mardi, novembre 25, 2008

 

L’enjeu de Durban II : la liberté d’expression, par Mark Dubowitz, Wall Street Journal

La conférence mondiale contre le racisme en 2009 cherchera à saper les sociétés libres en invoquant le spectre de l’islamophobie. L’ordre du jour est contrôlé par l’Organisation de la conférence islamique pour qui la liberté d’expression est la cause de l’islamophobie. À moins que l’UE refuse d’y participer, le résultat sera l’introduction en droit international d’une définition d’islamophobie qui englobe toute critique de l’islam radical et des actes posés par des musulmans. Tous les pays devront ensuite harmoniser leur législation interne et créer un délit de blasphème. - Mark Dubowitz, Wall Street Journal

La première conférence mondiale contre le racisme tenue à Durban en 2001 a été la manifestation la plus extrême d’antisémitisme depuis l’holocauste et le Haut commissaire pour les droits de l’homme des Nations Unies à l’époque, Mme Mary Robinson, avait rejeté la Déclaration finale et le plan d’action du Forum des ONG.

La conférence Durban II qui se tiendra à Genève en 2009 s’annonce une catastrophe pour la liberté d’expression dans le monde. La Libye préside la Conférence préparatoire, assistée de l’Iran et du Pakistan. Le Canada a refusé d’y participer. Le NPD, qui soutient le Congrès islamique canadien dans son djihad juridique contre Maclean’s et Mark Steyn a blâmé le gouvernement Harper pour cette décision, ce qui est une honte pour ce parti prêt à brader nos libertés pour quelques votes.

Il y a quelques jours, le président du Conseil des droits de l’Homme a déclaré que tout jugement de valeur sur la charia, le déni de la liberté de conscience, et les pratiques religieuses comme la lapidation des femmes adultères et le mariage des filles dès l’âge de 9 ans était de l’islamophobie.

Bienvenue dans un monde où la critique de l’islam militant peut vous faire aboutir devant un tribunal, ou pire. À Vancouver, au Canada, le vénérable magazine Maclean’s attend un verdict de propagande haineuse du Tribunal des droits de la personne pour avoir publié un chapitre du bestseller America Alone du chroniqueur Mark Steyn. Les plaignants accusent l’auteur et l’éditeur d’«islamophobie».

La semaine dernière, Ekmeleddin Ihsanoglu, Secrétaire général de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) comprenant 57 membres, a mis en garde les participants à une conférence à Kuala Lumpur que «la simple condamnation ou distanciation des actes d’islamophobie ne saurait suffire». Il a recommandé que les pays occidentaux restreignent la liberté d’expression et exigé que les médias arrêtent la publication de «matériel haineux» comme les caricatures danoises. «Il est maintenant grand temps de prendre des actions concrètes pour endiguer la gangrène avant qu’elle ne s’aggrave», a-t-il dit.

Les pays islamiques ont déjà obtenu une victoire sur ce front en mars. Ils ont fait passer une résolution au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU demandant une interdiction mondiale de la diffamation publique de la religion - lire l’islam.

La conférence de Durban

Ce sont des exemples d’une campagne de plus en plus intense en vue d’utiliser le pouvoir judiciaire pour faire taire les critiques de l’islam militant. Il semble que l’OCI et ses cohortes ont identifié la plate-forme idéale pour leur ordre du jour dans la Conférence préparatoire d’examen de Durban de l’ONU qui se tiendra à Genève du 20 au 24 avril 2009.

Rappelons la première réunion de Durban, la Conférence mondiale des Nations-Unies contre le racisme, qui a eu lieu en 2001 quelques jours seulement avant le 11/9. Ce rassemblement a dégénéré en festival de haine contre les Juifs, l’Amérique et Israël. Dégoûtés par la vile rhétorique et l’affichage de caricatures de Juifs dans le style Stürmer, les délégations des États-Unis et d’Israël ont quitté.

Les espoirs que la conférence de Durban II l’année prochaine sera un événement plus éclairé ont déjà été déçus par le fait que certains des pires abuseurs de droits de l’Homme en élaborent l’ordre du jour. À la demande de l’OCI, la Libye a obtenu la présidence du Comité préparatoire. L’Iran et le Pakistan ont chacun remporté un siège au Comité. Et l’Égypte, un autre membre de l’OCI, a représenté le Groupe régional des 53 pays africains durant les débats.

