samedi, novembre 29, 2008
L’à-plat-ventrisme de Radio-Canada devant la propagande islamiste, par Anne Humphreys
Vos taxes à l’oeuvre : la télévision d’État au service de la propagande de l’islam politique, dans une émission prétendûment consacrée à l’éthique, la spiritualité et la pratique religieuse... Radio-Canada se fait un point d’honneur, dans sa mission éducative, de « corriger » la défense de la liberté et la critique de l’islamofascisme, en invitant un apologiste de l’islam politique. C’est kif kif.
Le 16 novembre dernier, Radio-Canada présentait un reportage intitulé : L’Islam vu par le père Boulad et Lamine Foura. Le père Boulad est un chrétien vivant en Égypte. Lamine Foura est un ingénieur d’origine algérienne vivant à Québec. Voici le synopsis du reportage affiché sur le site de l’émission :
Jésuite, le père Henri Boulad est un chrétien d’Égypte qui vit au cœur de l’Islam depuis toujours. Il considère que la liberté religieuse n’existe pas dans les sociétés musulmanes. Face à la montée du fanatisme, le père Boulad réclame une réforme, réforme qui passe par l’émergence d’un islam modéré, sans quoi nous allons vers une conflagration. Et cette réforme passe par le dialogue entre musulmans libéraux et radicaux, prétend-il.
À ce discours sans concessions de Père Boulad, Lamine Foura réplique qu’au-delà d’une montée d’un fondamentalisme fanatique et du manque de liberté dans les pays arabo-musulmans, les sources de tension au sein de l’Islam sont multiples. Bien que cet intellectuel musulman d’ici concède que l’Islam a besoin d’un nouveau souffle, il rétorque cependant que le discours du père Boulad confond islam et islamisme, un discours qui, au final, fait le jeu des extrémistes.
L’entrevue avec le Père Henri Boulad peut être visionnée en cliquant ici. L’entrevue avec Lamine Foura est accessible en cliquant ici.
Notre collaborateur Jugurten, Québécois d’origine algérienne, analyse l’entrevue avec Lamine Foura. — Marc Lebuis
L’à-plat-ventrisme de Radio-Canada devant la propagande islamiste de Lamine Foura, par Jugurten
Dans l’émission Second Regard de Radio Canada, Alain Crevier a voulu faire corriger les propos crus du Père Henri Boulad par quelqu’un qui connaîtrait mieux l’islam. Mais avant de faire parler ce connaisseur, notre journaliste tient à rassurer les téléspectateurs québécois : la Personne en question est bardée de diplômes et a des activités bien plus importantes et plus nombreuses que celles auxquelles s’adonne le québécois moyen. Lamine Foura doit donc être écouté avec dévotion.
Alain Crevier présente Lamine Foura comme un scientifique à l’esprit rationnel, néanmoins religieux pratiquant. Mais que peut bien dire un fervent pratiquant de sa religion ! Et que peut-on bien dire de rationnel et de scientifique à propos d’un dogme. Second Regard appelle un juge et partie pour nous éclairer sur les propos du Père Boulad. Si l’objectif d’Alain Crevier était de donner un droit de réponse à l’islam, il aurait donné la parole à un imam.
Pourquoi alors Lamine Foura ? Alain Crevier pense que son illustre analyste musulman sera cautionné par ses diplômes universitaires et ses fonctions ronflantes. Les québécois, tannés de leurs propres religieux depuis des lustres, auront plus tendance à croire un citoyen musulman «intégré», rationnel, engagé pour sa communauté et diplômé qu’un simple curé qui radote.
Radio Canada pense que les québécois sont des ploucs qui croient que plus on est haut dans l’échelle sociale, plus on a accès à la science infuse, plus on est intelligent, donc plus on est crédible. D’où l’exhibitionnisme quasi vulgaire de Lamine Foura, certainement encouragé par Radio Canada.
