samedi, juin 13, 2009

 

Une prière avant l'insémination

Éric Yvan Lemay
Le Journal de Montréal
12/06/2009 05h35

Najah El Chami utilise cet équipement pour insérer les spermatozoïdes dans l’ovule. De nouvelles procédures ont été mises en place pour respecter les traditions juives et musulmanes.
© Éric Yvan Lemay

Les accommodements raisonnables commencent avant même la conception au Centre universitaire de santé McGill. Pour accommoder les musulmans, les juifs et même les catholiques, on récite des prières; et on autorise la présence d'un observateur juif durant les traitements de fertilité.

«Ces traitements doivent être accessibles à toutes les religions et toutes les communautés», soutient le Dr Hananel Holzer, spécialiste en fertilité à l'Hôpital Royal Victoria.

Pour s'assurer le concours des communautés juives orthodoxes, on tolère la présence d'un observateur dûment formé pour répondre aux préceptes liés à cette religion. En tout, ils sont huit à avoir suivi la formation donnée par le rabbin Weiss, chef du Conseil de la communauté juive de Montréal.

Environ une à deux demandes d'accommodement sont faites chaque semaine.

Incubateurs réservés aux juifs

«Dans le judaïsme, le Halachah impose que certaines conditions soient réunies, à l'égard de nombreux aspects de la vie. Si plusieurs connaissent le concept des aliments cascher, tous ne sont pas conscients que les lois juives tracent également des lignes directrices claires en matière de reproduction», soutient le Dr Hozler.

Deux incubateurs destinés à la conservation des embryons sont d'ailleurs gardés sous clé et un code secret est nécessaire pour les ouvrir. Ils ne peuvent l'être qu'en présence du représentant juif.

Le Dr Hozler, qui a pratiqué en Israël, a importé ici cette façon de faire. Les accommodements s'appliquent toutefois à toutes les communautés.

Prière pour les musulmans

Ainsi, pour les musulmans, on récite une prière au moment de l'insémination dans l'utérus de la femme. On essaie également de s'assurer que ce soit une femme qui fasse les traitements de fécondation in vitro, sauf si aucune spécialiste n'est présente.

Même si la majorité des patients qui demandent des accommodements sont des juifs et des musulmans, le Dr Hozler a eu des demandes d'une patiente catholique. Cette dernière avait des réticences, puisque la pratique de la congélation des ovules n'est pas autorisée en Italie, son pays d'origine. On a donc procédé de façon différente pour elle.

Seule restriction pour le Dr Hozler: «La demande ne doit pas entraver le traitement médical d'aucune façon», indique-t-il. A-ton vu une différence au niveau du succès des traitements? «Bonne question, il faudrait l'étudier, mais les gens se sentent plus en confiance.»

Grâce à cette initiative, on souhaite augmenter le nombre de patients qui ont accès aux traitements de fertilité, qui seront bientôt remboursés par le gouvernement.

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