mardi, janvier 19, 2010

 

La mise en scène de la Sécurité dans votre Aéroport, par Daniel Pipes


Alors que l'on se tord les mains après avoir frôlé la tragédie sur le vol de la 'Northwest Airlines' en approche de Detroit, une conversation à l'aéroport londonien d'Heathrow en 1986 revient à l'esprit.

C'est l'interrogatoire par un agent de la sécurité d'El Al, d'Ann-Marie Doreen Murphy, 32 ans, récemment arrivée à Londres, originaire de Sallynoggin, Irlande. Employée comme femme de chambre à l'hôtel Hilton Park Lane, Murphy rencontra Nizar al Hindawi, un Palestinien d'extrême Gauche, qui la mit enceinte. Après lui avoir ordonné de « se débarrasser de la chose », il changea brusquement de refrain et insista pour un mariage immédiat en « Terre Sainte ». Il insista aussi pour qu'ils voyagent séparément.

Murphy, plus tard décrite par le procureur comme « une jeune fille irlandaise simple, non compliquée et catholique », accepta sans poser de question les arrangements pris pour elle par Hindawi, de voyager en Israël sur El Al le 17 avril 1986. Elle accepta aussi une valise à roulettes munie d'un fond dissimulé contenant près de 2 kilogrammes de Semtex, un explosif plastic puissant, et elle accepta qu'il la forme à répondre aux questions posées par la sécurité de l'aéroport.

Murphy passa sans encombre l'inspection de sécurité standard d'Heathrow et atteignit la porte avec sa valise, où un agent d'El Al la questionna. Reconstitué par Neil C. Livingstone et David Halevy dans le magazine 'Washingtonian', il commença par lui demander si elle avait préparé sa valise elle-même. Elle répondit par la négative. Puis :

« Quel est le but de votre voyage en Israël ? ». Se rappelant des instructions d'Hindawi, Murphy répondit : « pour des vacances ».

« Etes-vous mariée, mademoiselle Murphy ? » « Non ».

« Vous voyagez seule ? » « Oui ».

« C'est votre premier voyage à l'étranger ? » « Oui ».

« Avez-vous des parents en Israël ? » « Non ».

« Devez-vous rencontrer quelqu'un en Israël ? » « Non ».

« Vos vacances ont-elles été préparées de longue date ? » « Non ».

« Où allez-vous rester pendant votre séjour en Israël ? » « Au Tel Aviv Hilton »

« Combien d'argent avez-vous sur vous ? ». « Cinquante £". A cette époque, le prix d'une nuitée au Hilton était d'au moins 70 £. Il demanda :

« Avez-vous une carte de crédit ? » « Oh oui » répondit-elle, lui montrant une carte d'identité pour régler par chèques.

C'était terminé, et l'agent envoya sa valise pour une inspection supplémentaire, où l'on découvrit le dispositif de la bombe.

Si El Al avait suivi les procédures de sécurité habituelles en Occident, 375 vies auraient certainement été perdues quelque part au-dessus de l'Autriche. La tentative d'attentat à la bombe fut démasqué, en d'autres termes, avec une intervention non technique, reposant sur une conversation, l'intuition, le bon sens, et (oui) le profilage. L'agent se concentra sur la passagère, pas sur les armes. Le contre-terrorisme israélien tient compte de l'identité des passagers ; il en découle que les Arabes subissent une inspection particulièrement dure. « En Israël, la sécurité passe en premier », explique David Harris de 'l'American Jewish Committee'.

Aussi évident que cela paraisse, l'excès de confiance, le politiquement correct, et la responsabilité légale rendent une telle approche impossible partout ailleurs en Occident. Aux USA par exemple, un mois après le 11 septembre 2001, le Ministère des Transports émit des recommandations interdisant à son personnel de généraliser « tout a priori envers un groupe d'origine raciale, religieuse ou nationale à s'engager dans une activité illégale ». (Plaisantant à demi, je conseille aux femmes voulant éviter une deuxième détection à la sécurité d'un aéroport : Portez un Hidjab).

Pire encore, imaginez les mesures affolées dignes de Mickey Mouse, et les mesures embarrassantes de l'Administration de la Sécurité des Transports (TSA) mises en œuvres dans les heures suivant la tentative d'attentat à la bombe : Pas d'annonce par le personnel de bord concernant la voie ou la position du vol au dessus des villes ou des étapes », et coupures de tous les services de communication des passagers. Pendant la dernière heure du vol, les passagers ne doivent ni se tenir debout, ni accéder à leur bagages à mains, ni avoir des couvertures, ou oreillers, ou des objets personnels sur les genoux ».

Certains équipages sont allés plus loin encore, en maintenant allumées les lumières dans la cabine, en supprimant la projection de film en vol, en interdisant tous les appareils électroniques, et pendant la dernière heure de vol, en demandant aux passagers de garder les mains en vue et de ne pas manger ni boire. Les choses sont allées si loin rapporte 'Associated Press', qu'une « demande par l'un des participants que personne ne puisse rien lire… provoqua des bouffées d'incrédulité et des hurlements de rire ».

Largement critiquée pour ces mesures à la Clouzeau*, La TSA a finalement décidé d'ajouter « une détection accrue » pour les passagers passant par, ou originaires des « quatorze pays d'intérêt ». – comme si le choix de l'aéroport de départ indiquait un propension à un attentat suicide à la bombe.

La TSA s'engage dans la « mise en scène de la sécurité » – en cafouillant des fausses mesures qui traitent tous les passagers sur un pied d'égalité plutôt que de risquer d'en offenser en se focalisant sur disons, la religion. L'approche alternative est 'l'israélification', définie par le journal 'Toronto Star' comme « un système qui protège la vie et l'intégrité physique sans vous ennuyer à mort ».

Que voulez-vous – le cabotinage ou la sécurité ?

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