Lamine Foura est présenté comme «d’origine algérienne». En fait, il n’est pas «d’origine seulement» mais algérien à part entière, ne laissant aucune place au canadien. Il est algérien de cœur, de mentalité, de culture, de religion, d’esprit et de papiers. C’est même un communautariste actif qui s’affaire à reconstituer l’Algérie contre vents et marées au Québec. Il construit sa vie sociale autour de l’arabo-islamisme façon maghrébine nostalgique andalouse et aime à inviter l’Autre, l’Occidental, à jeter un coup d’œil bref et superficiel à son monde communautariste exotique et fermé.
Je connais des canadiens d’origine française (les québécois dits pure laine), d’origine anglaise, irlandaise, grecque, écossaise ou italienne. Radio Canada n’irait pas insister sur l’origine de ces gens, ni sur leurs diplômes quand ils sont interviewés sur le catholicisme ou sur le protestantisme ou sur tout autre chose. Ils vivraient cela comme une indiscrétion, peut-être comme une moquerie, voire comme « un jetage de fleurs » qui cache quelque chose. Mais le communautariste musulman ne demande que ca, car cela le positionne bien dans SA communauté, rehausse son prestige et augmente ses chances de devenir un jour un des chefs écoutés de la communauté.
Il n’est pas utile de rappeler les origines du canadien français, italien, belge ou irlandais car ces gens-là ne sont pas des prosélytes de leur communauté, ni de leur religions quand ils en ont. Il n’y a donc pas lieu de rassurer les autres en lançant le message : «Voyez donc braves gens comme cette personne d’origine irlandaise est instruite, travaillante, gentille, normale et accueillante, et pourtant, son origine est bien irlandaise !». De toute façon, l’irlandais en question ne laisserait pas faire cela !
Radio Canada ne sait peut être pas quel genre de message elle distille, mais tant de condescendance et d’à-plat-ventrisme ne peut rendre certains de ses invités que plus arrogants, plus hardis dans le mensonge, dans la manipulation et l’opportunisme, sachant qu’on ne leur reprochera rien ouvertement et que de toute façon l’auditoire a été endormi dès les premières minutes de l’émission. Mais l’auditoire a-t-il réellement été endormi ?
Radio Canada, le Père Boulad et le spécialiste Foura sont d’accord pour dire que les islamistes radicaux sont minoritaires. De même, la proportion de trafiquants de drogue est infime par rapport à la population totale de Montréal. La drogue ne représente donc aucun danger pour la société et nous pouvons dormir sur nos deux lauriers. Nous n’avons même pas besoin de mettre en garde nos enfants contre ce fléau.
Seule une minorité de chefs politico-religieux produisent et diffusent un discours radical islamiste. Faux parce que la majorité des musulmans ne reprochent rien à ces radicaux et sont de plus en plus nombreux à les écouter et à les suivre. Encore une fois, la célèbre loi de Pareto fonctionne à merveille : 20% des causes sont responsables de 80% des dégâts ! Dans toute idéologie totalitaire, il y a une minorité constituant une élite qui tient en haleine une majorité et la mène par le bout du nez. Les plus courageux parmi cette majorité se taisent, sont réprimés, ou meurent, ce qui est kif kif.
Concrètement que veut dire tout cela ? Les pays où l’islam détient le pouvoir politique sont totalitaires, liberticides, oppressifs et répressifs, on le voit et nul besoin de preuves supplémentaires. Dans le reste du monde musulman, l’Islam ne désespère pas d’arriver à gouverner directement et définitivement. Les rares pays qui ont permis à des partis islamistes d’activer légalement ont vu ceux-ci gagner les élections (Algérie, Soudan, Palestine, Pakistan, Turquie). Dans ces pays, les militants des partis islamistes sont bien entendu minoritaires, mais leurs adhérents, leurs sympathisants et leurs électeurs ont été majoritaires.
