lundi, janvier 04, 2010

 

Le relativisme culturel: nouvelle religion d'État du Québec, par Barbara Kay


En septembre 2008, après des années de planification par des élites bien pensantes et sans consultation de la population, le ministère de l'Éducation du Québec a imposé un programme pédagogique appelé Éthique et Culture religieuse (ECR).

Tous les élèves québécois - ceux de l'école publique ou privée ou ceux qui reçoivent leur éducation à la maison - doivent suivre ce programme de l'âge de 6 ans au secondaire.
À première vue, le programme veut initier les écoliers à la variété des croyances religieuses et des rituels dans le contexte « interculturel» du Québec où tous les citoyens «vivent dans un Québec démocratique et ouvert sur le monde.»


Mais une étude sème l'émoi et la consternation chez les élites bien pensantes du Québec. Cette étude a été préparée par Joelle Querin, étudiante de niveau doctorat, pour le compte de l'Institut de Recherche sur le Québec. Elle soutient que le programme d'Éthique et de Culture religieuse est fondé sur une idéologie qui est loin d'être innocente. En fait, cette étude confirme les réserves que j'ai formulées en décembre dernier dans ces pages.

Après examen minutieux des objectifs du programme, du rôle dévolu aux enseignants et des activités suggérées, Quérin n'hésite pas à écrire: «J'ai voulu vérifier si ce programme va accroître les connaissances des élèves ou s'il vise à les endoctriner. J'affirme qu'il s'agit avant tout d'un endoctrinement».

Deux valeurs dominent les objectifs du programme: apprendre à «vivre ensemble» et atteindre « le bien commun». Mais comment le programme va-t-il produire l'harmonie sociale? Par un «dialogue» constant et la « reconnaissance» des autres cultures, ce qui, selon le mandarin Georges Leroux qui a conçu le programme, ne peut être accompli qu'en inculquant aux enfants «un respect absolu de toutes les religions».

Mais selon le ECR «toutes les positions religieuses», sont respectables et cela inclut l'animisme, la sorcellerie (les sorcières Wiccans «sont des femmes comme les autres dans la vie de tous les jours») et l'absurde Mouvement raëlien («technologiquement, les raëliens sont en avance de 25 mille ans sur nous»).Confondre superstitions et cultes avec d'authentiques religions et exiger le respect de toutes les croyances, c'est inciter au mépris des convictions et n'encourager que le respect de la religion d'État soit «le pluralisme normatif», qui est le vrai but du programme.

Parce qu'il est indifférent à la transmission de connaissances, parce qu'il fait la promotion du relativisme culturel et parce qu'il renforce une identité fondée strictement sur la Charte des droits, le cours d'Éthique et de Culture religieuse incite l'élève à se détacher de son héritage culturel tout en atrophiant sa pensée critique.

Quérin donne en exemple le cas d'élèves invités à redessiner le drapeau du Québec, à remplacer la croix par un symbole plus «inclusif» et une activité appelé «Youpi! Ma religion à moi!» dans laquelle les écoliers inventent des religions qui se voient accorder le même respect que les religions officielles. Ces activités pédagogiques subversives se moquent de la culture traditionnelle du Québec, fondée comme toutes les cultures, sur une langue commune, une religion et des valeurs collectives forgées au cours des siècles passés.

Dans ce programme, les enseignants ne transmettent pas des connaissances. Leur rôle est plutôt de «planifier, organiser, conseiller, accompagner, encourager, appuyer...suggérer mais ne rien imposer». Mais ils doivent et «imposent» parfois. Le programme ne cesse d'insister sur le «dialogue» comme principal outil du «vivre ensemble». Mais si le dialogue s'écarte tant soit peu de la ligne directrice jugée politiquement acceptable - c'est-à-dire si les élèves qui font preuve d'esprit critique ou d'indépendance ont des paroles et des attitudes qui ne sont pas conformes au mantra de la «reconnaissance» «l'enseignant doit intervenir immédiatement pour faire cesser cela sur le champ. Toute atteinte, en classe, à la dignité de la personne ou du bien commun, doit être dénoncée immédiatement, parce que cela n'est pas toléré dans notre société. Sur ce plan, le programme d'Éthique et de Culture religieuse n'est pas neutre.»

Querin nous prévient des conséquences du programme: «Lorsqu'ils auront suivi ce programme pendant dix ans, les élèves ne seront pas mieux informés sur les religions, mais, chose certaine, aucun accommodement ne leur paraîtra déraisonnable.»

Un sondage Léger Marketing mené en mai 2009 sur le programme a révélé que 76% des Québécois préfèrent avoir le choix de l'éducation religieuse de leurs enfants. Bien des parents pensent que les élites n'ont que mépris pour le peuple. Plusieurs ont demandé des exemptions ou réclament l'abolition du programme. Des mouvements populaires - formés de partisans de la laïcité, de catholiques pratiquants et de nationalistes - tentent d'obtenir gain de cause par les pressions politiques, les médias et les tribunaux.

