mercredi, mai 28, 2008
Un ministre canadien oublie ses dossiers chez sa maîtresse
Maxime Bernier et son «amie de cœur», Julie Couillard, qui recense deux gangsters parmi ses anciens amants, en août 2007 à Ottawa. Crédits photo : AP
Sa relation avec une jeune femme liée au crime organisé met fin à la carrière du ministre des Affaires étrangères, Maxime Bernier, coutumier des impairs.
Le chef de la diplomatie canadienne, Maxime Bernier, n'est plus ministre des Affaires étrangères du Canada depuis lundi soir. Une calamiteuse affaire de mœurs a mis fin à la carrière du ministre conservateur et plonge dans l'embarras le chef du gouvernement, Stephen Harper.
«Le ministre Bernier m'a informé qu'il a laissé des dossiers classifiés dans un endroit non sécurisé. C'est une erreur très grave», a reconnu, lundi, Stephen Harper. Maxime Bernier a non seulement oublié des documents classés secret défense dans l'appartement de son ancienne maîtresse, Julie Couillard, mais il a aussi visiblement accordé sa confiance à une femme dont le quotidien Globe and Mail a révélé au début du mois un passé trouble.
Julie Couillard, jolie femme de 38 ans, dont la profondeur du décolleté avait mis le rouge aux joues des gendarmes royaux lors de la prestation de serment du ministre des Affaires étrangères en août dernier, a été «l'amie de cœur», pour reprendre une expression québécoise, d'un gangster proche des Hells Angels. Le corps du truand a été retrouvé criblé de balles. Un autre de ses amants a appartenu à un groupe criminel concurrent, les Rock Machines.
Julie Couillard est également une femme d'affaires, associée d'une société de transactions immobilières et présidente d'une entreprise de sécurité qui a répondu à des appels d'offres pour les aéroports canadiens.
«La gaffe de trop»
Depuis plusieurs semaines, l'opposition sommait Maxime Bernier de s'expliquer. Si celui-ci a, au cours de sa carrière, multiplié les bourdes, il a toujours été couvert par Stephen Harper. Mais pas cette fois. Selon le quotidien montréalais La Presse, le premier ministre n'aurait pas apprécié que Julie Couillard «assiste à des réunions et intervienne fréquemment dans les stratégies de communication du ministre des Affaires étrangères». Tout en précisant que la démission de Maxime Bernier n'avait rien à voir avec les aléas de sa vie privée, Stephen Harper n'a pas voulu passer outre cette «erreur très grave pour n'importe quel ministre».
«C'est la gaffe de trop», résume le chef du Parti néo-démocrate, Jack Layton. Si le ministre du Commerce international, David Emerson, remplace désormais Maxime Bernier aux Affaires étrangères, les atermoiements du gouvernement ont placé Ottawa dans l'embarras.
Lors de ce cloche-merle au pays des caribous, les limiers du gouvernement ont placé un micro sous le lit de Julie Couillard. La compagne du ministre a raillé l'amateurisme des pieds nickelés chargés de ce travail. «On ne m'a jamais autant manqué de respect», a-t-elle déploré lors d'une entrevue lundi soir à la chaîne de télévision montréalaise TVA. L'affaire Couillard est devenue une affaire d'État. Elle provoque les rires de l'opposition et des grincements de dents au sein du gouvernement.
Libellés : Canada, Julie Couillard, Maxime Bernier, Parti Conservateur
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