux de la région.

Bonne chance,
Francis Chartrand
 
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