Et ils doivent poursuivre leur lutte. L'ECR est une sinistre incursion de l'État dans le constructivisme social. Déguisé en multiculturalisme bien intentionné, ce programme est en réalité un plan stratégique de la gauche utopiste pour obtenir une transformation radicale de la société. Ses tactiques sont la confiscation du droit naturel et légitime des parents de choisir l'éducation religieuse de leurs enfants, l'érosion de la fierté des Québécois à l'égard de leur héritage historique et la lente asphyxie de la curiosité et l'autonomie intellectuelle des élèves.

Si le Québec ne souhaite pas finir au dortoir des cultures occidentales malades, le programme d'Éthique et de Culture religieuse doit être abandonné.

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Commentaires:
J'ajouterais, que si l'enfant ou l'adolescent dit qu'il est ouvert à l'avortement ou à la reconnaissance des gais et lesbiennes dans notre société, il est un méchant car ''on doit absolument protéger les foetus''. Si l'étudiant ne dit pas qu'il est contre l'avortement, il échoue son cours.

On l'envoie chez la directrice, on le punis, on ne lui donne pas son diplôme. Pour passer il faut être contre l'avortement niveau sec 4.

De surcroît, on y fait de la propagande politique, on glorifie Françoise David de Québec solidaire, on la défini comme l'exemple parfait, celle qu'on doit suivre et pour qui on doit voter...

Les jeunes doivent accepter toutes les demandes religieuses à 100%, les musulmanes pratiquent la pédophilie (mariage autorisé dès l'âge de 9 ans)si on ne peut rien refuser lorsqu'il est question de religion, on doit accepter ça aussi ???

Si l'adolescent en parle et dit que ça c'est un acommodement qui n'est pas acceptable, il est puni. Il est défendu d'avoir un point de vue ou d'en parler.

C'est un crime contre la nation québécoise !

Des chiens, voilà ce qu'est notre gouvernement actuel !!

Il est temps de faire notre indépendance, de se révolter, c'est innaceptable !

Sylvie R. Tremblay, Jeanne du Lys
 
Jeanne du Lys,

Bien aimé votre commentaire. Le cours d'ÉCR est condamné non seulement au Québec mais aussi chez nos voisins les Ontariens, et dans le reste du Canada d'ailleurs.

Des gens de l'Iran (Originaire), de la France (encore là-bas, eux), de l'Algérie se battent pour faire échouer ce cours, qui selon Jöelle Quérin, étudiante de niveau doctorat, pour le compte de l'Institut de Recherche sur le Québec, est un endoctrinement.

On m'avait prévenu, de la part d'un Algérien aujourd'hui établis à Roberval, que les fédéralistes québécois francophones se vengeraient d'avoir failli perdre leur référendum.

Comment? Sachant que le vote ethnique, c'était pas de la bullshit (des immigrants ayant été indécis le 30 octobre 1995 avaient été forcés de voté «Non» sinon des agents de l'immigration les pitchaient dans des avions partant de Mirabel vers leur pays d'origine) ils ont décidé un projet échelonné sur 30 ans, de faire un projet de société pluraliste.

Comme ça, ils maintiennent un électorat libéral, ils maintiennent le pluralisme au Québec (que Québécois, ni francophones ni anglophones n'ont pas été consultés) et ils culpabilisent les francophones d'exister suite au rapport Bouchard Taylor.

Au lieu d'enseigner aux élèves la situation suivante: «tout le monde est égal, les enfants d'immigrants sont pas plus égaux que les enfants québécois, les enfants québécois sont pas plus égaux que les enfants d'immigrants, néanmoins ici règnent des lois québécoises ainsi qu'un patrimoine acquis», on leur enseigne: «toi, tasse-toi, faut faire une place de choix aux immigrants, faut plaire aux Nations Unies, on en n'a rien à foutre de ta culture québécoise, de toute façon ton ancêtre canadien français a fort possiblement tué un ancêtre à quelqu'un d'autre ici».

On déshabille Marc-André pour habiller André-Marc, au lieu d'habiller les 2 gars.

Et on culpabilise nos garçons d'être des futurs batteurs de femmes, on culpabilise nos filles de se faire avorter contre le gré des Talibans (en passant certains manuels d'ÉCR les défendent), on culpabilise les enfants québécois d'avoir ancestralement tués des indiens.

Chu pu capable de la culpabilité existentielle. Chu pu capable de la culpabilité collective.

Mais pendant ce temps, je me demande combien de ministres libéraux à Québec dansent sur notre suicide culturel.
 
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