L’exemple de l’Algérie justement est typique : lors des élections communales de 1990 et lors des législative de 1991, il y avait aussi en lice des partis islamistes dits modérés et trois partis démocrates modernistes. Ils avaient fait les scores ridicules de 1% à 5% dans les 46 départements où le parti islamiste radical était implanté. Les deux départements où ce parti était absent pour cause de langue, défaut de militants et de rejet par la population, les partis démocrates ont gagné à plus de 90%. À l’échelle du pays, à la proportionnelle, c’est le parti islamiste le plus radical qui a gagné. Ce parti s’appuyait sur quelques personnalités influentes et radicales, mais combien ont-ils été à les suivre ? Il n’est pas pertinent de savoir combien de personnes prônent l’islam radical. Il est plus intéressant de savoir combien de personnes les écoutent, faute de pouvoir elles-mêmes structurer, formaliser et diffuser ce discours.
Après l’arrêt du processus électoral, une minorité parmi les plus radicaux a pris les armes pour s’adonner au terrorisme. Ils étaient 3000, 10 000, 40 000 ? Pas plus. Mais combien de personnes étaient spontanément sorties dans la rue pour protester contre la barbarie et les tueries quotidiennes ? Comment une telle boucherie a-t -elle pu laisser de marbre des millions de gens qui vont pourtant jusqu’à se plaindre d’en être des victimes ? Combien ont pris les armes pour les combattre, alors que le gouvernement en distribuait à tous ceux qui voulaient s’enrôler dans des milices populaires d’auto-défense ? Combien ont-ils été pour seulement les nommer «terroristes islamistes» ? Lamine Foura connait les réponses autant que moi, puisque nous étions tous les deux sur place au moment des faits.
Combien étaient-ils dans les années 80 à se bousculer pour aller combattre en Afghanistan lors de l’occupation soviétique ? Combien sont-ils encore aujourd’hui à se déclarer prêts à aller combattre en Palestine et en Irak ? Les dictateurs des pays arabes surveillent aujourd’hui étroitement leur jeunesse de peur qu’elle n’inonde la Palestine et l’Irak. À tel point que la première destination de ces djihadistes est devenue l’Occident, car de là, il est plus facile de rejoindre le Moyen Orient. Je me demande, devant un tel courage et une telle détermination des jeunes musulmans, comment ces fameux terroristes et autres méchants radicaux peuvent-ils se pavaner sans peur dans leurs villes et villages, sans craindre personne. Il n’y a tout simplement personne à craindre. D’ailleurs, en Algérie, tout terroriste peut se rendre dans un commissariat, déposer son arme et aller se reposer tranquillement deux ou trois mois avant d’assassiner un policier ou un gendarme, le délester de son arme et reprendre le maquis. Un vrai paradis pour islamistes terroristes, béni par la volonté populaire et le grand pardon garanti par le président de la riboublique.
Lamine Foura se fout de tout ce qui s’est passé dans son propre pays et se fout de ce qui se passe ailleurs. Son seul souci d’enfant gâté intellectueux est de comprendre «comment on en est arrivé là» en parlant de la montée du fondamentalisme islamique. Ce questionnement est une posture de faux intellectuel essayant de tromper son auditoire. Quand il y a un carnage dans sa propre communauté, un intellectuel se doit de trahir une partie de sa communauté, celle qui est coupable. Il n’essaie pas de sauver tout le monde, bourreaux et victimes sous prétexte qu’ils sont tous les siens. C’est ce pretexte communautariste inconditionnel qui pousse Lamine Foura à se «questionner» pour ensuite nous servir sur un plateau des raisons disparates qui se sont entendues par miracle pour enfanter l’islamisme terroriste indépendamment de la bonne volonté de la culture et de la religion musulmane.
Comme tout, Lamine Foura cherche à créer cette image chère aux chroniqueurs européens du bon vieux temps des colonies : islam, parfums de jasmin mêlé d’effluves d’orangers, cours de femmes voluptueuses chuchotant derrière leur voile froufroutant, ombre et pénombre abritant les ébats d’homme et de femme dans la fraicheur du soleil couchant jetant sa couleur pourpre sur l’horizon ondulant de la méditerranée….et patati et patata. Pour Lamine Foura, tout ce qui n’est pas cette poésie débridée n’est pas l’islam. Un vrai slogan pour touristes sexuels à la Malek Chebel. Il faut écouter Lamine Foura.
