jeudi, septembre 11, 2008
Géorgie : auprès des déplacés à Tbilissi, par Marie-Êve Marineau

L’équipe médicale de Médecins Sans Frontières (MSF) a commencé la journée par la visite d’une garderie reconvertie en centre d’accueil pour les personnes déplacées, situé dans un quartier périphérique de Tbilissi, la capitale géorgienne. La garderie Nº 9 abrite 70 personnes. Avant que les forces russes n’amorcent leur repli vers l’Ossétie du Sud, à la suite de l’accord de cessez-le-feu conclu entre la Russie et la Géorgie, il on y retrouvait 113 personnes. Des hommes sont déjà repartis dans leur village pour déterminer si un retour était possible.
La directrice de la garderie trouve très vite une pièce pour que l’équipe MSF puisse y donner des consultations. Aucune aide médicale n’était encore arrivée jusqu’ici. Des mères viennent avec leurs enfants, des personnes âgées aussi. Nino, une jeune femme enceinte, veut voir un médecin. Depuis qu’elle a quitté son village de Mereti, situé dans la province séparatiste d’Ossétie du Sud, cette jeune Géorgienne n’a pas été examinée. À huit mois de grossesse, elle pourrait accoucher avant terme. Ces dernières semaines ont été éprouvantes. Quand le conflit a éclaté le 8 août, elle a fui l’Ossétie avec sa fille de trois ans. Puis, elle est restée plusieurs jours sans nouvelles de son mari jusqu’à ce qu’il puisse la rejoindre à Tbilissi. Sa petite fille a encore peur. «Elle se réveille la nuit quand elle entend le bruit d’un avion, explique Nino. Elle pense que les bombardements recommencent.»
Dans l’ensemble, les enfants sont à l’aise dans ce nouvel environnement. On retrouve une aire de jeu dans la cour et quelques jouets. Toutes les familles reçoivent de la nourriture, du détergent à lessive… Il ne manque que des couches pour les bébés que l’équipe MSF rapportera dans l’après-midi.
Les conditions sont en revanche nettement plus difficiles dans un grand bâtiment de quatre étages situé à cent mètres de là. Quand les familles de déplacés se sont installées dans cet institut de cardiologie aujourd’hui désaffecté, il n’y avait ni eau, ni électricité. Les bureaux étaient encombrés d’équipements de laboratoire. «On a tout fait nous-mêmes, explique un homme. On a branché des tuyaux en plastique pour qu’il y ait de l’eau dans quelques éviers et toilettes et on a raccordé des fils électriques.» Quant à l’approvisionnement en nourriture, il reste très aléatoire. Les 92 personnes qui habitent là reçoivent, de temps à autre, du pain et des saucisses ainsi que des rations fournies par d’autres organisations.
Après s’être informée sur la situation, l’équipe de MSF commence ses consultations, essentiellement des femmes, des enfants et des personnes âgées. Comme les médecins ont apporté un stock de médicaments, ils peuvent donner ce qu’il faut aux patients. Il faudra revenir dans l’après-midi pour distribuer à toutes les familles des trousses hygiéniques (savon, détergent à lessive, seau, dentifrice…) et quelques trousses pour bébés.
À Tbilissi, les équipes de MSF ont commencé, le 14 août, à faire le tour des sites d’hébergement des personnes déplacées pour y apporter une aide médicale. Ici, c’était leur première visite. Elles retournent régulièrement dans tous les sites pour assurer un suivi médical et permettre notamment aux personnes souffrant de maladies chroniques de poursuivre leur traitement.
Libellés : Géorgie, Marie-Êve Marineau, Médecins Sans Frontières, Russie
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