Ainsi, au lieu que Durban II corrige les erreurs du passé, ce dernier forum de l’ONU cherchera à saper les sociétés libres en invoquant le spectre de l’islamophobie. L’OCI est le plus puissant bloc de votes à l’ONU. Comme les pays démocratiques à l’ONU l’ont appris à maintes reprises, l’OCI, avec 57 membres, contrôle le bloc des 130 pays en développement, et peut généralement faire passer son ordre du jour sans trop de difficultés.

Une définition large d’«islamophobie»

Le résultat probable de Durban II sera d’exhorter tous les États membres à adopter des lois limitant les libertés fondamentales d’expression et d’action - le tout dans l’intérêt de prévenir l’«islamophobie». La discrimination ou la diffamation des musulmans, ou de tout autre groupe, est évidemment répréhensible. Mais l’«islamophobie» telle que définie par la Libye, l’Iran et les autres organisateurs de Durban II couvre toute critique de l’islam, des musulmans ou de leurs actions.

Si les dirigeants de ces pays réussissent, la rédaction d’opinions critiquant le radicalisme islamique, ou parler contre les terroristes musulmans ou, bien entendu, la publication de caricatures de Mahomet, vont bientôt être considérés comme des exemples de racisme criminel.

Liberté d’expression et islamophobie

Au cours des plus récentes réunions préparatoires de Durban II en avril et mai, les membres de l’OCI, de l’Iran à l’Indonésie, ont tous insisté que la liberté d’expression est la cause de l’islamophobie. «Le plus inquiétant est le phénomène intellectuel et idéologique de validation de l’islamophobie», a souligné le représentant pakistanais à l’ONU, Marghoob Saleem Butt, au nom de l’OCI. «Bien qu’il soit exprimé sous la forme de diffamation de la religion, il se cache derrière la liberté d’expression et d’opinion». Exprimant les exigences du bloc musulman et de ses nombreux dirigeants autoritaires, M. Butt a demandé que le processus de Durban «élabore des normes qui offrent des garanties suffisantes contre l’intolérance à l’égard des musulmans promue par ces libertés».

Les défenseurs des droits humains inquiets de cette menace pour les libertés civiles ont exprimé leurs préoccupations avec peu de succès. Juliette De Rivero, par exemple, directrice du advocacy pour l’organisation Human Rights Watch à Genève, a sonné l’alarme à la fin avril : «Les préoccupations justifiées sur la relation complexe de l’intolérance raciale et religieuse et de la haine ne devraient pas être le prétexte pour saper les libertés clés, y compris la liberté d’expression», a-t-elle dit aux organisateurs de la conférence à Genève.

Les dangers du processus de Durban

Le danger du processus de Durban, c’est qu’il cherche à façonner le cadre normatif international et les législations nationales. Si l’OCI réussit, une définition large de l’«islamophobie» sera intégrée au document final de Durban II. Par la suite, attendez-vous que des organes de l’ONU, tels que le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale, rappellent les pays à l’ordre s’ils ne parviennent pas à appliquer ces recommandations. D’autres organes du système international adopteront aussi la définition large d’islamophobie, jusqu’à ce que cette définition et ses effets pervers aient migré dans tout le système international.

Les recommandations de Durban II, toutefois, ne s’arrêteront pas à la déformation des normes internationales sur ce qui constitue l’islamophobie - l’OCI vise à exporter son langage dans la législation nationale de chaque pays. Le premier point dans un projet de document final de la conférence oblige les pays à s’efforcer de «promulguer une législation appropriée en conformité avec ces normes internationales». Il en va de même du projet de document identifiant la liberté d’expression comme un «défi majeur et un obstacle» à la lutte contre les formes contemporaines de racisme.

Faire échec au processus insidieux de Durban

Seule l’Union européenne peut maintenant mettre fin à ce processus insidieux. Le Canada a déjà annoncé qu’il allait boycotter la conférence, et les États-Unis ont également indiqué qu’ils ne participeraient pas à Durban II à moins d’être convaincus que ce ne sera pas un autre fiasco. Mais seule la menace d’un retrait européen porterait un véritable coup à la crédibilité du processus et priverait les partisans de l’«islamophobie» de l’imprimatur de l’ONU qu’ils recherchent.

Le mois prochain, la France assumera la présidence de l’UE. Il reviendra à Paris de prendre le leadership de la lutte pour les libertés occidentales et, pour une fois, de mettre l’Iran, la Libye, et d’autres États autoritaires sur la défensive. Espérons que le Président français Nicolas Sarkozy comprend ce qui est en cause.

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