Cet «intellectuel» est totalement déconnecté de la réalité et semble être sous l’effet d’un narcotique. À moins qu’il ne fait que se dérober. La moitié de la planète est aujourd’hui régulièrement secouée par des attentats islamistes. Les média libres (le web pour ne pas le nommer) rapportent tous les jours des centaines de cas de maltraitance et de sévices impunis sur les femmes, sur les minorités religieuses dans le monde musulman et dans les communautés musulmanes en Occident. Monsieur Foura veut «comprendre comment on en est arrivé là». Généralement on se demande après coup comment une chose fâcheuse a bien pu arriver. On cherche à savoir à postériori, sereinement, une fois l’événement fâcheux derrière nous, comment les choses ont dérapé alors que tout allait bien. Tiens donc, ça allait bien ?
Lamine Foura joue sur les mots pour faire croire que d’habitude, le fondamentalisme islamique n’existe pas dans sa forme violente et terroriste. Je comprendrais la démarche si les pays musulmans ont toujours été des démocraties et si l’aventure terroriste islamiste n’a été qu’une brève parenthèse relevant maintenant du passé. Le fait que Lamine Foura se pose la question pendant que la chose se passe encore ne relève pas de la simple curiosité neutre, mais bien d’une volonté de désigner immédiatement des responsables, voire des coupables, afin de porter aussi immédiatement des accusations.
Les coupables sont bien entendu l’Occident et les Juifs. Il énumère donc une série de causes factices qui ne résistent à aucune analyse, même sommaire. Dire que «c’est compliqué» est justement une façon simpliste d’essayer de brouiller les pistes. La technique consiste à dresser une multitude de causes montées en éventail pour éloigner les esprits le plus possible de la seule cause réelle : la nature violente et belliqueuse de l’islam, ne cessant jamais d’enfanter l’islamisme. Lamine Foura oriente donc le téléspectateur vers d’autres considérations pour l’empêcher de chercher dans l’islam lui-même cette montée du fondamentalisme (euphémisme pour désigner le terrorisme, intellectuel et de fait). Lamine Foura compte sur la fainéantise du téléspectateur pour y arriver, car il existe une caricature du téléspectateur le montrant affalé sur son sofa, passif, gobant tout et ne réfléchissant guère.
Selon Lamine Foura, les causes de la montée du fondamentalisme islamique sont totalement étrangères à l’islam et aux sociétés musulmanes. Voyons cela :
«Ce qui s’est passé après la 2e guerre mondiale»
Que s’est-il donc passé après la deuxième guerre mondiale qui expliquerait la montée de l’intégrisme islamique aujourd’hui dans tous les pays musulmans et dans les communautés musulmane établies en Occident ? Lamine Foura ne nous le dit pas. Mais en langage codé islamique, Lamine Foura parle de la création de l’État d’Israël. Pour lui, cette «injustice» justifie la radicalisation des sociétés musulmanes et son corollaire, le terrorisme islamiste.
Ce que Lamine Foura cache, c’est que la totalité des états arabes actuels ont été crées bien après celui d’Israël ou dans la même décennie. Les états nationaux arabes d’aujourd’hui, dans leurs frontières et dans leur souveraineté, ont été créés par les forces coloniales au fur et à mesure que le mouvement de décolonisation affranchissait les peuples arabes. La plupart de ces états étaient de simples provinces de l’empire ottoman ou des gouvernorats sous différents califats avant cet empire. Ainsi, un algérien citoyen d’un état souverain, l’Algérie, créée en 1962 trouve tout à fait normal de contester l’état d’Israël pourtant créé en 1948. Israel est d’ailleurs le seul état unanimement contesté dans le monde musulman.
«La colonisation»
On remarque que plus l’épisode colonial se fait lointain dans l’histoire des pays musulmans, plus l’intégrisme islamiste prend de l’épaisseur dans les sociétés musulmanes. Si le colonialisme était la cause de la montée du fondamentalisme, on aurait assisté plutôt au phénomène inverse. Les blessures se calment et se cicatrisent généralement avec le temps et, avec elles, le ressentiment et les sentiments de haine nourris par le fait colonial s’estompent. Généralement, au fur et à mesure que la mémoire assimile les épisodes les plus tragiques de leur histoire, les peuples s’apaisent et deviennent enclins au pardon. Ainsi, les européens, les russes et les américains n’éprouvent aujourd’hui aucune haine envers les allemands, ni envers les japonais, tandis que dans le monde musulman, la haine du français et de l’anglais, ex-colonisateurs, se fait de plus en plus viscérale, incluant même les pays occidentaux qui n’ont colonisé aucun pays musulman (Danemark, Suède, Norvège, Suisse). Pour ces pays là, d’autre raisons sont invoquées.
«Ce qui se passe au Moyen-Orient»
Lamine Foura confirme ce que tout le monde a fini par penser : le problème n’est pas entre palestiniens et israéliens, mais entre le monde musulman et juifs. Le conflit entre Israël et palestinien peut donc pousser des nigérians musulmans à se radicaliser. Ainsi, l’existence d’Israël pose problème autant aux musulmans d’Indonésie, qu’aux berbères d’Afrique du Nord, aux iraniens et à je ne sais quelle ethnie du Nigéria sous juridiction de la charia. L’hypothèse, à supposer vraie, qu’Israël ait spolié une terre arabe expliquerait à la rigueur une montée du nationalisme arabe. Mais on constate que tous les musulmans de la terre sont contre Israël. Or, historiquement, cette terre a été plutôt le berceau du judaïsme et du christianisme et non de l’islam.. C’est par un tour de passe-passe consistant à islamiser l’histoire juive et chrétienne que les conquérants musulmans en ont fait une terre musulmane depuis toujours et à jamais. C’est à ce «à jamais» que pensent tous les musulmans de Djakarta à Rabat et non à doter les palestiniens d’un état moderne et viable.
Mais au delà de sa formulation, on voit mal comment ce problème peut expliquer qu’un groupe islamiste armé égorge des milliers de gens en Algérie, un autre pose des bombes en Égypte, un autre sévit au Maroc, un autre au Philippines, un autre en Inde, etc.
«Les interventions de plus en plus intenses de l’Occident dans les pays musulmans»
Les seules interventions de l’Occident dans les pays musulmans ont été en Irak et en Afghanistan. Depuis, il n’y en a pas eu d’autres, malgré le Darfour. Lamine Foura spécule donc en ajoutant son «de plus en plus intenses». La montée du radicalisme islamique moderne a commencé bien avant tout intervention de l’Occident dans un pays musulman. Les campus universitaires du monde arabe grouillaient déjà de jeunes prédicateurs enflammés dès la fin des années 70. La geurre contre les soviétiques en Afghanistan était menée par des islamistes radicaux, financés par l’Arabie saoudite et soutenus par le Pakistan et par l’Occident, justement. La prise de pouvoir par les radicaux islamistes en Iran et au Soudan n’a rien à voir avec les «interventions de plus en plus intenses de l’Occident dans les pays musulmans».
Les égorgements massifs en Algérie n’ont rien à voir avec l’Occident et ne sont certainement pas commis pour punir le régime en place, ni dénoncer le mode de gestion.
Lamine Foura nous définit ce qu’est la laïcité, à nous les ignares, et avance même que l’’islam peut tomber dans la théocratie. C’est comme affirmer que l’eau peut être mouillée si on ne fait pas gaffe !
Lamine Foura ne connait sans doute pas l’Arabie saoudite, ni le Soudan, ni l’Iran. Où des potentats gouvernent au nom de la religion et par la religion musulmane. Pour lui, ces pays sont fictifs et l’islam l’a rien à voir avec toute forme de théocratie. Il entend G. Bush parler d’axe du bien et d’axe du mal, mais n’a jamais entendu Khomeyni et les autres prédicateurs islamistes parler de Grand Satan il y a déjà 30 ans. Les USA de G Bush seraient totalitaires, mais pas l’Iran, ni l’Arabie, ni le Soudan, ni aucun autre pays musulman. Il faut être Radio Canada pour laisser dire ça sans broncher.
Enfin, Lamine Foura se lance dans un discours qui n’a ni queue ni tête. Il prétend que le manque de liberté religieuse dans les pays musulmans vient du manque de liberté tout court qui n’a rien à voir avec la religion. Or, on voit que c’est dans les pays où l’islam est au pouvoir qu’il y a le moins de liberté, dont la liberté religieuse (Arabie, certains pays du Golfe, Iran, Soudan). Dans les autres pays totalitaires, le manque de liberté est justifié par l’islam, désigné par d’autres noms, comme par exemple «constantes nationales», «cadre des valeurs musulmanes», «nos valeurs et traditions» etc… mais toutes ces dictatures camouflées en laïques continueront à instituer l’islam religion d’État et à prendre conseil auprès des oulémas et autres conseils de la fatwa. Ils sont tous membres du sommet islamique et utilisent tous l’islam à des fin politiques car leurs peuples en redemandent. Toutes les sociétés musulmanes sont contre «la liberté tout court» et cela est directement lié à la religion.
Dans la plupart de ces dictatures, il existe des partis politiques ou des associations culturelles favorables à la liberté, à la laïcité, à la démocratie, à la liberté de culte, à la diversité. Ces partis et ces associations sont minuscules, carrément invisibles. Ils ne rencontrent aucun sucés ni en Algérie, ni au Maroc, ni en Tunisie, ni en Égypte, ni nulle par ailleurs. Ils disparaissent tout simplement, faute de composante humaine pour promouvoir, diffuser et faire triompher ces valeurs.
Cela fait bien sûr le bonheur des dictatures en place, qui, elles, savent ce que veut entendre le peuple.
Pour Lamine Foura, l’islam n’a rien à voir avec la situation catastrophique des pays musulmans. Il met tout sur le dos du colonialisme. Rien ne s’est jamais passé avant le colonialisme et rien après. Ainsi, en Algérie, 46 ans après l’indépendance, la dictature et l’islamisme meurtrier sont imputés au colonialisme français. Il ne reproche pas à l’Occident de commercer avec l’Arabie saoudite totalitaire, intégriste, théocratique et liberticide. Non, il le rend responsable des attentats et des tueries qui se passent en Occident même.
Christianisme et islam
Que dire de la comparaison entre le christianisme et l’islam. Lamine Foura veut faire de nous des fatalistes. Pour des raisons d’équité, voir d’égalité, nous devons aujourd’hui laisser l’islamisme faire ce qu’il veut car l’Inquisition a fait ce qu’elle voulait au Moyen Âge. Il nous faut donc comparer l’islam d’aujourd’hui au christianisme du quatorzième siècle, ce qui nous rendrait indulgents.
Il faut être totalement taré pour croire que les chrétiens d’aujourd’hui cautionnent la Saint Barthélémy, la chasse aux sorcières et les bûchers pour hérétiques d’alors. Lamine Foura est catégorique : l’islam va évoluer avec le temps. Il suffit d’être patient, de courber l’échine et de compter les morts pour passer le temps. Dans cinq ou six siècles, l’islam sera au même stade d’évolution que le christianisme d’aujourd’hui. Je vous jure, c’est Lamine Foura qui le dit et il faut le croire. Sinon, vous seriez de mauvaise foi.
Libellés : Anne Humphreys, Bétise humaine, Canada, Islam, Radio-Canada, Religion et fanatisme
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